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Inglorious Basterds

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Inglorious Basterds - Page 7 Empty Re: Inglorious Basterds

Message par Borges Mer 9 Sep 2009 - 13:40

JM a écrit:Je ne savais même pas que QT avait des origines indiennes!

Cette histoire de scalps et d'Indiens dans le film serait une sorte de fausse piste, un faux devenir-indien ? Tout ça paraît un peu brouillon, faut-il renoncer à s'intéresser au film avec précision, à un sens global, local ?

Hello JM...

Je crois qu'il faut être aussi précis que l'on peut, mais aussi qu'il faut renoncer au sens global...il faut renoncer à avoir le scalp du film...comme dirait Derrida :




"Il y a le « système » et il y a le texte, et dans le texte des fissures ou des ressources qui ne sont pas dominables par le discours systématique : à un certain moment, celui-ci ne peut plus répondre de lui-même. Il entame spontanément sa propre déconstruction. D'où la nécessité d'une interprétation interminable, active, engagée dans une micrologie du scalpel à la fois violente et fidèle..."

(points de suspension)


Pas le scalp, mais le scalpel et la potence :


L'insu. La question devient encore plus difficile. De quel insu s'agit-il ? Ignorance, méconnaissance, inconscient ? De toute façon, il me semble que ce qui (se) passe « à l'insu » est toujours le plus, disons, marquant, le plus effectif. Et puis ça ne revient pas au « père » présumé du texte, ce qui est bien l'effet, le seul effectif, d'une dissémination. Les influences perceptibles, les références déclarées, les dettes assumées, les emprunts ouverts ou facilement déchiffrables, les critiques ou démarquages manifestes sont toujours secondaires, ce sont les phénomènes les plus « liés », ils restent assez superficiels et peu transformateurs.

Ce sont des effets faibles parce qu'ils témoignent d'une maîtrise ou d'une réappropriation. Si l'histoire et les analyses des « effets de lecture » demeurent toujours si difficiles, c'est que le plus effectif passe par les assimilations ou les rejets que je nommerais par analogie « primaires », les plus « inconscients ». Et par le rejet (par exemple le vomissement interne, incorporatif) plus encore que par l'assimilation. Il laisse des marques (plus ou moins différées) dont il serait hâtif, je crois, de penser qu'elles sont simplement négatives ou improductives.

(...) Il rappelle à la bonne mesure, à la mesure politique en particulier, la seule à partir de laquelle une transformation peut devenir effective. La mesure se perd parce que plus ça se surcode ou surcrypte, plus ça accumule de pouvoir virtuel, de potentialité, plus ça tend, du même pas, vers le Ja, ou le faux-bond degré zéro de ce qui s'appelle dans Glas - qui s'explique un peu avec ça — la potence. Le seul « effet de lecture » intéressant, nouveau, à produire, ce serait alors un autre lecteur, un lecteur encore inexistant, imprévisible à partir de la seule combinatoire des possibilités de lecture données dans une situation historique déterminée. Un tel lecteur n'est plus alors, simplement, ce qu'on appelle un « lecteur », au sens courant et limité du terme, un récepteur assis devant une archive dans une bibliothèque. Changer de lecteur, cette nécessité politique, et non seulement politique, ne devrait pas consister à chercher des lecteurs constitués ailleurs, des capacités de lecture codées ailleurs, un « autre public », mais travailler à la « production », si vous voulez, de quelque chose qui ne soit pas encore codable, dans aucune « classe », et qui ne soit surtout pas, je le répète, en situation de « lecteur », au sens encore stéréotypé qu'on donne à ce mot. Lecteur accordé à « La chose-qui-n'est-pas ».
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Message par wootsuibrick Mer 9 Sep 2009 - 13:58

merci pour ce paragraphe... m'en vais l'utiliser à bon escient.
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http://mondesducinema.blogspot.com/

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Message par Borges Mer 9 Sep 2009 - 15:29

wootsuibrick a écrit:merci pour ce paragraphe... m'en vais l'utiliser à bon escient.

Hello w. Comment va?









