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Nicole Brenez : pour une pensée critique de l'ingéniosité cynique du geste cinématographique

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Message par Borges Ven 14 Fév 2014 - 11:53




(à suivre)




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Message par Borges Ven 14 Fév 2014 - 20:13

Ca suit, donc par le lien vers ce texte :





Texte intéressant de Nicole Brenez sur René Vautier, hélas gâché par un ton qui fait catastrophiquement penser au faux-jeton de Bernard Henri-Levy (le lyrisme des Lumières laïques; la résistance aux tyrans totalitaires de tous pays) et un dernier paragraphe à peine compréhensible à ce niveau d'incompétence. Qu'on s'y trompe pas : N. Brenez, nous l'aimons bien, même si elle nous a récemment privés de son amitié facebookienne, pour quelques remarques que seuls les idiots jugeraient déplacées. L'amitié nous est chère, mais la vérité plus encore.

On l'admet, sans la moindre discussion : Nicole Brenez est une autorité dans le domaine du cinéma expérimental. Les inventions formelles inouïes, les gestes et la geste cinématographique des unsung heroes, films lapons tournés par des rennes, structure sautillante et discontinue du travelling avant australien (le travelling-kangourou), c'est sa passion, son truc, l'espace d'expression de sa pensée immanente. Personne ne peut l'y égaler. Hélas, quand il s'agit de choses très simples, on déchante. On reste médusé devant ses approximations. Qu'on en juge :

"Le ressort pratique du geste cinématographique de René Vautier est l’ingéniosité, l’ingenium, notion développé par un jésuite baroque espagnol du XVIe siècle mais qu’il faudrait faire remonter aux cyniques grecs, Anaximandre, Diogène, Antisthène, à cette tradition de penseurs et d’artistes qui trouvent toujours le moyen le plus élégant de défier le pouvoir – d’un pouvoir dont parfois on ne se souvient que parce qu’il fut défié par de brillants penseurs".

- Anaximandre... cynique ? On reste sceptique, et stoïque... C'est tellement gros comme erreur qu'on se dit que c'en est pas une. NB doit savoir des choses qu'on sait pas : un texte ou l'autre, un fragment  a récemment été découvert et fait d'Anaximandre le fondateur de l'école cynique, ou mieux, après tout, c'est son espace de compétence, un cinéaste expérimental inconnu de tout le monde, même d'elle, a déconstruit en un geste cinématographie sans précédent, dans un film, jamais tourné, jamais vu, pas même pensé, toutes les catégories de la philosophie, ses systèmes, ses périodisations, faisant des stoïciens des sentimentaux, des cyniques des constellations aboyantes... et d'Anaximandre le double négatif d'Alexandre le Grand : Diogène de Sinope, lui-même, ancêtre de l'ingénieux Snoopy, encore un chien...

Je me moque, et c'est sans raison. On se goure tous quand on s'aventure dans des terres inexplorées, sur des chemins inconnus; peut-être que je le fais en ce moment, et je dois bien dire que je m'en tape. Ce qui dérange, dans ce paragraphe, comme dans tout l'article, comme très souvent chez Nicole Brenez, c'est le ton de grand seigneur, la volonté de faire érudit qui tourne au ridicule.

Que "le ressort pratique du geste cinématographique de René Vautier soit l’ingéniosité", j'en ai rien à dire ou à redire. Elle doit le savoir si elle le dit, et on imagine très mal qu'elle le dise sans le savoir. Et comme nous sommes tous animés par un désir de savoir, on est content de l'apprendre, même si l'expression "geste cinématographique" est un tel cliché qu'il faudrait la laisser aux ados qui viennent d'ouvrir leur premier blog sur les séries télé trop cools.

