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Il y en a qui ne font qu'un film...

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Message par Invité Mar 21 Jan 2014 - 22:18

Eluent a écrit:
Bidibule a écrit:Allez, quoi, Les 400 coups, c'est superbe!  Very Happy
Aujourd’hui ça apparaît comme un film de facture classique, un brave et bon film, guère plus à mon avis pour celui qui ne se laisse pas impressionner par la réputation. A l'époque une révolution, mais comme pour Citizen Kane, cet aspect devient caduc du fait de l'adoption des méthodes par le cinéma depuis.


Classique, sans nul doute. Mais superbe. Je ne mesure pas sa valeur à l'aulne d'innovations en cinéma. Je ne pense à aucun moment qu'il fut une "révolution" à une époque, comme le fut Citizen Kane.
Je ne suis pas ici dans ce genre de considérations technico-esthétiques sur l'évolution des méthodes au cinéma. Bien que je pense aussi qu'il est remarquablement filmé, agencé et pensé.
C'est pour moi, comme pour bcp de spectateurs aimant ce film, à un niveau plus intime, secret que ça se passe. Je ne suis pas du genre à me laisser impressionner par une "réputation". Je connais aussi la réputation épouvantable de ce film auprès d'une certaine cinéphilie tranchée ("académique", "gentil-neuneu", etc).
Et Pialat, sur le tournage de L'enfance nue, donc (grand film), hurlant à Truffaut producteur, au téléphone, parce qu'il s'inquiétait des baffes qu'il infligeait au gamin: "oh vous, le Delannoy, la ferme!"

En ce qui me concerne, ce film vieillit remarquablement bien (contrairement à A bout de souffle. Pour la seule comparaison entre ces deux "premiers films" et sans en tirer des conclusions sur la valeur de la filmo de ces deux grands cinéastes que j'admire sans me sentir obligé de choisir l'un contre l'autre). Et est bien autre et bien plus qu'un ''brave et bon film''. C'est pour moi un grand film. Et je ne force personne à partager ce sentiment.


Dernière édition par Bidibule le Mar 21 Jan 2014 - 22:27, édité 2 fois

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Message par Baldanders Mar 21 Jan 2014 - 22:25

Bidibule a écrit:
Et Pialat, sur le tournage de L'enfance nue, donc (grand film), hurlant à Truffaut producteur, au téléphone, parce qu'il s'inquiétait des baffes qu'il infligeait au gamin: "oh vous, le Delannoy, la ferme!.

Sérieux ?!  Laughing 
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Message par Invité Mar 21 Jan 2014 - 22:26

Tu savais pas?

Absolument véridique.  Very Happy

La phrase exacte étant: "oh vous le connard, espèce de Delannoy, ta gueule!" Puis il lui raccrocha au bec.

Spoiler:


Dernière édition par Bidibule le Mar 21 Jan 2014 - 23:13, édité 2 fois

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Message par Baldanders Mar 21 Jan 2014 - 22:30

C'est magnifique. Je comprends pas comment il a réussi à se faire produire si longtemps... Cela dit, il est mort dix ans après Le Garçu sans avoir pu monter aucun de ses nombreux projets... Delannoy valait mieux que rien.
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Message par Invité Mar 21 Jan 2014 - 22:38

Le garçu : beau film... Je ne connais d'ailleurs pas un seul mauvais film de Pialat. Même si je ne goûte pas trop Sous le soleil de satan (peu sensible à ce genre de thématique...).

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Message par incubé Mar 21 Jan 2014 - 22:46

Borges a écrit:

le film n'est absolument pas innocent, ou frais, c'est un film pensé, calculé, c'est le film de quelqu'un qui a été critique, qui a vu des tas de films
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Message par Borges Mer 22 Jan 2014 - 8:38

Si on retombe dans les oppositions classiques, et la bande des quatre : truffaut est le plus conventionnel, le plus cinéma français (le plus punk en tant que critique  est devenu le plus convenu des cinéaste, même si certains de ses films échappent à cela...); on ne peut vraiment pas opposer godard à truffaut, c'est comme opposer McEnroe à Guy Forget  (ils pratiquent le même sport, à première vue, mais à des degré de puissance tellement différents qu'ils font tout à fait autre chose)

les expérimentateurs, c'est godard et rivette; l'un est devenu une star, l'autre pas, parce que plus pop, plus glamour, plus créateur d'images...y a une folie dans le cinéma de rivette, une puissance du dehors qu'ignore celui de godard...