Wink
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Message par Borges Mer 9 Sep 2009 - 15:47

Très rares sont les westerns où le héros Blanc scalpe un Indien ; la grande exception c’est bien entendu « the searchers », mais Ethan n’est pas vraiment blanc, ni Indien. Il appartient au wilderness. Il n’est de nulle part, personne, rien. Le mouvement d'errance d'une sauvagerie sans lieu, sans culture.

En passant ; l’Indien qu’il scalpe s’appelle Scar (la cicatrice, mais aussi évidement jeu de sens avec la peur ; celui même qu’ avait rejoué Tarantino dans DP). Scar, un nom d’homme, dit un personnage du film. Et quel Homme!

Cet Indien, ou l’a souvent dit, c’est le double, au sens Jung, d’ Ethan ; il accomplit tout ce qu’Ethan veut faire, sans pouvoir, sans aller au bout (Ethan, c’ est un Colonel Kurtz, qui ne réussit pas à se lâcher, à aller au bout de la démesure, du refus de l’inscription symbolique dans un ordre de sens humain). Scar, comme dans un cauchemar, accomplit les désirs d'Ethan, brûler la maison de son frère, le tuer, violer et tuer sa femme (amoureuse de lui, mais qui sans doute effrayée par sa violence ne l’a pas épousé) et ses gosses . Ce désir sauvage, inconscient, sera révélé dans « l’homme qui tua liberty Valance », où après avoir été délaissé par la fille, pour Stewart (la civilisation), le personnage de Wayne, qui cherche désespérément à s'inscrire dans lieu, brûle sa maison, tout son avenir et sombre dans la fameuse dégradation du rêve américain, l’alcool ; vivant avec son "esclave".

Quand on dit que c'est Ethan qui tue (lâchement) Valance, on mentionne rarement le fait que c'est avec la complicité de son "serviteur Noir", qui lui lance la carabine.



Le scalping par un Blanc c’est le trouble de la frontière, entre le Blanc et l’Indien, entre le Blanc civilisé, et l’Indien sauvage ; en scalpant Scar, Ethan bascule de l’autre côté, il devient indien, sans pouvoir l'être. Contamination par la mauvaise altérité ; comme j’ai souvent dit, c’est l’un des grands thèmes du cinéma américain, quand il affronte l’idée du wilderness, que ce soit au Vietnam, ou dans l’Amérique perdue de « Delivrance », ou encore, comme dans l’univers du film de gangster…

Je ne sais plus où Thoreau raconte une histoire fameuse de l’Ouest, une femme et son gosse sont enlevés par des Indiens ; les Indiens apprennent au gosse à tuer et à scalper comme eux ; il met son savoir en pratique, massacrant et scalpant sa « famille d’accueil », une dizaine d’indiens, femmes, hommes, et six gosses


(pour avoir un aperçu de l'Indien démoniaque, et d'un Ouest de cauchemar, rien de mieux je crois que "Méridien de sang", de McCarthy, oui l'auteur même de...)



Que fait Tarantino, avec ses indiens : deux choses ; il me semble ; d’une part, le scalping n’est plus la marque d’une dégradation, mais la nécessité d’une lutte à mort ; nécessité de la guerre ; d’une guerre bien entendue assez étrangère au droit, aux lois, aux coutumes ; ces types sont morts dit Tarantino, aucune violence réellement à leur égard n’est accomplie. Il s’agit de terroriser l’ennemi vivant, plus encore que d’une opération de « désacralisation » du corps de l’ennemi, comme Achille avec Hector. Je conseille le grand livre de James Redfield « Nature et culture dans l’Iliade - la tragédie d’Hector.»





Plus intéressant ; comme j’ai dit, mais sans avoir réellement développé, Hitler était fou des romans westerns de Karl May; en pleine déroute sur le front Russe, en 1943, Hitler, qui ne manque jamais d’idées, demande à son quartier général de lire Karl May pour y puiser la force morale de vaincre.

