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Message par Invité Dim 5 Juil 2015 - 9:09

"Le Monde du silence", un film naïvement dégueulasse par Gérard Mordillat :
https://vimeo.com/131463002



"Le Monde du silence", par André Bazin (Qu'est-ce que le cinéma?) :

«Les beautés du film sont d'abord celles de la nature et autant donc vaudrait critiquer Dieu.»

Spoiler:


c'est surprenant ce que voit Bazin dans ce film, un émerveillement et une grandeur proches de Dieu!,
alors que Cousteau et son équipe se comportent vraiment comme une bande de rednecks, entre dynamitage et mise à mort d'un requin sur lequel Cousteau projette je ne sais quelle représentation du Mal... Spielberg s'est sûrement nourri de ça pour Les dents de la mer.

Le Monde du silence, ce n'est qu'un segment du Monde Cane...


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Message par Invité Mer 8 Juil 2015 - 10:13

J'aime bien le Mordillat qui enfonce des portes ouvertes avec 40 ans de retard, pour meubler une chronique télé inutile et sans intérêt.

Nul besoin d'évoquer un étonnement du regard x années après, corrigeant un aveuglement collectif x années plus tôt... J'ai vu ce film à 12 ans à la téloche: j'en avais fait la même critique; ça sautait littéralement aux yeux.

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Message par Invité Mer 8 Juil 2015 - 18:14

bonjour,
cette chronique me paraît pas si inutile, et j'amenais le sujet davantage par rapport à Bazin... Qu'est-ce qui cloche dans les fameux coups de sonde de Qu'est-ce que le cinéma? pour qu'il y ait une telle différence entre un gars de 12 ans à qui ça saute aux yeux et un des plus grands critiques du cinéma qui est aveugle...

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Message par Invité Mer 8 Juil 2015 - 18:42

Ah oui, en ce cens, c'est vrai, pardon.  Very Happy

(je voulais juste dire qu'on a pas besoin de Mordillat pour nous expliquer un truc qui saute aux yeux d'un gamin, ni pour nous expliquer surtout qu'il fallait le re-voir longtemps après pour que ça saute soudain aux yeux. En ce sens, sa chronique me paraît surtout un effet rhétorique du genre "je meuble le blabla télé estival en déguisant sous un air de révélation fumante un vieux plat réchauffé". Étant donné que c'est une critique qui a été prononcée deux millions de fois, avec ou sans Bazin.

C'est un peu, mutatis mutandis, comme nous dire: "j'ai revu Naissance d'une nation la semaine dernière et je suis frappé de découvrir, avec le recul, à quel point c'est une apologie du kkk.)


Pour en revenir au film, tout, absolument tout, est du plus haut grotesque, à chaque seconde. Et un truc que Mordillat ne mentionne pas, c'est également l'incroyable commentaire soulignant entre les "marins" et l'équipe "cousteau" une différence anthropologique qui est quasi de nature, ces marins étant présentés eux-mêmes comme des bêtes. Genre (lors de la scène du massacre de requins sur le pont), avec la voix nasillarde des vieilles actus pathé: "les plongeurs se jetèrent sur ces bêtes hideuses en libérant la haine ancestrale de leur condition d'êtres frustres", enfin un truc dans le genre.

Le tout baignant dans un paternalisme colonial exactement du même niveau que Tintin au Congo.


Soulignons enfin que pour un film qui s'intitule le "monde du silence", on n'a pas droit à une nano-seconde de répit: BO orchestrale omniprésente, nasillarde et mastoc, qui écorche littéralement les oreilles. Une torture. Quant à la photographie, elle est tout simplement hideuse avec son chromatisme de carte postale d'épinal, me rappelant mes vieux disques viewmaster stéréoscopiques sur la faune et la flore, édités par l'office du tourisme pour je ne sais plus quelle station balnéaire.
On ne peut donc, en effet, que rester songeur en lisant l'émerveillement manifeste de Bazin chaviré par le "magnétisme" et la "puissance" de la "beauté de l'image"...

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Message par Invité Mer 8 Juil 2015 - 21:07

syndic des dockers a écrit:
Pour en revenir au film, tout, absolument tout, est du plus haut grotesque, à chaque seconde. Et un truc que Mordillat ne mentionne pas, c'est également l'incroyable commentaire soulignant entre les "marins" et l'équipe "cousteau" une différence anthropologique qui est quasi de nature, ces marins étant présentés eux-mêmes comme des bêtes. Genre (lors de la scène du massacre de requins sur le pont), avec la voix nasillarde des vieilles actus pathé: "les plongeurs se jetèrent sur ces bêtes hideuses en libérant la haine ancestrale de leur condition d'êtres frustres", enfin un truc dans le genre.

Le tout baignant dans un paternalisme colonial exactement du même niveau que Tintin au Congo.


Soulignons enfin que pour un film qui s'intitule le "monde du silence", on n'a pas droit à une nano-seconde de répit: BO orchestrale omniprésente, nasillarde et mastoc, qui écorche littéralement les oreilles. Une torture. Quant à la photographie, elle est tout simplement hideuse avec son chromatisme de carte postale d'épinal, me rappelant mes vieux disques viewmaster stéréoscopiques sur la faune et la flore, édités par l'office du tourisme pour je ne sais plus quelle station balnéaire.
On ne peut donc, en effet, que rester songeur en lisant l'émerveillement manifeste de Bazin chaviré par le "magnétisme" et la "puissance" de la "beauté de l'image"...

la tonalité de la voix de Cousteau sur les images est planante, veloutée, bienveillante, et elle s'énonce chargée d'une autorité scientifique avec ça... c'est peut-être un peu par là qu'on en arrive à une monstruosité hallucinogène qui met la critique dans l'incapacité de voir ou d'entendre réellement ce qui se dit...

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(illustration piquée à Careful!)

Dans l'article qui précède celui du Monde du silence, Bazin parle de la courbe du film de grand reportage qui va du succès de Nanouk  à «une décadence du film exotique caractérisée par une recherche de plus en plus impudente du spectaculaire et du sensationnel». Bazin a bien parcouru cette thématique("Le cinéma et l'exploration"), mais ce qu'il voit pourtant dans Le monde du silence c'est l'authenticité documentaire.
Ce que Mordillat aurait pu dénoncer s'il avait voulu parler un peu plus de cinéma, c'est effectivement la malhonnêteté de cette voix-off...

Un lien intéressant ici :
http://narratologie.revues.org/6321?lang=en

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