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Message par dreampeace Mer 22 Jan 2014 - 9:35

Baldanders a écrit:

Mais alors ça, la "lutte pour l'innocence", je ne vois pas ce que c'est. Selon moi, il y a de l'innocence et puis il n'y en a plus. Il y a ensuite une conscience qui doit se déployer avec assez d'amplitude pour accepter le fait qu'il y a des contradictions et pour ne pas les vivre comme des malheurs (chercher le moyen de résoudre ces contradictions quand elles sont sources de malheurs objectifs, constituant l'étape politique de ce déploiement).

Rilke dit dans ses Lettres à un jeune poète que l'innocence est perdue et qu'il faudra désormais en passer par le savoir pour retrouver... Retrouver quoi ? Peut-on appeler ce qui sera retrouvé "l'innocence" ? J'en doute. "L'éternité", peut-être...

Hello,

Disons que Godard, c’est la remise en question perpétuelle face au cinéma; et même si, effectivement, il a toujours été conscient, sa morale a évolué. Le cinéma est à la fois ce qu’il sert (je crois que c’est le terme) avec ferveur, mais qui peut mener à ce qu’il voit comme un mal. Il y a lutte. Et ça n’implique pas la pureté, originelle ou pas, et ça n'annule pas les contradictions, au contraire, mais ça implique un rapport au sacré. Le cinéma, c'est le métier de vivre.
Dans une interview avec Bresson, Godard lui dit que la véritable différence entre eux est que, lui, Godard, est plus impulsif, alors que Bresson cherche la spontanéité du geste.

Concernant Rilke, encore faut il savoir ce qu’il entendait par éternité; je le pense plus intéressé par l’éternel... Si l’innocence est perdue, selon lui, c’est pour l’humanité. Rilke n’est plus un romantique, au sens «Novalisien»; c’est autre chose.

Sinon Borges, pour se recentrer sur le sujet, et essayer de comprendre (même si le texte de Bidibule aide bien; merci), par exemple, pourquoi Citizen Kane est un film, et les autres Welles non ?
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Message par incubé Mer 22 Jan 2014 - 12:15

Baldanders a écrit:C'est bizarre (surtout venant de Rohmer) l'histoire de ce type qui par orgueil refuse de faire la manche, et qui marche et marche, sur des routes interminables, le long de murs sans fin, sous un soleil d'été impassible qui frappe son crâne de mille feux assassins... Et le type est de plus en plus mal rasé, de plus en plus sale, de plus en plus affamé, de plus en plus lent et fatigué...

C'est peut-être une, sinon la seule fiction qu'il ait faite, un peu dans l'air du temps, un peu sous la pression du premier film à faire,  un tremplin un peu à part vers les vingt et quelques autres.

Welles est un mythe et il ne sont pas nombreux au rang des personnages dont l'aura n'est pas altérée qu'ils soient ou non à l'écran ; c'est celui qui descend de l'écran et jouit encore de la sacralisation que l'écran confère. Je ne sais pas s'il a fait des films, mais des apparitions dans des films, oui. Cest le sens que donne WA à son personnage dans La rose pourpre du Caire, mais par délégation car lui, WA n'est pas parvenu à ça.
Dans la règle du jeu, Octave envahit l'écran aussi. Pareil que Welles mais pour un film.

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Message par Borges Mer 22 Jan 2014 - 15:17

Hi, à tous;

Avant de reprendre la discussion avec Badlanders sur Godard, la trahison, la fille ou le garçon, je vais essayer de rendre cette affaire un peu plus claire, à moi d'abord, parce qu'au début, je trouvais ça assez simple, et les propos de Badiou plus amusants que profonds, de l'humour de philosophes, sans ignorer cette angoisse dans la confession (un peu prétentieuse, mégalo, mais c'est ce qui fait l'humour de Badiou) de Badiou de ne pas arriver à égaler son grand ennemi, Kant, écrire trois livres, comme lui, les trois critiques bien entendu, même si je trouve que la deuxième n'est pas du niveau des deux autres; si je devais nommer le troisième livre de Kant ce serait "Fondement de la métaphysique des mœurs". Angoisse de Badiou, peur de ne pas réussir à écrire trois livre ? On dira qu'il en a écrit bien plus, bien plus que Kant; il ne cesse d'en publier; c'est en est même assez fatigant. Sans doute, mais pour lui, il n'a écrit que deux livre : "L'Être et l'Événement", et "Logiques des mondes"...