Admettons que l’idée soit celle-ci, des millions d’allemands se sont identifiés aux indiens, pour bien des raisons ( pureté, nature, noblesse, instinct guerrier, romantisme…pureté du sang, organisation tribale, hiérarchique…l’ennemi de mon ennemi est mon ami ; dès que l’on combat les USA on est Indien ; pensons aux Palestiniens dans un certain imaginaire ) or, l’indien qui leur arrive, avec Tarantino, n’est pas celui qu’il avaient idéalisé, le bon sauvage, ennemi des yankees matérialistes, mais un Indien sauvage allié des yankees.

Notons : Les héros de May (comme tous les héros pour enfants, d’une certaine époque) sont en général assez peu portés sur la violence, n’emploient les armes que contraints et forcés ; ils évitent de tuer. May lui-même était pacifiste.

Hitler ne fut pas le seul a être fasciné par Winnetou et son frère de sang, Old Shatterhand. Einstein, le célèbre physicien, théoricien de la relativité de toute chose (seul le romantisme est absolu) dira avoir vécu toute son adolescence sous le signe de Karl May, et qu’adulte, ce fut le refuge de ses moments de désespoir. Ernest Bloch, qui n’est pas le premier venu, a écrit un texte sur l’importance de Karl May : « Winnetou et la balle d’argent », où il cherche à le réhabiliter en le défendant du mépris où la culture légitime le tenait, dans les années 1920; symbole de la paresse morale et intellectuelle. Karl May n’est pas seulement le meilleur raconteur d’histoire allemand. Pour Bloch : il y a Hegel et Karl May, tout ce qu’il y a entre les deux n’est qu’un impur mélange des deux. Si May ce n’est pas aussi pur que la littérature pure, ça l’emporte en terme d’ énergie politique. Pour Bloch, les livres d’aventure de May, c’est la puissance du rêve, de l’utopie. C’est précisément dans ce désir utopique d’absolu que Syberberg cherchera les origines du nazisme.


Notons, histoire de généalogie, que c’est le succès des westerns allemands, la série des Winnetou, qui permettra le western italien.
« The Karl May films created a commercial context which made the italian Westerns possible : Sergion Leone is in no doubt about this –« It was because of the success of the German « Winnetou » series directed by Harald Reinl, that the western began to interest Italians producers. »

(Spaghetti westerns: cowboys and Europeans from Karl May to Sergio Leone, Christopher Frayling)



Notons que ce sont les vaincus de la seconde guerre qui se sont emparé de la forme, du genre, qui définit par excellence le vainqueur.
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Message par Borges Mer 9 Sep 2009 - 16:34

Les Indiens et la guerre.

Très intéressant, comparer le traitement immonde que fait subir Eastwood à l'indien dans la gloire de ses pères, à celui de Tarantino. Un Indien sans le moindre esprit guerrier, une loque, alcoolisme et déchéance, et de l'autre côté, l'esprit guerrier indien, sans indien, à proprement parler. On réunit les deux, et on a quelque chose comme "Shining", la hantise par l'esprit Indien, et la déchéance.




Il y a aussi le film de JW : Windtalkers.




Notons, à l'autre bout de la réappropriation, très loin de l'archaïsme de Tarantino, que bien des armes hyper sophistiquées de l'armée us sont liées à la culture indienne, par le nom : les fameux hélicos "Apaches", les missiles "Tomahawk"....

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Message par Invité Mer 9 Sep 2009 - 17:40

ça m'étonne que tu ne nous parles pas du dernier Malick ici ! Wink

Un Indien sans le moindre esprit guerrier

C'est quand même pas tout à fait ça dans le film d'Eastwood, d'ailleurs tu le sais bien.

Admettons que l’idée soit celle-ci, des millions d’allemands se sont identifiés aux indiens, pour bien des raisons ( pureté, nature, noblesse, instinct guerrier, romantisme…pureté du sang, organisation tribale, hiérarchique…l’ennemi de mon ennemi est mon ami ; dès que l’on combat les USA on est Indien ; pensons aux Palestiniens dans un certain imaginaire ) or, l’indien qui leur arrive, avec Tarantino, n’est pas celui qu’il avaient idéalisé, le bon sauvage, ennemi des yankees matérialistes, mais un Indien sauvage allié des yankees.

scratch

A propos de Yankees, le coup de la batte de baseball, ça fait référence à quelque chose de "sérieux" en particulier ou c'est juste de l'ordre du délire entre potes ?

