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LES USINES FERMENT, LES QUARTIERS S’EFFONDRENT, LA VIE CONTINUE !

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Message par Invité Lun 12 Avr 2010 - 22:10

LES USINES FERMENT, LES QUARTIERS S’EFFONDRENT, LA VIE CONTINUE !
Par Les Inattendus • 29 mar, 2010 • Catégorie: Projections - Rencontres, Projections Rencontres •

L’ATELIER DES CANULARS
23, 24 ET 25 AVRIL 2010

À l’occasion des premières projections à Lyon du film « Ceux qui restent » de Jérémy Gravayat, accueilli en résidence à Gerland, Les Inattendus organisent tout au long de l’année 2010 une série de projections et de rencontres, en écho aux thèmes abordés par ce film.

La mutation en cours d’achèvement de certains quartiers populaires et ouvriers des centres-villes entraîne dans son sillage la fermeture des usines, la transformation des logements, le déplacement de ceux qui y ont vécu et travaillé et la perte possible de leurs souvenirs.

Face à ces mouvements emblématiques de la fin du XXème siècle, face à la menace de l’oubli, ces films font le choix du témoignage, par la description du présent, des présences, par la transmission de la parole et de l’énergie vitale, misant sur le potentiel poétique et utopique toujours renouvelé du cinéma.

* VENDREDI 23 AVRIL 2010 A 20H
Ceux qui restent (un film en cours) de Jeremy Gravayat
[Les Inattendus]
50′ – 2010

Projet audiovisuel accueilli en résidence par L’Association Les Inattendus dans le quartier de Gerland.

Pendant un an, chaque semaine, des fragments de réel, de récit, d’écriture et de fiction ont été collectés dans ce quartier, dessinant progressivement les contours d’un film qui entrecroise les trajectoires de trois hommes qui y ont vécu et travaillé.

« Traverser les ruines de l’usine, se souvenir, des gestes répétés, tant de fois en ces lieux. Entendre les voix des ouvriers, rassemblés dans la cour, et le silence des machines arrêtées. Parcourir la ville, dans la boue des chantiers, partir a la recherche d’un travail. Frapper la pierre et la brique, regarder les choses, lentement s’effondrer. Auparavant, repérer les lieux, s’y introduire, changer les serrures, remettre en route l’électricité. Se rassembler dans la nuit, allumer un feu, construire de nouveaux abris. Raconter toujours la même histoire, celle qui fait tenir les hommes debout. »

* SAMEDI 24 AVRIL 2010 A 20H
En Construccion de José Luis Guerin
120′ – 2001

Pendant trois années, José Luis Guerin et ses étudiants en cinéma ont observé la lente mutation du quartier populaire du Barrio Chino, à Barcelone. Par un patient et subtil tressage cinématographique, qui emprunte autant a l’improvisation documentaire qu’a la construction fictionnelle, c’est un portrait débordant de facettes, de personnages et de vies qui prend forme sous nos yeux. Sur la scène centrale du chantier, le drame se joue, et s’observe, celui d’un quartier « né et mort avec le siècle ».

* DIMANCHE 25 AVRIL 2010 A 20H
Ce vieux rêve qui bouge de Alain Guiraudie
50′ – 2000

Une semaine avant la fermeture définitive. Soleil d ‘été. L’usine est vide, et belle comme une cathédrale. Une poignée d’ouvriers occupent encore les lieux. Les gestes se font plus doux, les langues se délient, le temps s’étire, un jeune homme démonte la dernière machine, les autres l’observent…

« Bourgeois adolescents aux mythes ouvriers, militants acharnés de ce vieux rêve qui bouge, qui serez un beau jour de gauche bien rangés, tricolore et tranquille, la zone, c’était le rouge… »


Entrée : Prix Libre
L’Atelier des Canulars
91 Rue Montesquieu
Lyon 7ème
Métro : Saxe-Gambetta

http://www.inattendus.com/2010/03/29/programmation-dautres-regards-sur-le-monde-ouvrier/

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Message par Invité Mar 13 Avr 2010 - 1:17

Parfait, c'est dans ma rue!

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Message par Invité Mar 13 Avr 2010 - 7:27

hé hé,

moi malheureusement je pourrai pas y aller.