Tout livre écrit, publié, n'est donc pas un livre?
Tout film n'est pas un film?

Je me lance, sans me relire, et tant pis pour les fautes, les raisonnements non construits, les sauts, les vides, les trous... après tout, ce n'est pas un livre que je tente ici, chers lecteurs...

Après que Dreampeace a lancé le jeu, sont arrivés les nénuphars de Monet, qui nous ont conduits, à bout de souffle, assez loin du sujet (de Badiou) :  l'adaptation au cinéma de cette idée du livre; un ? deux ? trois ? quatre ? l'infini, et au-delà, c'est-à-dire 2001 ?

L'analogie est-elle possible, et le jeu ne risque-t-il pas de se transformer très vite en "la liste des meilleurs films des meilleurs réalisateurs" ? c'est la question, et ce ne serait pas très marrant si cela devait arriver. J'aime bien les listes (plus les lire que les faire) comme tout le monde, comme tout être humain qui se respecte; car, qu'on ne se trompe pas : c'est pas propre aux cinéphiles, comme le croyait Daney, aux amateurs de disques... La liste, c'est un truc essentiel, à ce que l'on peut appeler avec Nietzsche la capacité de l'homme à juger, à hiérarchiser, à créer des rangs, des places; qui aime choisit, préfère, range, et classe; il opère des différences, des différends, dans le réel; aimer, c'est élire, parfois ce qui nous élit; les films qui nous regardent disait je sais plus qui, au double sens du mot.

Ce qui peut éviter la subjectivité, au mauvais sens du mot, c'est-à-dire l'arbitraire toujours ennuyeux dans ce genre d'histoire, c'est la nécessité interne, et le partage d'une idée commune de ce que peut être un film, de ce qu'est un film. Une idée commune, qui implique une communauté de l'idée, et une idée de la communauté, ce qui ne veut pas dire une entente absolue sur tout, et à propos du reste.

Bazin a repris, répété la question de Sartre : qu'est-ce que la littérature ? en se demandant ce qu'est le cinéma; les réponses sont très différentes, quelqu'un un jour le montrera, et ce sera vraiment super, en attendant ce moment, on peut se demander : l'idée du film, son essence, historiale et historique, est-elle liée à l'essence du cinéma ? Est-ce en posant la question de cette essence que l'on répondra à l'essence du film, et que l'on pourra donc répondre à la question qui nous concerne, que nous animons, et qui nous aimante vers on ne sait quoi : "combien de films" ? Sans l'ombre d'un doute : car, si on ne possède pas de réponse à cette question, rien ne sert de jouer au jeu de Badiou. Si on ne sait pas ce qu'est un film, on ne peut pas savoir, décider, déterminer combien de films tel ou tel cinéaste a réalisés. C'est une évidence. J'en vois qui se découragent. Faut pas. Y a pas de quoi. Comme nous l'a appris Heidegger, les hommes, comme le fameux personnage de Molière, font de l'ontologie sans le savoir; l'ontologie, c'est pas une affaire de savoir, mais d'existence.

"Qu'est-ce que c'est dégueulasse ?" demande Patricia, en nous regardant droit dans les yeux. C'est pas le sens du mot qu'elle cherche à comprendre, sa traduction en anglais, ses usages, les jeux de langage où il fonctionne, non c'est l'être-dégueulasse, qui l'intéresse, c'est face à lui qu'elle veut nous mettre, et comme nous sommes au cinéma, devant un film de Godard, la réponse passe par un souvenir, celui de la lecture de l'article que Godard avait consacré à Monika, qui à la fin du film de Bergman nous regarde aussi, mais sans rien dire, contrairement à Patricia et à Godard, écrivant : "Cette brusque conspiration entre le spectateur et l’acteur qui enthousiasme si fort André Bazin, avons-nous oublié que nous l’avions vécue, avec mille fois plus de force et de poésie, lorsque Harriett Andersson, ses yeux rieurs tout embués de désarroi rivés sur l’objectif, nous prend à témoin du dégoût, qu’elle a d’opter pour l’enfer contre le ciel."

La conspiration, c'est une allusion à  Baudelaire : "Hypocrite spectateur— mon semblable, — mon frère! "

"Dégoût", "dégueulasse" , c'est pas le même mot, c'est la même chose... ce qui donne envie de vomir, ce qui ôte le goût de la vie; "t'es vraiment une dégueulasse, tu m'as ôté le goût de la vie, de vivre"; on dira qu'il l'avait perdu avant de la rencontrer, qu'il était déjà à bout de souffle; " l'histoire d'un garçon qui pense à la mort, et d'une fille qui n'y pense pas"; c'est comme ça que Godard définissait le film.