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Message par ^x^ Mer 9 Sep 2009 - 18:00

JM a écrit:
scratch

A propos de Yankees, le coup de la batte de baseball, ça fait référence à quelque chose de "sérieux" en particulier ou c'est juste de l'ordre du délire entre potes ?

BFD: What is the final running time on Inglourious Basterds?

Tarantino: I’ve heard these rumors that the studios told me to cut out 40 minutes. These are complete lies. The movie is actually a minute longer, in running time, than it was in Cannes. It was 2:28, without end credits, and now it’s 2:29, or 2:32 with end credits.

BFD: You told me in Cannes that you had final cut at 2:48, if you'd chosen to make the film that long. Still, rumors inferred you were sent to the editing room with orders to cut. Reaction?

Tarantino: I’m offended at the idea that these guys would be bossing me around. On the other hand, I’ve no right to complain. It’s a great situation. You don’t have to do anything under duress. It’s your movie, you’re the one who has to live with it, and you know you can’t make rash judgments you’ll regret later. But you’re more inclined to listen, because nothing’s being forced on you. Harvey Weinstein’s a nice guy, David Linde was wonderful to work with. They had worthwhile things to say. Some I agreed with, some I did not. I always tried their suggestions, because they have a lot of money invested. They’re not in the room when I try, and half the time they were wrong. But sometimes I’d find myself saying, “Goddammit, Harvey’s right. It’s better this way.”

BFD: What extended the running time?

Tarantino: I added a sequence between where Mike Myers and Michael Fassbender discuss Operation Kino [the plot to blow up a theater as Joseph Goebbels and other Nazi brass watch a film], and the shootout scene in the basement tavern La Louisiane. In Cannes, we went from one to the other. I’d shot another scene, right before that, where Fassbender meets The Basterds, before they go to La Louisiane. That’s back.

BFD: What about that laugh-out-loud funny moment that introduces Goebbels’s French translator, and cuts to a scene where she and Hitler's minister of propaganda are having raucous sex?

Tarantino: Oh, yeah, I put that back, and it sure got a big laugh when I screened it.

BFD: There were other worthy scenes in the script missing from the Cannes cut, like one that humanizes Sgt. Donny Donowitz (Eli Roth), the “Bear Jew” who beats Nazis to death with a baseball bat. A scripted scene that preceded the violence showed him buying a bat in his Jewish Boston neighborhood, and getting an elderly neighbor to sign it with the names of her Jewish relatives in Europe who were in peril.

Tarantino: We shot that, it was a cool sequence, but it got in the way of the big musical cue where we bring Donny out, with the bat. This and other scenes I shot, I’ll put in reserve. If I were to do a prequel, I can just use that stuff, it’s ready to go.


BFD: Do you have enough enthusiasm left for a prequel?

Tarantino: Oh, yeah, I definitely do. I’ve written the first half already. I’d have to finish it, get the Basterds back together, and insert a whole other group of characters, these black troops that come across the Basterds.

BFD: Are the Basterds game?

Tarantino: All through the movie, Brad Pitt and Eli Roth just kept saying, “Prequel. Prequel.” Brad would say, “Let’s talk him into doing a prequel.” The guys love the idea. I’ve got the storyline. Then again, I was going to do all these animated prequels to Kill Bill. I didn’t end up doing any of those.

Sans doute de l'ordre du délire entre lui et lui.
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Message par Invité Mer 9 Sep 2009 - 20:38

Wink

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Message par Borges Mer 9 Sep 2009 - 21:52

Il a tout de même raté quelque chose avec cette scène, question musique.
Sur la chanson des Ramones, cela aurait été bien plus délirant qu'Alex faisant son vilain sur "singing in the rain".