Les questions viennent après, quand de la compétence on passe à l'incompétence, quand du cinéma on passe à l'érudition abracadabrante... Quel intérêt de chercher à mettre en relation l'ingéniosité de RV avec l'histoire de la notion, du concept "ingenium" ? En quoi cela peut-il nous aider à comprendre les ressorts et les ressources de son cinéma ? Faire de la généalogie, l'histoire des mots, et des concepts, cela ne s'improvise pas plus que d’être spécialiste de la geste du cinéma expérimental. On ne devient pas comme ça un Heidegger, un Foucault, un Nietzsche, ou tout simplement un historien des idées; faut bosser, être sensible aux ruptures, aux discontinuités, au changement de sens, de valeur, aux usages... Affirmer tout simplement, comme NB le fait, que l'ingéniosité de RV remonte aux cyniques c'est totalement absurde....

(On y reviendra, si je veux)

- Qui est ce jésuite espagnol baroque du 16e siècle, qui aurait développé la notion d'ingenium ? Des jésuites espagnols baroques je parie qu'il y en a eu des tas. Pourquoi Nicole Brenez ne nous dit-elle pas son nom ? Oubli, et aucune envie de vérifier ? Est-il si connu qu'elle peut se passer de préciser, comme on peut éviter de préciser le nom de l'auteur de "Hamlet" (la pièce)  ou de "Citizen Kane" (le film) ? Probablement; les amateurs de cinéma expérimental, on le sait possèdent une culture de l'ingéniosité, des cyniques présocratiques à RV, sans faille...


(suite après, le temps de vous laisser lire le texte en débat )


http://www.lafuriaumana.it/index.php/archives/41-lfu-14/121-nicole-brenez-rene-vautier-devoirs-droits-et-passion-des-images
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Message par IQI Sam 15 Fév 2014 - 10:34


Salut Borges,


Tu deviens de plus en plus drôle - dans le bon sens.

Elle a quand même mis 12 ans pour écrire ce texte, un peu de pitié aurait été souhaitable...

[je ne vais plus du tout au cinéma, et sans télé ni internet, je confesse me sentir un peu loin de tout ce dont vous parlez ; mais je vous lis]

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Message par adeline Sam 15 Fév 2014 - 11:29

Hello IQI Wink

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Message par Borges Dim 16 Fév 2014 - 10:17

Hi IQI;
content de te revoir dans les parages;
merci, mais tout le mérite en revient à la pensée expérimentale de Nicole Brenez.
Hélas, en général, plus un truc prend de temps, plus il risque d’être raté; c'est comme en cuisine, y a une bonne durée...

Wink





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Message par Invité Dim 16 Fév 2014 - 19:11

C'est poilant  Laughing 


Je ne connaissais pas Nicole Brenez, hormis le fait qu'elle est souvent citée comme une référence 'incontournable'.


Découvrant sa notice sur wiki, je me sens déjà transporté en pleine magie. Ma main à couper que c'est elle qui l'a rédigée.
Formée, entre autres, au lycée expérimental de Sèvres... Comme quoi, l'expérimental chez elle c'est une way of life, mieux, une prédestination.


Cette citation est magnifique:


« Un film expérimental considère le cinéma à partir, non pas de ses usages, mais de ses puissances [cad? Qu'entend-on par usage et puissance? C'est forcément exclusif? Les usages sont sans puissance et les puissances sans usage?]; et il s'attache aussi bien à les rappeler, les déployer, les renouveler, qu'à les contredire, les barrer ou les illimiter [en gros: il s'attache à faire, de ces puissances du cinéma, à peu près tout et son contraire? Il s'attache aussi, on imagine, à les transcender, les immanentiser, les finir, les infinir, y souscrire, les démentir, les répandre, les réduire, les faire naître, les faire mourir, les rendre possibles, les rendre impossibles, etc ].
Une telle entreprise s'exerce d'abord sur le dispositif technique propre au cinéma [cad? Et pourquoi 'd'abord?' On imagine bien qu'une telle entreprise - incompréhensible selon la définition proposée -, puisqu'elle est filmique et cinématographique, s'exerce d'abord sur le dispositif technique propre au cinéma. Si elle s'appuyait d'abord sur le dispositif technique propre à la poterie, par exemple, ce serait plus surprenant... ], dont la complexité concrète [cad? Qu'est-ce qu'une complexité concrète? Vous me direz: le contraire d'une complexité abstraite. D'accord. Mais qu'est-ce que ça veut dire?] favorise l'investigation [pourquoi elle la favorise? Investigation de quoi?] et toutes les formes de déplacement [cad? Qu'est-ce qu'une forme de déplacement, déjà? Et toutes, ça fait bcp, mais faudrait préciser lesquelles...] : c'est à ce titre [à quel titre, précisément?] que les pionniers, Émile Reynaud, Étienne-Jules Marey, Georges Demenÿ, Lucien Bull, Louis et Auguste Lumière, Georges Méliès, Raoul Grimoin-Sanson ou Émile Cohl ouvrent l'histoire du cinéma comme cinéma expérimental. » [on imagine assez bien que si ces cinéastes expérimentaux sont des pionniers de l'histoire du cinéma, ils 'ouvrent' l'histoire du cinéma comme cinéma expérimental plutôt qu'ils ne la ferment... Bref, belle tautologie pour conclure un beau passage entièrement tautologique].