On y reviendra.

Je ferme la parenthèse; et je reprends par la bonne nouvelle :  il n 'est pas nécessaire d'être philosophe, d'avoir potassé des traités d'ontologie pour "savoir" ce qu'est le cinéma, ce qu'est un film; nous le "savons" tous; nous le savons sans le savoir, sans l'avoir explicité, sans l'avoir porté à un discours, sans cela nous ne pourrions même pas nous comporter à leur égard; ou plus exactement, nous ne le savons pas, nous le vivons; nous existons dans une certaine compréhension de leur être; c'est pourquoi, il nous arrive devant certains films de nous exclamer, à haute voix, ou en nous, ou tout simplement de sentir : "ça c'est un film".

Hélas, la force performative de cette exclamation n'a pas d'effet absolu. C'est comme si la force interne de l'idée "film" était moins puissante, moins effective que celle des livres de Badiou.

Les livres de Badiou, ça ne se discute pas; ne pas les admettre comme de grands livres de philosophie quand on s'intéresse à la philosophie, c'est comme vouloir jouer au tennis en refusant ses règles. On me dira que "L'Être et le Néant" n'est pas reçu universellement comme un grand livre, et que dans la pensé anglo-américaine Heidegger, Hegel... c'est pas vraiment des "must read".

Laissons; et reprenons :

Les livres que cite Badiou comptent parmi les plus grands de l'histoire de la pensée; ce ne sont pas seulement des livres, mais des incarnation de l'idée du livre de philo, une idée que nous avons tous, que nous partageons, à quoi, sans le savoir, sans le vouloir, malgré nous, nous nous référons quand il s'agit de comprendre ce qu'est un grand livre de philo; grands ces livres le sont, par leur durée, leurs effets dans le champ philosophique, et en dehors, car ils le débordent largement (je pense à la superbe scène où l'une des amies de Luthor lit "La Critique de la raison pure"), leur contenu, l'espace de sens qu'ils tracent, les communautés subjectives qu'ils produisent, et qui ne se résument, ne se réduisent pas aux seuls séminaires, colloques...  Ces livres répondent à l'idée du grand livre de philo, et en sont une incarnation; c'est ce qu'on appelle de grands livres de philo, et c'est aussi ce qui nous appelle quand nous fantasmons, nous rêvons, l'écriture d'un grand livre de philo, enfin, dans certains cas, dans certains univers de pensée, et d'existence, car, pour d'autres tous ces livres appartiennent au passé, sont dépassés, on ne peut pas plus écrire comme Kant, que l'on ne peut écrire comme Spinoza, ou Platon; leur idée du livre a eu son temps, du raisonnement, de la raison, elle a fait son temps;  Wittgenstein, Nietzsche, Kierkegaard... Deleuze, Derrida, Blanchot, ne se situent pas dans cet espace, sans doute, mais ils ne peuvent ignorer ces livres; sans eux, ils ne sont rien. Ces livres sont passés, mais pas l'idée qu'ils sont, ou alors le passage de ces livres et le passage même de l'idée, qui passe éternellement. On ne peut pas les ignorer, pas même quand on s'amuse à les déconstruire, "généalogiser", psychanalyser, marxiser, relativiser; on peut  montrer que l'idée de leur unité est une illusion, mais c'est une illusion transcendantale, une illusion nécessaire, au sens de Kant.

Badiou n'essentialise pas, il se situe au niveau de l'essence, de l'idée, de la norme; y a des livres qui incarnent, manifestent l'idée, des idéaux.

On peut montrer que Jésus a couché avec toutes les prostitués de Palestine, qu'il a tué, menti, tiré la barbe à son papa, trahi Judas, cela n'entame en rien l'idée qu'il est ...

Et les films alors?