Beat on the brat
Beat on the brat
Beat on the brat with a baseball bat
Oh yeah, oh yeah, uh- oh
What can you do?
What can you do?
With a brat like this always on your back
What can you do? (lose? )


https://www.youtube.com/watch?v=VltNoyYemu4
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Message par Borges Mer 9 Sep 2009 - 22:00

Je ne sais pas vous, mais moi lors de la scène de la baseball bat, j'ai beaucoup pensé à Fellini; la sortie hors de l'espèce de grotte de l'Ours juif évoque moins le Golem, que le Minotaure.



Satyricon

https://www.youtube.com/watch?v=KPbYzw-sTeI

Qui pense que cette association n'est pas gratuite?

Regardez bien tout les éléments, différences et répétitions.
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Message par Borges Jeu 10 Sep 2009 - 12:30

Director Quentin Tarantino plans to visit Israel for the local premiere of his Holocaust-era film "Inglourious Basterds," set for September 17.

This will be the first visit to Israel for the American filmmaker. Some of the movie's actors may also join him.
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Message par Invité Jeu 10 Sep 2009 - 19:38

Borges a écrit:
Director Quentin Tarantino plans to visit Israel for the local premiere of his Holocaust-era film "Inglourious Basterds," set for September 17.

This will be the first visit to Israel for the American filmmaker. Some of the movie's actors may also join him.

Très intéressant. J'espère qu'on pourra trouver des comptes-rendus de cette première après !

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Message par Borges Jeu 10 Sep 2009 - 20:24

Oui, ça peut être intéressant; et surtout de mettre en relation :


-La première newyorkaise du film fut sponsorisée par Hugo Boss, qui, comme j'ai dit, avait bossé avec les Nazis; les uniformes des S.S., S.A., des Jeunesses hitlériennes, c'est lui...

-Avant cette première, quelques jours plus tôt, toujours à New York, il y a eu une projection au Museum of Jewish Heritage...

-Le passage en Israël, ce sera aussi signifiant, significatif; ne jamais manquer de lier le dedans et le dehors; surtout que ce film tourne autour d'une "Opération cinéma", autour d'une première.



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Message par Borges Mer 16 Sep 2009 - 13:55

De nombreuses réactions déjà autour de la visite de Tarantino en Israël; ça tombe bien; l'ONU vient de rendre public son enquête sur les dernières aventures de la "réappropriation de la violence par les juifs". Le Hamas n'est pas épargné, naturellement.




L'ONU accable Israël sur Gaza:Crimes contre l'Humanité, crimes de guerre

Les preuves sont accablantes! La Mission des Nations-Unies chargée d'établir les faits, rien que les faits sur la guerre d'Israël contre Gaza a énuméré un chapelet de preuves démontrant qu'Israël est coupable de crimes contre l'Humanité et de crimes de guerre lors de sa dernière attaque menée contre le peuple palestinien à Gaza. A Genève, un message du Gouvernement israëlien envoyé à la presse internationale rejette les conclusions du Rapport Goldston qui selon l'Etat Hébreu n'est pas équilibré.

Voici le résumé en anglais des faits selon l'ONU dont l'émissaire a donné aujourd'hui une conférence de presse.


http://gorguindoye.blog.tdg.ch/archive/2009/09/15/l-onu-accable-israel-sur-gaza-crimes-contre-l-humanite-crime.html


Israelis go wild for Tarantino's Inglourious Basterds

http://192.118.73.5/hasen/spages/1115023.html

Une jolie vidéo de Tarantino faisant le singe.






Naturellement, qu'ils sont prêts à massacrer des nazis. Qui est nazi? Qui sont les nazis?





Aussi ici une vidéo :


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Message par Borges Mer 16 Sep 2009 - 15:36

On se souvient que le premier film de Tarantino s'ouvrait sur un séminaire blasphématoire organisé autour d'une chanson de Madonna; Like Virgin serait une chanson porno; depuis Madonna est devenue une grande spécialiste du talmud, et de la Kabbale, grande mode, on le sait, parmi les stars de l'entertainment us; bien entendue, elle est aussi une amie d'Israël. Je trouve "beau" cette presque rencontre des deux en Israël; l'une pour un concert, et l'autre pour sa tournée de promotion.










