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Le refus (Maurice Blanchot)

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Le refus (Maurice Blanchot) Empty Le refus (Maurice Blanchot)

Message par Invité Sam 2 Aoû 2014 - 8:20

"Le refus", premier texte anti-gaulliste de Maurice Blanchot.

«Le refus dont je parle s'endort aisément, et il faut se lier par une décision qui ensuite ne cédera plus... »

Sur le mouvement de mai 68, Blanchot écrivait que face au système établi, il faut opposer et maintenir une puissance de refus capable d'ouvrir un avenir...

Tous les écrits politiques(1953-1993) de Blanchot autour de cette notion de refus ont combattu le terrorisme d'État... : «Ainsi, ce qui a été vécu quand le nazisme a exclu de la vie et du droit à la vie une partie de l'humanité, persévère après le désastre...»

Est-ce que quelqu'un peut éclairer l'engagement politique de Blanchot à partir de ce premier texte anti-gaulliste("l'exigence du refus"), et son soutien à Israël?

Merci de penser à moi dans ces temps difficiles. Croyez bien que, de près, de loin, je suis avec vous. Ce quarantième anniversaire évoque, en effet, une naissance qui fut accueillie avec tant de joie. Les souffrances qui survinrent aussitôt, les menaces, les jugements malheureux, les erreurs peut-être n’ont pu effacer cette joie. Quoi qu’il arrive, je suis avec Israël, nouveau et ancien. Le désastre sera surmonté. L’amitié repeuplera le désert. L’espoir est là, dans le temps, hors du temps.

Lettre de Maurice Blanchot à Max Bilen, 24/04/1987


Le refus (Maurice Blanchot) LE%20REFUS1%20-%20Copie
Textes: http://ti1ca.com/er58lmz2-MAURICE-BLANCHOT-le-refus.pdf.html

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Message par Invité Sam 2 Aoû 2014 - 9:42

« Quoi qu’il arrive je suis avec Israël »
Maurice Blanchot et la sauvegarde des Juifs
par Gary D. Mole


Professeur associé au département de Français à l’Université Bar-Ilan (Israël). Il est l’auteur notamment de Levinas, Blanchot, Jabès : Figures of Estrangement (1997) et Beyond the Limit-Experience : French Poetr y of the Deportation, 1940-1945 (2002). Il a également traduit en anglais Au-delà du verset (1994) d’Emmanuel Levinas.

Spoiler:


... «l’amitié repeuplera le désert»,
cette amitié pour le judaïsme auquel Blanchot dit être redevable « sous toutes ses formes»,
cette amitié particulière qu’il doit sans doute davantage à Levinas qu’à Bataille, amitié qui, à la différence de la philia grecque qui est « réciprocité, échange du Même avec le Même », est plutôt « ouverture à l’Autre,
découverte d’Autrui en tant que responsable de lui, reconnaissance de sa pré-excellence, éveil et dégrisement par cet Autrui qui ne me laisse jamais tranquille, jouissance [...] de sa Hauteur, de ce qui le rend toujours
plus près du Bien que “moi”». Et avec, enfin, le désert repeuplé par l’amitié, il y a l’espoir « dans le temps, hors du temps», car là où il y a désert – et jusqu’à et surtout dans la métropole – il y a justice. Tout comme la conquête biblique de la terre d’Israël – où les séjournants qu’étaient les Hébreux en Égypte sont devenus « à leurs tours possesseurs et demeurants, maîtres d’un riche espace» – n’a pas aboli l’errance du désert, l’État d’Israël pour Blanchot n’aura pas fait disparaître l’exil de la vocation juive, exigence d’arrachement, affirmation de la vérité nomade. « Israël », écrit Blanchot à Bilen en 1987, « continue l’exil»...

Je capte rien à cet article de Gary D. Mole, si je maintiens mon questionnement des textes politiques de Blanchot sur l'exigence du refus et de son soutien à Israël...

«l’amitié repeuplera le désert», écrit Blanchot en 87, et un peu avant en 84, Deleuze écrit sur le conflit israélo-palestinien: «On dit que ce n'est pas un génocide. Et pourtant c'est une histoire qui comporte beaucoup d'Oradour, depuis le début.». Comment Blanchot passe de "l'exigence du refus" à "l'exigence de discontinuité"(?), rendant infrayable le cheminement de ses écrits politiques de lutte anti-colonialiste et des événements de 68...