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Message par Borges Mer 14 Avr 2010 - 7:07

tous ces gens qui croient faire du cinéma politique et qui font du cinéma policier; autrefois les ouvriers voulaient échapper à l'usine, à l'exploitation, tous les petits gars de la classe ouvrière refusaient d'y finir, en devenant footbaliste, musicien, acteur, que sais-je.... maintenant on nous chante les louanges du bon temps d'avant, quand on était exploité... tout le monde les plaint ces pauvres gars, de l'extrême droite à l'extrême gauche; mais comme disait le bon vieux rancière : quoi de plus conforme à l'ordre policier où chacun est à sa place qu'un ouvrier qui demande à rester ouvrier, qu'un travailleur qui demande à travailler, comme si le travail (et quel travail, ici) était la fin de l'existence humaine... la classe ouvrière n'avait de valeur qu'en tant qu'elle était porteuse d'un projet d'émancipation universelle (du travail aussi), sinon c'est juste des types qui luttent pour vivre, avoir un peu plus de sous, bref des petits animaux, comme les autres... sur qui se penchent les nostalgiques d'un temps qui ne fut jamais légendaire, ni utopique...
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Message par Borges Mer 14 Avr 2010 - 8:16

JM a écrit:
* DIMANCHE 25 AVRIL 2010 A 20H
Ce vieux rêve qui bouge de Alain Guiraudie
50′ – 2000

Une semaine avant la fermeture définitive. Soleil d ‘été. L’usine est vide, et belle comme une cathédrale. Une poignée d’ouvriers occupent encore les lieux. Les gestes se font plus doux, les langues se délient, le temps s’étire, un jeune homme démonte la dernière machine, les autres l’observent…

je compare à ceci (c'était dans les années 1970, mais est-ce si différent? N'est-ce pas encore plus vrai en un sens?)

G. Deleuze: Ce ne sont pas seulement les prisonniers qui sont traités comme des enfants, mais les enfants comme des prisonniers. Les enfants subissent une infantilisation qui n'est pas la leur. En ce sens, il est vrai que les écoles sont un peu des prisons, les usines sont beaucoup des prisons (...) Le capitalisme français a grand besoin d'un «volant» de chômage (caché derrière le masque libéral et paternel d'une volonté de plein emploi). C'est de ce point de vue que trouvent leur unité: la limitation de l'immigration, une fois dit qu'on confiait aux émigrés les travaux les plus durs et ingrats, la répression dans les usines, puisqu'il s'agit de redonner au Français le «goût» d'un travail de plus en plus dur, la lutte contre les jeunes et la répression dans l'enseignement, puisque la répression policière est d'autant plus vive qu'on a moins besoin de jeunes sur le marché du travail. Toutes sortes de catégories professionnelles vont être conviées à exercer des fonctions policières de plus en plus précises: professeurs, psychiatres, éducateurs en tout genre, etc.


Foucault a montré comment tout le 19ème, l'industrialisation, le capitalisme a visé à lier, attacher les "dominés" à quelques appareils, et par quelques appareils, dont, bien entendu, l'usine, le but était alors de s'en libérer, maintenant, ils y sont tellement attachés, qu'ils s'y sont attachés...enfin, c'est ce qu'on nous dit...dans quelques films, et à la télé, chez les politiques...




comment on passe de l'usine prison, à cette usine cathédrale? comment comprendre cette analogie positive; je sais pas, mais si on pense à quelques pages trucs de


Foucault :

-Je crois que les choses apparaissent avec plus de clarté si on reprend les choses historiquement. Vers 1840, la bourgeoisie a effectivement cherché à enfermer le prolétariat, exactement sur le modèle de la prison. Il y a eu en France, en Suisse, en Angleterre, les «usines-couvents», qui étaient de véritables prisons. En France, 40000 jeunes filles travaillaient dans ces «ateliers», elles ne pouvaient pas sortir, sauf autorisation, elles étaient soumises au silence, à la surveillance, aux punitions. On sent que c'est cela que la bourgeoisie a cherché: les moyens d'embrigader, d'encaserner, d'enfermer le prolétariat (...) En 1840, 40000 ouvrières vivaient dans des usines-couvents entre les mains des bonnes soeurs. Dans le Nord, la ville, l'habitation, le chemin, tout ça appartient à l'usine (et encore maintenant, par exemple, aux corons, à Bruay-en-Artois).

(...)


Je vais proposer une devinette. Je présenterai le règlement d'une institution qui a réellement existé dans les années 1840-1845 en France. Je donnerai le règlement sans dire si c'est une usine, une prison, un hôpital psychiatrique, un couvent, une école, une caserne; il faut deviner de quelle institution il s'agit.

