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Topologie du cinéma d'auteur en 2014

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Message par Jannings Lun 1 Déc 2014 - 15:11

La téchinerie
Echappatoire esthétique pour ceux qui auraient aimé "faire du Pialat", ce qui est une idée aussi modeste que de dire "je vais peindre du Jérome Bosh".

Revenu de leurs ambitions, ils se tournent vers la version serial et télénovélas de Pialat, soit André Téchiné.

Peut se symboliser en un traveling-voiture sur un couple de post-ado en mobylette sur le fond grisâtre d'un champ de colza du nord Pas-de-Calais.

L'amour c'est difficile, le racisme c'est pas bien, le travail manuel c'est dur et peu valorisant, les banlieues c'est moche, la famille c'est aliénant et que nous on veut juste s'aimer alors zut à la fin.

Représente une histoire cachée du cinéma européen, celle qui aura consacré la miéverie du "Voleur de byclette" pour faire taire et enterrer la cruauté rossellinienne.


La doillonade
Variante bavarde de la téchinerie mais dont l'ancrage sociale varie en fonction du budget du film.


La jacquoterie
Variante théâtrale de la téchinerie, prétendant faire dans la plus-value culturelle mais ressemblant surtout à ces grandes fresques télévisuels pour retraités que produit France 2.


La dardenadde
Les frères Dardenne ont un système esthétique bien rodé, qui consiste à filmer un conte pour enfant ou un récit mythologique dans un cadre social, comme du Disney revu par Bourdieu

La dardenadde, c'est la version inculte de ceci, pourrait se résumer en une téchinerie filmée caméra à l'épaule. Les sous genre existe au sein de la dardenadde, comme la femisterie, la gattlifette ou la zonquette.


Le film politique
Film dont les riches représentés ne sont pas ceux dans la salle de cinéma, ni derrière la caméra.


Le torture-porn d'auteur, ou la pasolinade
Genre sublimé par Michael Haneke, provient généralement d'un gourbi d'Europe centrale et plus à l'est ou d'un taudis sud-américain et dont le plan marketing tient à faire du scandale le temps de sa projection.

Consiste à étaler son puritanisme petit-bourgeois fasciné par la violence et d'ériger un fait divers tout pourri en fable universelle. Parle généralement de séquestration, de vengeance scolaire, sociale ou familiale.

Chaque festival de cinéma vous en dénichera un qui fera le buzz, alors que c'est juste une variante de "Un justicier dans la ville" sans la moustache de Bronson mais lesté de prétention insolente.

Plait beaucoup à la critique qui va toujours employé les mêmes termes : "filméen-lonplanséquence", comme c'était une valeur en soi de laisser tourner la caméra (genre c'est trop difficile quoi).

« Film insoutenable qui interroge notre rapport à la violence » comme un débat sur Doctissimo, à l'heure ou les adolescents on tous vu "2 girls 1 cup" ou "3 guy 1 hammer", on se demande bien qui ce genre de morve fictionnelle peut encore choquer.

Si le film contient un traveling à la dolly sur un buisson ou un arbre, on ne manquera pas de citer Tarkovsky, puisque pour la critique une  version scénarisée de la rubrique "sac à main arrachés" du Parisien peut se comparer aux ruminations métaphysiques d'un mystique orthodoxe.


La dumonerie
Variante sentencieuse du torture-porn d'auteur, composé d'un dolorisme campagnard plombant filmant un épsiode de "Strip Tease" comme un fan de Robert Bresson.

Cartonne à l’internationale, puisque la totalité des films d’auteurs riches de la province terrestre ressemblent aujourd’hui soit à du Bruno Domont, soit à du David Fincher (ironie, ironie…).

Ne pas oublier de dire « yaun refudunaturalisme pourlorgner verlefilmdegenre » , ce qui consiste à faire un traveling vaporeux et un montage abstrait, afin que la critique puisse citer David Lynch.

À la base ça reste un genre d’ethnologie animalière sur des bouseux taiseux et consainguin « La vie de Jésus » n’étant qu’une version bressonienne de « Massacre à la tronçonneuse ».

Tout ça pour nous dire des trucs super important comme « derrière l’apparente bonhomie des campagnes couve la barbarie meurtrière originel » (à dire avec le ton des bandes-annonce de Rambo).