Autre question ou alors reformulée:
est-ce que Blanchot a pensé le rapport d'annulation ou d'invalidation qu'il peut y avoir entre «le langage dit sphérique qui comporte l'exigence d'une continuité absolue» tel qu'il est affirmé par "l'exigence du refus" dans ses écrits politiques, et «l'exigence d'une discontinuité plus ou moins radicale, celle d'une littérature de fragment»?
Que les deux directions s'imposent tour à tour, on le conçoit bien finalement. (La parole plurielle, La pensée et l'exigence de discontinuité)

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Message par Invité Dim 3 Aoû 2014 - 12:10

"Notre responsabilité", très beau texte de Blanchot publié à l'initiative de Derrida dans le volume "Pour Nelson Mandela".
«Comment parler, écrire, de manière qui convienne, sur la ségrégation des Noirs et des Blancs? Ainsi, ce qui a été vécu quand le nazisme a exclu de la vie et du droit à la vie une partie de l'humanité, persévère après le désastre...»

Tout ce texte de Blanchot pourrait être cité en référence à Israël dont l'Afrique du Sud des Afrikaners est le modèle.


On peut reprendre ce texte de Blanchot et interchanger les mots Boers/Israéliens et Afrique/Palestine:
Pour les Boers/Israéliens, tout s'est passé comme s'ils avaient la charge d'arrêter le devenir et de rendre vaste la formulation inconsidérée de Hegel : «L'Afrique/La Palestine n'a pas d'histoire.»

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Message par Invité Dim 3 Aoû 2014 - 14:11

Pour les Boers/Israéliens, tout s'est passé comme s'ils avaient la charge d'arrêter le devenir et de rendre vaste la formulation inconsidérée de Hegel : «L'Afrique/La Palestine n'a pas d'histoire.»

«L'Etat d'Israël était censé s'installer sur une terre vide qui attendait depuis si longtemps l'antique peuple hébreu, avec pour fantômes quelques Arabes venus d'ailleurs, gardiens de pierres endormies. On jetait à l'oubli les Palestiniens. On les sommait de reconnaître en droit l'Etat d'Israël, mais les Israéliens ne cessaient de nier le fait concret d'un peuple palestinien.
Il soutint seul, dès le début, une guerre qui n'a pas fini pour défendre sa propre terre, ses propres pierres, sa propre vie: cette première guerre dont on ne parle pas, tant il importe de faire croire que les Palestiniens sont des Arabes venus d'ailleurs et qui peuvent y retourner...»

Gilles Deleuze

"Les pierres", texte daté de juin 1988, paru en arabe dans la revue Al-Karmel, sous le titre «De là où ils peuvent encore la voir»




«Les combattants palestiniens sont issus des réfugiés. Israël ne prétend vaincre les combattants qu'en faisant des milliers d'autres réfugiés, d'où naîtront de nouveaux combattants.»

Gilles Deleuze

"Les gêneurs", texte paru dans Le Monde, 7 avril 1978.

Le refus (Maurice Blanchot) Palestinien5

Textes en intégralité : http://ti1ca.com/phmy97hb-GILLES-DELEUZE-Les-geneurs-Les-pierres.pdf.html

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Message par Invité Dim 3 Aoû 2014 - 22:06

Salut Breaker. Tous ces textes sont bien connus, ont été maintes fois cités et commentés. Merci néanmoins de les soumettre à notre "réflexion".

Ceux de Deleuze relèvent du bon sens empirique, ceux de Blanchot (à mon sens) d'une sorte de ratiocination métaphysico-politico-littéraire...  

Si on veut essayer de comprendre l'attachement de Blanchot à un Israël essentiellement métaphysique, éthico-littéraire etc, donc, il me semble qu'il faut le situer dans le cadre de son sentiment personnel de culpabilité ou de faute, impardonnable à ses yeux (une "dette infinie"), liés à son adhésion première à l'antisémitisme de l'Action française. Ensuite vint l'amitié avec Lévinas, l'engagement sioniste de ce dernier, envers lequel Blanchot a exprimé une fidélité intangible. Mais je me trompe peut-être...

Il faudrait, si on souhaitait vraiment explorer plus avant ces questions, s'intéresser aussi aux écrits (souvent ambigus) de Lévinas sur l'Etat d'Israël (notamment dans Difficile liberté).

Après tout cela, il y a encore le problème de la "récupération" de Lévinas par Benny Lévy (alias Pierre Victor, ancien leader de la "gauche prolétarienne" maoiste, devenu "talmudiste"), Finkielkraut et BHL, les trois co-fondant L'institut d'études lévinassiennes de Jérusalem...


