#1 - Critique "Los Bastardos"
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HarryTuttle
dreampeace
lorinlouis
7 participants
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#1 - Critique "Los Bastardos"
"Los Bastardos", le film de Escalante à propos duquel HT avait écrit un article dans le numéro un en exclu est sorti la semaine dernière en salle. J'ouvre ici un sujet pour informer et discuter du film avec ceux qui sont allés le voir ou qui vont éventuellement y aller dans les prochaines semaines.
Si je me fie à Allociné, le film n'a pas eu beaucoup de retours critiques dans la presse ?
Dernière édition par JM le Jeu 22 Oct 2009 - 20:46, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
JM a écrit:
Si je me fie à Allociné, le film n'a pas eu beaucoup de retours critiques dans la presse ?
Il semblerait que non, en effet...
Je vais certainement le voir demain soir. Je transmettrai mes impressions ! (après avoir relu le papier de l'ami HT)
lorinlouis- Messages : 1691
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
lorinlouis a écrit:
Je vais certainement le voir demain soir. Je transmettrai mes impressions ! (après avoir relu le papier de l'ami HT)
Alors mon gars, la séance a-t-elle été reportée ?
Invité- Invité
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
Personne n'a vu ce film alors ? C'est dommage, il y a surement pas mal de choses à en dire. Le texte de Harry est pas mal, même si je crois qu'il impose au film plus de signes que ce qu'il possède.
Un film froid, dur, brutal, social... Loin de Funny Games en étant très proche. En fait on se demande pas mal "où va ce film" et "pourquoi il y va"? Je vais laisser murir tout ça.
Un film froid, dur, brutal, social... Loin de Funny Games en étant très proche. En fait on se demande pas mal "où va ce film" et "pourquoi il y va"? Je vais laisser murir tout ça.
dreampeace- Messages : 140
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
JM a écrit:
Alors mon gars, la séance a-t-elle été reportée ?
Un empêchement. Ce qui n'a pas amoindri, loin de là, mon volontarisme envers le film. Je misais sur un retour en deuxième semaine. Le film n'ira pas plus loin...
lorinlouis- Messages : 1691
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
Il est certain que ce forum aurait bien besoin d'un troll hargneux et irréductible. On devrait peut-être en payer un.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
Vous me donnez combien ?balthazar claes a écrit:Il est certain que ce forum aurait bien besoin d'un troll hargneux et irréductible. On devrait peut-être en payer un.
A)-"pr toi, c'est gratuit".
B)-"..."
^x^- Messages : 609
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
Careful a écrit:Vous me donnez combien ?balthazar claes a écrit:Il est certain que ce forum aurait bien besoin d'un troll hargneux et irréductible. On devrait peut-être en payer un.
A)-"pr toi, c'est gratuit".
B)-"..."
Rhooo... &
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
Hey D&D! Comment vas ?
Quelqu'un a vu le court d'Amat Escalante, Amarrados (2002) ?
J'en ai eu de très bons échos...contrairement à ses deux longs...
http://www.festivaldelima08.com/films/?p=137
ps: je vois que l'ami Lorin à vu et... Sangre en tout cas...lol
Quelqu'un a vu le court d'Amat Escalante, Amarrados (2002) ?
J'en ai eu de très bons échos...contrairement à ses deux longs...
http://www.festivaldelima08.com/films/?p=137
Description: Un niño de la calle, adicto al pegamento de contacto, forma parte de un círculo vicioso de disfunción y abuso sexual.
ps: je vois que l'ami Lorin à vu et... Sangre en tout cas...lol
...Widescreen lensing is keenly attuned to inchoate sorrow and flickers of apparent contentment alike. World cinema is hatching more and more films in which "nothing happens" -- until something does. Although he has almost certainly seen the Flanders-set films of Bruno Dumont ("The Life of Jesus," "Humanity"), Escalante's skilled minimalist take on lives of barely audible desperation is entirely his own...