C'était une institution où il y avait quatre cents personnes qui n'étaient pas mariées et qui devaient se lever tous les matins à 5 heures; à 5 h 50, elles devaient avoir fini de faire leur toilette *, leur lit et avoir pris leur café; à 6 heures commençait le travail obligatoire, qui finissait à 8 h 15 du soir, avec une heure d'intervalle pour le déjeuner; à 8 h 15, dîner, prière collective; le retrait dans les dortoirs s'effectuait à 9 heures précises. Le dimanche était un jour spécial; l'article 5 du règlement de cette institution disait: «Nous voulons garder l'esprit que le dimanche doit avoir, c'est-à-dire le consacrer à l'accomplissement du devoir religieux et
au repos. Cependant, comme l'ennui ne tarderait pas à rendre le dimanche plus fatigant que les autres jours de la semaine, des exercices divers devront être faits de façon à passer cette journée de manière chrétienne et gaie.»

Le matin: exercices religieux, ensuite, exercices de lecture et d' écriture et, finalement, récréation aux dernières heures de la matinée;

l'après-midi: catéchisme, les vêpres et promenade après 4 heures, s'il ne faisait pas froid. Au cas où il ferait froid, lecture en commun.

Les exercices religieux et la messe n'étaient pas suivis dans l'église proche, car cela permettrait aux pensionnaires de cet établissement d'entrer en contact avec le monde extérieur; ainsi, pour que l'église elle-même ne fût pas le lieu ou le prétexte d'un contact avec le monde extérieur, les services religieux avaient lieu dans une chapelle construire à l'intérieur de l' établissement.

«L'église paroissiale, dit encore ce règlement, pourrait être un point de contact avec le monde et c'est pourquoi une chapelle a été consacrée à l'intérieur de l'établissement.»


Les fidèles du dehors n'étaient même pas admis. Les pensionnaires ne pouvaient sortir de l'établissement que pendant les promenades du dimanche, mais toujours sous la surveillance du personnel religieux. Ce personnel surveillait les promenades, les dortoirs et assurait la surveillance et l'exploitation des ateliers. Le personnel religieux garantissait, donc, non seulement le contrôle du travail et de la moralité, mais aussi le contrôle économique. Ces pensionnaires ne recevaient pas de salaire, mais un prix, une somme globale fixée entre 40 et 80 francs par an, qui ne leur était donnée qu'au moment où ils partaient. Dans le cas où une personne de l'autre sexe avait besoin d'entrer dans l'établissement pour des raisons matérielles ou économiques, elle devait être choisie avec le plus grand soin et y rester très peu de temps. Le silence leur était imposé sous peine d'expulsion. D'une façon générale, les deux principes d'organisation, selon le règlement, étaient: les pensionnaires ne doivent jamais être seuls dans le dortoir, dans le restaurant, dans l'atelier ou dans la cour; et tout mélange avec le monde extérieur doit être évité, un seul esprit devant régner dans l'établissement.

Quelle institution était-ce?

Au fond la question n'a pas d'importance, car cela pouvait être indifféremment n'importe laquelle: une institution pour hommes ou pour femmes, pour jeunes ou pour adultes, une prison, un internat, une école ou une maison de correction. Ce n'est pas un hôpital, car on parle beaucoup de travail. Ce n'est pas non plus une caserne, car on y travaille. Cela pouvait être un hôpital psychiatrique, ou même une maison de tolérance. En fait, c'était simplement une usine de femmes dans la région du Rhône et qui comprenait quatre cents ouvrières.

Quelqu'un pourrait dire que cela est un exemple caricatural, qui fait rire, une espèce d'utopie. Les usines-prisons, les usines-couvents, des usines sans salaire où le temps de l'ouvrier est entièrement acheté, une fois pour toutes, à un prix annuel qui n'était perçu qu'à la sortie. Il s'agit d'un rêve de patron ou de ce que le désir du capitaliste a toujours produit auniveau des fantasmes, un cas limite qui n'a jamais eu d'existence historique réelle.

À cela je répondrai: ce rêve patronal, ce panoptique industriel a réellement existé, et sur une large échelle, au début du XIXe siècle. Dans une seule région de la France, dans le Sud-Est, il y avait quarante mille ouvrières textiles qui travaillaient sous ce régime, ce qui était à ce moment-là un chiffre considérable. Le même type d'institution a aussi existé dans d'autres régions et dans d'autres pays; en Suisse, en particulier, et en Angleterre. D'ailleurs, c'est ainsi qu'Owen a eu l'idée de ses réformes. Aux États-Unis, il y avait un complexe entier d'usines textiles organisées selon le modèle des usines-prisons, des usines-pensionnats, des usines-couvents




(Montage de Dits et écrits, 2)



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Message par Invité Mer 14 Avr 2010 - 8:35

bizarre ces réactions d'un coup (alors que nous évoquons ces choses depuis un moment par ici), je sais pas trop ce que tu vises au juste en terme de représentation, en parlant de la sorte ?

enfin, c'est ce qu'on nous dit...dans quelques films, et à la télé, chez les politiques...

au cinéma, le constat se fait généralement plutôt ouvert, et sur la base d'un travail documentaire, il me semble..