Le concert de Madonna a eu lieu à Hayarkon Park ; un lieu fameux où l’on peut s’amuser,
et tout. Mais Comme dans tous les films d’horreur, cela pourrait être Shining, ou alors un film de Huillet/straub, sous l’entertainment il y a l’histoire, les vainqueurs qui s’amusent, et les vaincus, qui ne hantent pas grand monde.




Hayarkon Park : the same location where, almost 60 years ago, the Palestinian
village of Jarisha was wiped off the map by Jewish armed forces. Its residents shared the same fate as almost 800,000 other Palestinians, expelled from what became Israel and prevented to this day from returning home, their land confiscated




Vous me direz que s’il fallait lier tous les lieux d’amusement à l’Histoire on s’amuserait plus ; je dis, oui.





Dernière édition par Borges le Mer 16 Sep 2009 - 15:51, édité 2 fois
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Message par Invité Mer 16 Sep 2009 - 16:47

Borges a écrit:
Une jolie vidéo de Tarantino faisant le singe.

Le SUPER singe ! Son truc sur les "american jews" est pas mal aussi dans l'autre vidéo..

Une nouvelle déclaration de principe pour le film.

Tarantino "drôle de badiouiste" ? Faudrait relire "portée du mot juif". Un livre qui a aussi été le plus discuté, un moment.

"En imaginant une révolte juive qui a la peau d'Hitler" et l'âme et la chair de qui ?

J'ai lu il y a quelques jours un article de Betty Rojtman intitulé "La métaphore du talion" sur les interprétations de la phrase "oeil pour oeil", mais je ne suis pas encore un spécialiste du talmud. Wink

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Message par Borges Mer 16 Sep 2009 - 20:59

Merci pour ce lien, JM; encore un roi des cons, ce Olivier Waqué.
S'il avait mis en relation les inglourious basterds, avec les hommes infâmes de Foucault, ça aurait été encore plus comique.
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Message par DB Jeu 17 Sep 2009 - 12:28


Vous me direz que s’il fallait lier tous les lieux d’amusement à l’Histoire on s’amuserait plus ; je dis, oui.

Excellent !
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Message par Borges Jeu 17 Sep 2009 - 17:16

David_Boring a écrit:

Vous me direz que s’il fallait lier tous les lieux d’amusement à l’Histoire on s’amuserait plus ; je dis, oui.

Excellent !

Merci pour cette jolie note.
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Message par Borges Jeu 17 Sep 2009 - 17:39

JM a écrit:


J'ai lu il y a quelques jours un article de Betty Rojtman intitulé "La métaphore du talion" sur les interprétations de la phrase "oeil pour oeil", mais je ne suis pas encore un spécialiste du talmud. Wink

Curieusement, le thème du Juif vengeur est un thème antisémite; on peut penser au "marchand de venise" dont on parle ailleurs; et évidement à Nietzsche. Le motif a bien entendu ses origines religieuses, la différence entre le Chrétien et le Juif :

« Vous avez entendu qu'il a été dit : œil pour œil et dent pour dent. Eh bien ! moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant : au contraire, quelqu'un te donne-t-il un soufflet sur la joue droite, tends-lui encore l'autre ; veut-il te faire un procès et te prendre ta tunique, laisse-lui même ton manteau. » (Matthieu)


Mais n'oublions pas qu'il y aussi dans l'ancien Testament une interdiction de la vengeance.


Il y a un commentaire de Lévinas de cette expression "oeil pour oeil" dans " Difficile liberté"; émergence de l'universel.


«
Vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, pied pour pied, brûlure pour brûlure, meurtrissure pour meurtrissure, plaie pour plaie. » (Exode, 21, 23-25)

« Fracture pour fracture, œil pour oeil, dent pour dent ; selon la lésion qu'il aura faite à autrui, ainsi lui sera-t-il fait. Même législation vous régira, étrangers comme nationaux ; car je suis l'Eternel, votre Dieu à tous. » (Lévitique, 24, 20-22)