^x^- Messages : 609
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
Ça dépend du forfait, si c'est contestation systématique et documentée, ou juste commentaire sarcastique et méprisant... envoyez les devis à la rédaction. On étudiera tous les projets.
balthazar claes- Messages : 1009
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
Careful a écrit:Hey D&D! Comment vas ?
Ma foi, ça tient debout Et toi ?
Careful a écrit:Quelqu'un a vu le court d'Amat Escalante, Amarrados (2002) ?
J'en ai eu de très bons échos...contrairement à ses deux longs...
Pas vu.
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
Regardé le film en DVD.
Contrairement à "La zona", l'intrusion des deux immigrés mexicains dans le monde de la middle class étatsunienne ne provoque pas une déchirure au sein de la communauté bien "installée". Ici la misère s'étale en continu des immigrés clandestins (première partie du film) à la famille disloquée petite-bourgeoise (deuxième partie) avant la rencontre des deux (troisième partie), forcément explosive, et pourtant : cette fin brutale semble entrer en contradiction avec le fait que tout au long du film le cinéaste semble nous dire que les deux sphères ont tout à avoir à se dire, mais un coup de fusil fera basculer la rencontre en un mauvais spectacle, en un carnage moralisant.
On pense à "La Blessure" de Klotz, ce qui lui a été reproché, de rester trop dans la sphère des clandestins et d'esquiver le monde autour. "Los Bastardos" élargie le cercle d'une manière assez subtile. Mais on pense aussi aux pièges que Klotz a évité avec Perseval, restant dans le registre d'une histoire simple, sans complications stéréotypées, ce que ne fait pas vraiment Escalante, succombant à la surenchère au dernier moment.
J'y reviendrai lorsque j'aurai relu le texte de HT pour les Spectres !
Contrairement à "La zona", l'intrusion des deux immigrés mexicains dans le monde de la middle class étatsunienne ne provoque pas une déchirure au sein de la communauté bien "installée". Ici la misère s'étale en continu des immigrés clandestins (première partie du film) à la famille disloquée petite-bourgeoise (deuxième partie) avant la rencontre des deux (troisième partie), forcément explosive, et pourtant : cette fin brutale semble entrer en contradiction avec le fait que tout au long du film le cinéaste semble nous dire que les deux sphères ont tout à avoir à se dire, mais un coup de fusil fera basculer la rencontre en un mauvais spectacle, en un carnage moralisant.
On pense à "La Blessure" de Klotz, ce qui lui a été reproché, de rester trop dans la sphère des clandestins et d'esquiver le monde autour. "Los Bastardos" élargie le cercle d'une manière assez subtile. Mais on pense aussi aux pièges que Klotz a évité avec Perseval, restant dans le registre d'une histoire simple, sans complications stéréotypées, ce que ne fait pas vraiment Escalante, succombant à la surenchère au dernier moment.
J'y reviendrai lorsque j'aurai relu le texte de HT pour les Spectres !
Invité- Invité
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
Dans "Sangre" (2005), A. Escalante joue la lenteur sur un autre registre que celui déployé pour "Los Bastardos". Dans son dernier film, la lenteur était source d'une tension montant crescendo qui se devait d'éclater dans une explosion de violence dans les derniers plans. Mais sous cette violence finale, ou sous ce dernier plan apaisé du garçon dans un champ, reste un antagonisme citoyen middleclass étatsunien/précaire mexicain dilué dans un partage commun de la "misère". Tel était le regard porté par Escalante lors de sa rencontre avec les USA.