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Message par Borges Mer 14 Avr 2010 - 9:06

je comprends pas ta question...
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Message par Invité Mer 14 Avr 2010 - 9:12

Borges a écrit:je comprends pas ta question...

Moi je ne comprends pas trop ta charge, du moins qui elle vise, si ce qu'elle vise je vois à peu près :

tous ces gens qui croient faire du cinéma politique et qui font du cinéma policier;

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Message par Borges Mer 14 Avr 2010 - 9:15

JM a écrit:

au cinéma, le constat se fait généralement plutôt ouvert, et sur la base d'un travail documentaire, il me semble..


les documentaristes, ou menteurs, c'est des "exploiteurs" (ma discussion avec Largo, ailleurs) comme les autres; après "en avant, jeunesse, que devient ventura?

je me pose cette question en lisant ce passage d'un bon livre de JMG le Clézio sur son amour du cinéma, "ballaciner" :

"Dans Nanouk, Flaherty reconstitue le réel de l'expédition au groenland, il fait revivre à Nanouk les grands événements de sa vie, la chasse à l'affût, la construction d'un abri contre la tempête, les fêtes, les incantations. On voit Nanouk marcher dans la neige, silhouette lourde, archaïque, aussi vieille que le monde. Et l'on ne peut s'empêcher de penser qu'il est mort quelques années plus tard, dans cette réalité, mort de faim, lui et toute sa famille, après avoir tué tous ses chiens".

(132)
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Message par GM Mer 14 Avr 2010 - 9:28

ah mais j'y vois mieux, il était temps que tu sois clair sur ta haine envers le cinéma!

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Message par Borges Mer 14 Avr 2010 - 9:32

JM a écrit:
Borges a écrit:je comprends pas ta question...

Moi je ne comprends pas trop ta charge, du moins qui elle vise, si ce qu'elle vise je vois à peu près :

tous ces gens qui croient faire du cinéma politique et qui font du cinéma policier;




"ma charge", "qui elle vise"...? t'as de ces mots, mais c'est pas le sujet, j'écris juste...et qui veut trouver des cibles les trouvera...



je dis juste, comparons ce qui s'est dit dans les années 1970, des usines, et ce qui se dit maintenant de leur fermeture... si ces usines furent des moyens de démolition de l'homme par l'homme, on doit se réjouir qu'elles disparaissent, ferment, même si on sait que c'est juste pour aller exploiter moins protégés ailleurs...moins chers...


Rancière :

la lutte des classes, pour les ouvriers révolutionnaires, ce fut la lutte pour échapper à la classe à laquelle on voulait les assigner... tout ce truc sur les identités ouvrières fait le jeu du pouvoir, c'est la reprise de ses mots d'ordre; c'est pas un hasard si, comme le remarque Rancière, la seule forme de contestation qui soit aujourd'hui reconnue, c'est la contestation identitaire....(moments politiques, 206)...



(alors, comme disait spinoza, à quoi bon lutter pour sa servitude, en croyant lutter pour sa libération;



oui, je sais tout ça est très idéal...)

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Message par GM Mer 14 Avr 2010 - 9:35

En attendant, si JM pense que je suis visé, c'est aussi qu'il n'a pas vu le film, ou qu'il ne m'a pas écouté, car c'est bien le problème de mon film, celui fondamental que je me posais lorsque l'on filmait, et c'est d'ailleurs de là que découle la métaphore des Dragons, cette impossibilité pour moi de défendre un monde industriel, de vouloir promouvoir un travail aliénant.
tout se joue par ex dans un raccord où une ouvrière explique que certes, elle ne va pas au travail en chantant, mais qu'elle est heureuse d'y aller malgré tout, et le plan d'après l'on voit la chaîne dans son absurdité et l'on est assourdi par les machines. Les Dragons sont des sales bêtes.