« Fracture pour fracture ! Sévères paroles mais nobles d'exigence. Dans leur rigueur, elles commandent de très haut. Admirons-en la fin, du moins, qui énonce l'unité du genre humain... Une loi unique pour tous, voilà le principe que l'Ancien Testament, se moquant de redites, nous redit près de cinquante fois dans son premier Rouleau. Comment dès lors supposer qu'une pensée qui, à l'époque des tribus et des clans, s'éleva à la vision de l'humanité, ait pu en rester à la loi du maquis ? Je voudrais vous montrer la sagesse qui s'exprime dans ces mots mystérieux et le drame auquel elle répond. Car il existe un drame de la justice qui s'humanise. Dent pour dent, œil pour oeil, ce n'est pas le principe d'une méthode de terreur ; ce n'est pas un froid réalisme qui pense à l'action efficace et méprise les effusions sentimentales réservant la morale aux enfants de patronages... Le principe d'apparence si cruel que la Bible énonce ici ne recherche que la justice. Il s'insère dans un ordre social où aucune sanction, si légère soit-elle, ne s'inflige en dehors d'une sentence juridique. Les rabbins n'ont jamais appliqué ou compris à la lettre ce texte. Ils l'ont interprété à la lumière de l'esprit qui parcourt la Bible dans sa totalité. Dent pour dent est une peine d'argent, une amende. Le passage relatif aux dommages matériels que la Bible exige pour la perte du bétail ne voisine pas pour rien avec le précepte du talion. Il invite à relire les versets relatifs aux blessures faites à l'homme, comme si la question des dommages devait l'emporter chez le juge sur la noble colère que suscite le méfait. La violence appelle la violence. Mais il faut arrêter cette réaction en chaîne. La justice est ainsi. Telle est du moins sa mission une fois que le mal est commis. L'humanité naît dans l'homme à mesure où il sait réduire les offenses mortelles à des litiges d'ordre civil, à mesure où punir se ramène à réparer ce qui est réparable et à rééduquer le méchant. Il ne faut pas à l'homme une justice sans passion seulement. Il nous faut une justice sans bourreau.

Mais le drame se corse. Horreur du sang, justice de paix et de douceur, la nécessaire, dès maintenant, l’unique possible – préserve-t-elle l’homme qu’elle veut sauver? Car c’est une large voie ouverte aux riches ! Ils peuvent payer sans peine les dents cassées, les yeux crevés, les jambes brisées de tout leur entourage. L'outrage et la blessure ont désormais un prix marchand, un coût d'argent. Et cette contradiction ne tient pas seulement à la loi qui substitue l'amende à la souffrance. Car tout ce qu'on paie le coeur léger, le corps intact en pleine santé, revient à une amende. Et la blessure d'argent n'est pas mortelle. Le monde reste confortable pour les forts. Pourvu qu'ils aient les nerfs solides. L'évolution de la justice ne peut aller vers ce refus de toute justice, vers ce mépris de l'homme qu'elle veut respecter. Il faut en modifiant la lettre de nos codes, sauver l'esprit. La Bible nous rappelle l'esprit de la douceur.»

Emmanuel Levinas, philosophe (Difficile Liberté)

Un des lieux de différend et différence entre Derrida et Levinas.
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Message par Borges Jeu 17 Sep 2009 - 17:52

Park Chan-Wook et Tarantino racontent s'admirer mutuellement.
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Message par Largo Jeu 17 Sep 2009 - 18:29

Vous aurez tous noté que dans le dernier Transfuge (en une le doux minois de notre ami Finkielkraut, dans le genre bon vieux matou, bonne pâte, mais attention ça griffe) se trouve un article de Begaudeau sur le film intitulé "Tarantino n'a-t-il rien a dire ?".

Il serait mesquin de remplacer le nom de Tarantino par celui de Bégaudeau, en prenant soin d'effacer la tournure interrogative. Mais quand même, c'est tentant.
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Message par Invité Jeu 17 Sep 2009 - 18:45

Betty Rojtman va plus loin que la compensation financière par jurisprudence dans son interprétation de la loi du talion. Elle évoque notamment le texte de la Michna :

"Réparation du dommage", de quelle manière ? S'il a par exemple éborgné son prochain, ou lui a rompu la main, ou brisé la jambe, on le considère comme un esclave qui serait vendu sur le marché, et l'on cherche à estimer ce qu'était sa valeur avant le dommage, et ce qu'elle est devenue" (Baba Kama, 83 b ; chap 8, michna 1)

qui révèlerait selon elle, et avec le Rav Zeivin, le caractère scandaleux de ce type de calcul d'apothicaire et renverrait d'une part à l'irréparable ontologique de l'acte, d'autre part à l'impraticabilité herméneutique de la loi du talion.