Le film de libertin de droite sur la-jeune-fille-qui-se-découvre-une-sexualité-débordante
Ce n'est jamais un garçon, jamais, ça se vendrait moins, puisque comme vous l'avez deviné, le cinéma d'auteur est un cinéma industriel, commercial et entièrement calibré pour un marché de spectateur festivalier.

C'est un genre qui a un équivalent littéraire : le roman de normalien frigide (Bataille, Sollers, Milllet etc.).

Ces gens dont les fantasmes feraient s'attendrir n'importe quel libertin de l'antiquité perse ou latine sont convaincus d'être encore subversif et trouvent le moyen de nous prouver qu'ils n'ont pas lu Foucault en le citant.

L'an passé on a eu la daube de Ozon, le pudding de Lars von Trier, puis un peu avant une autre choucroute sur une fille qui prend des cachets pour dormir et se faire tripoter par des vieux priapiques.

Existe aussi en verson « film de femmes », mais très loin de la cruauté et du fiel d’une Breillat et de ses rêveries nicholasrayesque, on tombe souvent sur une dardenade une téchinerie ou une doillonade.

Sert essentiellement à émoustiller les programmateurs quiquagénaires de festival dont la vie sexuelle houellbecquienne se trouve encore émoustillée par cet écrivain français à particule qui a passé presque 30 ans de sa vie à se masturber en cellule.


La fresnoise ou « croûte arty de recalé des arts plastiques »
Genre apparu dans les années 1990, tire son nom de l'école de Fresnois, ersatz pourrisant du néo-néo-néo modernisme à la Kiarostami ou Akerman mélangé avec l’ennui cotonneux d’une salle de projection en galerie d’art.

Une brochette d’inconnus y oeuvrent en toute impunité et y empilent les navets depuis des années, il en sort régulièrement (le dernier en date étant « Mercuriales »), ne manquant jamais de citer Godard, Marker ou Pasolini.

Ça consiste en un formalisme creux, par exemple filmer une barre d’immeuble en anamorphique fera de vous l’égale d’un Carpenter pour la critique branchée.

Puis en une critique sociale glanée dans des lectures toilettières de « Vacarme », « Multitudes » et « Kritiksocialpostqueerattack » (une revue undeground de l’atelier-café-philo d’une fac de Berkeley).


Le « film de genre » d’auteur
Consiste à écrire du polar alors qu’on en a jamais lu, à dire "qu'on a trop aimé le cinéma de genre des années 60 à 80" pour en faire une mauvaise imitation d’Abel Ferrara sans l’énergie et la rigueur scénaristique de Nicolas Saint-J., ou encore à plagier l’esthétique 1990 de Michael Mann.

Au final, ça voudrait être du James Gray mais ça finit toujours en un genre de téchinerie sous-exposée, mélangé avec le phrasé caverneux et les gémissements plaintifs d'un pâté filandreux d'Olivier Marshall.


L'antonionnade
Genre prolifique depuis les années 2000 dans le cinéma d'auteur international, à la frontière de la fresnoiserie et de la jaquoterie lorsqu'il se pique d'histoire amoureuse ou social. Se présente sous forme "de lonplanséquence" et produit surtout les effets secondaire du Stylnox sans l'hypnose.

Se déroulant au rythme intense d'un tapis roulant ou d'un vélo d'appartement dans des centres urbain et suburain anonymes traversé en un tourisme photographique hipster  - nous raconte par grand chose avec presque rien, comme "la vie moderne c'est compliqué, on ne se parle plus, et puis on se sent trop seul quand on attend ses valises à l'aéroport".


L'assayade
Constitue un genre à part car Olivier Assayas parvient avec une maestria déconcertante à incarner tout ces styles de cinéma d'auteur à lui tout seul.

(à suivre)


Dernière édition par Jannings le Ven 12 Déc 2014 - 15:38, édité 1 fois

Jannings

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Message par wootsuibrick Lun 1 Déc 2014 - 16:50

J'ai bien rigolé.
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Message par Invité Lun 1 Déc 2014 - 19:29

je trouve ça mauvais (euphémisme). Mais pitié, si il y a une seconde livrée, moins de fautes d'ortho. On dirait le devoir d'un collégien en retenue.

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Message par Borges Mer 3 Déc 2014 - 13:29

hi, Jannings; on attend la suite; c'est cool d'entendre résonner une nouvelle voix sur le forum Wink
Borges
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Message par adeline Jeu 4 Déc 2014 - 19:26

Moi aussi j'ai bien ri, sauf que je tiens de Sica en très haute estime…

adeline

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