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Message par Borges Mer 14 Avr 2010 - 9:45

ah, mais pas du tout, c'est pas de la haine du cinéma; c'est juste la tragédie de qui crée, qu'il doive nécessairement, presque, se servir du monde, des autres, en vue de l'oeuvre, de son travail... le but de l'artiste, EN TANT QU'ARTISTE c'est l'oeuvre, son oeuvre, le reste est secondaire, moyens, matière... (ce dont je discutais avec Largo, parlant de proust, qui, écrivant sur les êtres qu'il a connu, aimé, son père, sa mère... se demande s'ils n'ont vécu que pour que son oeuvre se fasse; écrivant sur eux, il se rend compte qu'il sont alors seulement des moyens pour l'oeuvre, immense tristesse dans cette conscience....tragédie de la création...donc alors que Flaherty se fait, fait son cinéma, le petit esquimau meurt avec sa famille, mais de cet homme nous n'aurions rien su, sans Flaherty, c'est ça la tragédie...au sens de la double loi, du double bind...ce qui est exploitation d'un côté, est aussi construction d'une mémoire, d'un tombeau de l'autre... )
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Message par Borges Mer 14 Avr 2010 - 9:47

personne n'est visé, et tout le monde l'est; car, comme disait le vieux hegel, toute action est nécessairement coupable, pas même les pierres ne sont innocentes...
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Message par ^x^ Mer 14 Avr 2010 - 9:48

J'imagine


Dernière édition par careful le Sam 24 Avr 2010 - 18:28, édité 1 fois
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Message par Invité Mer 14 Avr 2010 - 10:38

careful a écrit:
Borges a écrit:
ah, mais pas du tout, c'est pas de la haine du cinéma; c'est juste la tragédie de qui crée, qu'il doive nécessairement, presque, se servir du monde, des autres, en vue de l'oeuvre, de son travail... le but de l'artiste, EN TANT QU'ARTISTE c'est l'oeuvre, son oeuvre, le reste est secondaire, moyens, matière... (ce dont je discutais avec Largo, parlant de proust, qui, écrivant sur les êtres qu'il a connu, aimé, son père, sa mère... se demande s'ils n'ont vécu que pour que son oeuvre se fasse; écrivant sur eux, il se rend compte qu'il sont alors seulement des moyens pour l'oeuvre, immense tristesse dans cette conscience....tragédie de la création...donc alors que Flaherty se fait, fait son cinéma, le petit esquimau meurt avec sa famille, mais de cet homme nous n'aurions rien su, sans Flaherty, c'est ça la tragédie...au sens de la double loi, du double bind...ce qui est exploitation d'un côté, est aussi construction d'une mémoire, d'un tombeau de l'autre... )


ps: est ce une des choses que vous reprochez à The Wire d'ailleurs ?

Bonne question ! lol

Moi pas particulièrement. Ce que je reproche certains jours à la série c'est qu'elle ne sort pas assez (voir pas du tout) d'elle-même et qu'elle s'y prêterait pourtant, il me semble, à cette distanciation. Ainsi, tout est à sa place et le système d'identification peut fonctionner à plein régime (aussi bien du côté des dealers, que des fonctionnaires, que des politicards). On ne dépasse pas le stade de l'identification : "moi, dans ce vaste ensemble avec des règles et des lois qu'on appelle la société, je suis là, ou je suis ici, mais je suis où je suis". Les gens qui font la série nous disent : voilà comment ça fonctionne une société, comment ça se construit, mais nous invitent-ils vraiment à la remettre en question en tant que spectateurs ?

A propos de Nanouk, il y avait un passage dans les Ecrits d'Oshima où il évoquait le film. Il parlait d'un court plan inséré avec des phoques au loin qui regardent Nanouk chasser un des leurs sur la banquise, pour lui Flaherty en insérant ce plan, montrait ça compréhension (et se montrait éprouvé par) du drame qui se jouait sur la banquise qu'il filmait. Oshima compare avec un plan (un combat entre un enfant et un crocodile, le père les regardant) d'un film plus récent de Flaherty (Louisiana Story) qui était censé jouer le même rôle mais qui ne fonctionnait plus, devenait de mauvais goût dans un contexte très différent. C'est vaseux, j'ai pas vu les films en question, et j'ai plus le bouquin d'Oshima sous la main, mais cette histoire m'a parlé.

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Message par Eyquem Mer 14 Avr 2010 - 11:01

Borges a écrit:comment on passe de l'usine prison, à cette usine cathédrale? comment comprendre cette analogie positive; je sais pas
Deleuze pensait aussi que les sociétés de contrôle qui se préparaient finiraient par rendre presque aimables les vieilles sociétés disciplinaires, donneraient l'illusion qu'elles appartenaient "à un passé délicieux et bienveillant".
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