Un truc intéressant, elle utilise une fois le mot "attentat" dans son texte :

"Tout ce que l'on peut retenir de cette agression, la seule traduction plausible que l'on puisse en donner, touche à sa face rentable, à la perte d'un pouvoir de travail sur le marché. Mais ce qu'un homme vaut à être vendu comme esclave ne dit rien de sa valeur réelle, de sa valeur humaine au-delà du fonctionnel. Au contraire, ce parti pris de l'abord économique sert à occulter, à manifester le caractère occulte de la chose même, de l'attentat [je surligne] tel qu'il est en lui-même pour celui qui le subit. Silence jeté sur le malheur dans sa traversée singulière : nous ne pouvons en désigner que la retombée monnayable, le phénomène social. L'irréparable même est au-delà."

Borges a écrit:Park Chan-Wook et Tarantino racontent s'admirer mutuellement.

C'est sans doute pour ça que j'admire ni l'un ni l'autre, les deux ayant érigé la vengeance en fond de commerce (c'est sans doute pour cela que tu disais cela ici ?!).

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Message par ^x^ Jeu 17 Sep 2009 - 19:24

Borges a écrit:Park Chan-Wook et Tarantino racontent s'admirer mutuellement.

Oui, depuis que leur amour ait été révélé au grand public par tous les tabloïds de France, Premiere & Co, pr la remise de la bague de fiançailles à Cannes pr Old Boy.

Depuis, c'est l'amour fou. Les progénitures suivront, à n'en pas douter.


Dernière édition par Careful le Jeu 17 Sep 2009 - 19:43, édité 1 fois
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Message par Borges Jeu 17 Sep 2009 - 19:27

Oui, JM: c'est cette histoire de vengeance évidemment; mais est-elle traitée de la même manière chez les deux? Je ne pense pas, dans Oldboy, c'est très évident; Lady Vengeance, j'en pense rien; pas réussi à être accroché par ce truc; pas vu le troisième.

Un mec fait une lecture derridienne des films de Park, qui poseraient la question de l'impardonnable :


Love Your Enemies: Revenge and Forgiveness in Films by Park Chan-wook
Steve Choe, University of Iowa :

Park Chan-wook’s so-called “Revenge Trilogy” consists of Sympathy for Mr. Vengeance (2002), Oldboy (2003), and Lady Vengeance (2005). The paper places particular emphasis on the last of the three, in order to show how the logic of revenge is pushed to its breaking point. For Park revenge is, “the most foolish thing in the world to do.” As vengeance is brought to aporia in Lady Vengeance, the paper argues that another possibility is opened up altogether. Aggressively forcing audiences to confront the unrelenting logic of revenge, the paper argues that the “foolishness” of retributive justice gives way toward the hope for unconditional forgiveness. The paper relies on a 2001 essay called, “On Cosmopolitanism and Forgiveness,” by Derrida. Derrida isolates unconditional forgiveness from the metaphysics of modern Judeo-Christianity and the discourse of forgiveness in global politics. Unconditional forgiveness emerges precisely with the problematization (and thus “foolishness”) of the concept of forgiveness itself. The violent ending of Lady Vengeance ultimately frustrates the spectator’s expectations of closure, because Park’s film shows how the revenge is always already implicated in an endless economy of payback and exchange. Geum-Ja’s sadistic pursuit of retribution plays out this economy in her uncompromising attitude the serial killer Baek. The spectator is repelled, not only by the violent images, but also by her single-minded pursuit of pure retribution. She is as morally reprehensible as Baek. Yet at the moment she is unable to forgive the other, Park’s film harrowingly poses the following: Is it possible to forgive the unforgivable?
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