Débat "d'idées" et de "penseurs" que je ne me sens pas en mesure d'amorcer, tant il me paraît dérisoire, abstrait et déréalisant face aux événements. Comme s'il permettait (on ne sait trop comment) de "penser" ces derniers. Très honnêtement, je ne pense pas que la "philosophie" soit d'un grand secours ni d'une grande utilité pour comprendre ou analyser ce qui se passe. Point n'est besoin d'être grand clerc pour saisir les enjeux de cette guerre territoriale ethnico-racialiste de colonisation et d'occupation, et pour saisir qu'en guise "d'interlocuteurs", on est en face de brutes militaires criminelles au service d'un gouvernement d'extrême droite, qui ne regagnent pas le soir leurs casernements en méditant sur Lévinas, Blanchot, l'éthique, la laïcité, le talmudisme..., la relation entre "éthique et "politique", etc... Sans parler d'une opinion publique israélienne hélas majoritairement acquise au régime d'apartheid qui ne cesse de se renforcer...



(edit)


Dernière édition par syndic des dockers le Lun 4 Aoû 2014 - 23:04, édité 12 fois

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Message par Baldanders Lun 4 Aoû 2014 - 0:38

syndic des dockers a écrit:

"Requiem pour 6 millions d'âmes
Qui n'ont pas leur mausolée de marbre
Et qui malgré le sable infâme
On fait pousser 6 millions d'arbres"


Tiens, je ne connaissais pas ce machin. Aujourd'hui, personne n'oserait. Et d'ailleurs :

Wikipédia a écrit:L'artiste affirme que sa chanson est une chanson de paix, et veut le prouver en en publiant, en 2001, un texte modifié, dans laquelle les références négatives, aux ennemis d'Israël sont estompées. La strophe conclusive, qui était un « requiem pour six millions d'âmes (...) qui malgré le sable infâme, ont fait pousser six millions d'arbres », devient un « requiem aux millions d'âmes (...) tombées des deux côtés du drame. Assez de sang. Salam, Shalom ».


Dernière édition par Baldanders le Mer 23 Nov 2016 - 21:33, édité 1 fois
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Message par Invité Lun 4 Aoû 2014 - 2:37

Courtes, tes vacances, dis donc  Wink 

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Message par Invité Lun 4 Aoû 2014 - 8:09

syndic des dockers a écrit:
Ceux de Deleuze relèvent du bon sens empirique, ceux de Blanchot (à mon sens) d'une sorte de ratiocination métaphysico-politico-littéraire...  

Si on veut essayer de comprendre l'attachement de Blanchot à un Israël essentiellement métaphysique, éthico-littéraire etc, donc, il me semble qu'il faut le situer dans le cadre de son sentiment personnel de culpabilité ou de faute, impardonnable à ses yeux (une "dette infinie"), liés à son adhésion première à l'antisémitisme de l'Action française. Ensuite vint l'amitié avec Lévinas, l'engagement sioniste de ce dernier, envers lequel Blanchot a exprimé une fidélité intangible. Mais je me trompe peut-être...
salut Jerzy, merci pour ces réponses, c'est très clair, et j'en étais à peu près à me dire tout ça de l'attachement métaphysique éthico-littéraire de Blanchot pour Israël à la lecture de son texte "l'être-juif", très beau texte sur le rapport avec l'infini qu'implique l'être-juif. À la fin de ce texte, Blanchot termine par une longue note sur la métaphysique de la question juive, et citant Neher pour dire que «cela n'est pas du ressort des partis politiques, mais des philosophes : toute la vocation juive est en cause.»
Dans les dernières lignes de cette note, on lit sans doute la distance que Blanchot peut prendre avec l'État d'Israël :
Je serais tenté de conclure en disant que, dans la société qui s'essaie en Palestine, dans la lutte, sous la menace et sous cette menace non moins grave qu'est la nécessité d'une telle lutte pour "la sauvegarde", ainsi que dans les sociétés issues du marxisme ou libérées de la servitude coloniale, c'est la philosophie même qui se mesure dangereusement avec le pouvoir, pour autant que les unes et les autres ont à décider du sens et de l'avenir, face à l'État, de la "vérité nomade".

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Message par Baldanders Lun 4 Aoû 2014 - 10:53

syndic des dockers a écrit:Courtes, tes vacances, dis donc  Wink 

Je n'ai pas à me plaindre : je repars dans deux jours...  Very Happy 

Et toi, tu te reposes, un peu ?
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Message par Invité Lun 4 Aoû 2014 - 12:24

Baldanders a écrit:
syndic des dockers a écrit:Courtes, tes vacances, dis donc  Wink 

Je n'ai pas à me plaindre : je repars dans deux jours...  Very Happy 

Et toi, tu te reposes, un peu ?

pose ta serviette de plage!, pas de souci... Vous êtes potes maintenant, ça fait plaiz... Le chat' d'enculture, ça a du bon... mais c'est pas un mode de communication généralisé non plus.

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