"Sangre", son film précédent, se situe au Mexique, il raconte comme un homme, Diego, va quitter le train-train de sa vie de petit fonctionnaire pour aller vivre dans une décharge. Toujours un rythme très lent mais pas vraiment de suspens ni de tension ici. Filmer de longues séquences de la vie quotidienne absolument ennuyeuses (Diego et sa femme regardent la télé en mangeant des ships, font l'amour parterre ou sur une table, préparent et mangent le petit déjeuner, etc) entre dans un processus voulu par Escalante qui souhaite faire passer quelque chose de la vie misérable de son personnage et du couple. Et ça fini (après que le spectateur ait plus ou moins souhaité arrêter de regarder le film deux ou trois fois pour cause d'une posture trop prétentieuse) par fonctionner aux deux tiers du film lors d'une ou deux scènes où l'on se rend compte que Diego, qui est comme nous, commence sérieusement à se questionner sur la vie qu'il mène. Une fois lorsqu'il se lave la bite dans le lavabo avant de se faire branler par sa femme devant le feuilleton TV, une autre fois lorsqu'il oublie de retirer les tortillas du feu au petit-déjeuner, semblant être ailleurs. Lors de ces scènes, les spectateurs ploient sous le poids des séquences précédentes décrivant patiemment le quotidien de Diego. Là où Escalante est fort, c'est qu'il parvient ainsi à ne pas faire de son personnage un type qui tombe toujours plus bas mais, au contraire, son départ pour la décharge (abandonnant son travail - lui-même choisi très rébarbatif par Escalante, il s'agit de procéder au comptage des gens qui rentrent dans un établissement -, sa femme d'une jalousie maladive et ses collègues qui le traitent de "toutou", mais rejoignant sa fille morte d'overdose dont il a déposé le corps à la benne à ordures) est le signe d'une nouvelle vie peut-être moins misérable, plus digne et libre même si plus pauvre.
"Sangre", son film précédent, se situe au Mexique, il raconte comme un homme, Diego, va quitter le train-train de sa vie de petit fonctionnaire pour aller vivre dans une décharge. Toujours un rythme très lent mais pas vraiment de suspens ni de tension ici. Filmer de longues séquences de la vie quotidienne absolument ennuyeuses (Diego et sa femme regardent la télé en mangeant des ships, font l'amour parterre ou sur une table, préparent et mangent le petit déjeuner, etc) entre dans un processus voulu par Escalante qui souhaite faire passer quelque chose de la vie misérable de son personnage et du couple. Et ça fini (après que le spectateur ait plus ou moins souhaité arrêter de regarder le film deux ou trois fois pour cause d'une posture trop prétentieuse) par fonctionner aux deux tiers du film lors d'une ou deux scènes où l'on se rend compte que Diego, qui est comme nous, commence sérieusement à se questionner sur la vie qu'il mène. Une fois lorsqu'il se lave la bite dans le lavabo avant de se faire branler par sa femme devant le feuilleton TV, une autre fois lorsqu'il oublie de retirer les tortillas du feu au petit-déjeuner, semblant être ailleurs. Lors de ces scènes, les spectateurs ploient sous le poids des séquences précédentes décrivant patiemment le quotidien de Diego. Là où Escalante est fort, c'est qu'il parvient ainsi à ne pas faire de son personnage un type qui tombe toujours plus bas mais, au contraire, son départ pour la décharge (abandonnant son travail - lui-même choisi très rébarbatif par Escalante, il s'agit de procéder au comptage des gens qui rentrent dans un établissement -, sa femme d'une jalousie maladive et ses collègues qui le traitent de "toutou", mais rejoignant sa fille morte d'overdose dont il a déposé le corps à la benne à ordures) est le signe d'une nouvelle vie peut-être moins misérable, plus digne et libre même si plus pauvre.
Invité- Invité
Re: #1 - Critique "Los Bastardos"
JM a écrit:cette fin brutale semble entrer en contradiction avec le fait que tout au long du film le cinéaste semble nous dire que les deux sphères ont tout à avoir à se dire, mais un coup de fusil fera basculer la rencontre en un mauvais spectacle, en un carnage moralisant.
J'ai relu ce que HT écrivait dans son article, peut-être que c'est lui qui a raison lorsqu'il dit que cette fin n'est pas forcément moralisatrice. Peut-être ne s'agit-il que d'une fin programmatique, concluant logiquement l'artifice (le contrat du mari sur la tête de sa femme) de scénario. Artifice, complication scénaristique qui reste contestable à mon avis, même d'un point de vue cynique comme le propose HT.
Invité- Invité
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