Je défie quiconque de m'expliquer ce que ça veut dire. Sans faire intervenir la même 'conceptualité' circulaire. Pour moi, ça n'a juste aucun sens, c'est de la rhétorique sonore, un écran de fumée.  Du Pierre Dac qui serait comique à son insu.

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Message par wootsuibrick Lun 17 Fév 2014 - 6:33

Comme j'ai baigné dans les beaux-arts je me permet de faire ma petite interprétation de texte :

"Un film expérimental considère le cinéma à partir, non pas de ses usages, mais de ses puissances"
C'est à dire en gros, si je comprend bien, on ne part pas de ce que l'histoire du cinéma a défini comme étant le cinéma, mais à partir de tout ce qu'il est possible de faire à partir de l'appareillage cinéma, sans se restreindre à des régles posées par "l'histoire". Une telle entreprise s'exerce d'abord sur le dispositif technique propre au cinéma Je pense que ce "d'abord", est dû au fait que le cinéma expérimental se rattache quand même à l'histoire technique du cinéma, et pas à l'histoire de toute projection de formes sur une surface plate, genre ombres chinoises et lanterne magique.
dont la complexité concrète ça peut vouloir dire (gros peut-être), que vu qu'on ne se contente pas forcément d'utiliser une projection de type classique, un dispositif posé comme tel par la salle sombre, bah on a tendance à complexifier la relation aux machines qui fabriquent du cinéma... à favoriser l'investigation de manières autres d'utiliser ces machines... c'est à ce titre que les pionniers, Émile Reynaud, Étienne-Jules Marey, Georges Demenÿ, Lucien Bull, Louis et Auguste Lumière, Georges Méliès, Raoul Grimoin-Sanson ou Émile Cohl ouvrent l'histoire du cinéma comme cinéma expérimental. » ce dernier bout de phrase me fait penser à un de mes enseignants (cinéaste expérimental) à l'époque où j'étais étudiant aux beaux arts qui disait, en gros, que c'était con d'appeler ça le cinéma expérimental...
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Message par Borges Ven 28 Fév 2014 - 16:51

j'en ai pas fini avec le jésuite baroque du 16 siècle et de l'ingenium, la suite viendra...

Nicole Brenez a écrit:John Cassavetes est l’un des plus grands monteurs de l’histoire de son art. Ses films personnels ont tous fait l’objet de plusieurs versions, projetées au fur et à mesure devant des spectateurs le plus souvent enthousiastes. Al Ruban a décrit le succès extraordinaire de la première version de Faces, projetée à Beverly Hills, à Toronto puis à Montréal où le public, à six heures du matin, applaudissait encore le film.

Bon on va pas s'acharner sur le français expérimental de ce passage, juste un désir de précision : que le public applaudisse encore à 6 heures du matin, c'est bien, mais ne signifie pas grand-chose si on ne sait pas le jour de le semaine, ni à quelle heure il a commencé ses applaudissements...


passage de son intro à sa traduction de la lettre CAPITALE de JC à Jonas Mekas  à propos du montage dit commercial de "shadows"...qu'on peut trouver sur le site de nos amis jargonneurs sans pensée de débordements :

http://www.debordements.fr/spip.php?article247#nb2
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