Dernière édition par Borges le Mer 22 Jan 2014 - 15:21, édité 1 fois
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Message par Borges Mer 22 Jan 2014 - 15:18

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Message par incubé Mer 22 Jan 2014 - 18:08

Tu mets la barre vachement haut !
Un livre au départ je sais pas que cela a pu être, mais un film, et même j'ignore au départ si on parlait de film, ça a été un effet de surprise, du mouvement, quelque chose qui a impressionné dans tous les sens du terme, qui avait un début et une fin, sur lequel des yeux se sont braqués en même temps au même endroit.

http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4761354

écouter à partir de 3 m' 10 (la chute est amusante)

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Message par dreampeace Jeu 23 Jan 2014 - 8:38

Merci Borges. Difficile, désormais, de se mettre à "jouer" à moins d'y mettre un peu de sérieux...
Donc, pas pour tout de suite.

Mais il y a des difficultés terribles; on va s'écharper, ce sera plus sanglant que dans une arène. Au coeur de la pensée, de son histoire, il y a les siècles. Le cinéma n'en possède qu'un; ça rend la chose terrible, et difficile. Faut prophétiser un peu.

Beaucoup de cinéastes possèdent davantage une idée du cinéma qu'une idée du film, comme pas mal d'écrivains développent plus une pensée de l'écriture que du livre (= roman ?)... Mais doit on prendre en compte les cinéastes, leurs résolutions face aux images, et les réalisations de celles ci, pour un peu d'objectivité ?

Et la notion de "spectacle", qu'on le veuille ou non, modifie la donne. Le besoin du spectateur rentre aussi en ligne de compte; la production et la médiatisation. "Walden" sera t il une donnée importante dans l'évolution des images, ou simplement un hapax grandiose ? En devient il moins beau et important ? En tous cas, on peut être quasiment certain que dans superman no 20 000, luthor ne regardera pas "Walden"...
Si le cinéaste possède plus une idée du cinéma que du film, un "film" ( pour suivre Badiou) peut il en englober plusieurs ? Comme plusieurs chapitres d'un seul et même livre... C'est pour cette raison que, au début, je parlais de un film parlant de Lubitsch, et d'un film muet...
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Message par Borges Jeu 23 Jan 2014 - 10:34

Hi dreampeace :c'est pas amusant, si personne ne veut plus jouer; je suis trop sérieux?

Wink

-curieux, parce que c'est toi qui me semblais le plus proche de l'idée de badiou,  comme je la comprenais, au départ, de manière vraiment très intuitive...  je me disais pas, on va discuter, ça me semblait une évidence,  que Kubrick a fait deux  films au moins (2001, BL,  et, peut-être Shining; c'est pas une question de valeur, d'appréciation, mais uniquement de sentiment d'unité, de complétude, de totalité; ce sont des monolithes, qui ne posent aucune question, qui ne fragmentent pas le monde, les sensations, l'expérience de leur réception. Ils ont une présence que rien ne peut sembler entamer; ils sont sans vides, sans trous; rien à ajouter, rien à retrancher; (c'est moins vrai pour "shining", il en existe d'ailleurs deux versions...); welles,  pour sa part,  n'a pas fait de film, et c'est pas un jugement, son truc c'est pas le film (l'oeuvre au sens classique), mais le cinéma (comme tu dis)...

- en même temps, faire UN film  c'est pas un simple désir, une question de personnalité, y a aussi des raisons de champs, d'histoire, de personnalité, des échecs...

-si on fait de l'histoire, on peut dire qu'avec Welles et le néoréalisme s'achève l'idée du film, mais en même temps, je ne crois pas que cela soit vrai...car l'idée du film elle subsiste, l'idée d'une présence sans reste, l'idée de l'idée si on veut...Jerzy dit que "à bout de souffle" a vieilli comparé aux "400 coups", c'est vrai, parce que le rapport des deux films n'est pas le même au temps, à la durée, à l'histoire, à la sensation d'éternité; "les 400 coups" est UN film,  classique, il faut ajouter...

le cinéma américain disait daney ignore l'histoire, il se situe d'emblée en dehors, les films américains ne vieillissent pas; les grands bien entendu...
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Message par dreampeace Jeu 23 Jan 2014 - 11:00

Hello Borges,

Ah non non, je veux jouer. Puis un jeu sérieux, c'est chouette. Mais le temps, toujours le temps...

Justement, de manière intuitive, je n'avais pas de souci; mais là je pense, et c'est le drame.
Mais je comprends cette idée, des films qui sont pleins, qui possèdent la défense et l'attaque d'eux même. Tout ce qu'on peut en dire, ça part de nous vers eux, en quelque sorte...

Allez je joue un peu; je rajoute Demy, un film, Les Parapluies de Cherbourg, voire deux, Une Chambre en ville. Mais je suis plus incertain sur le deuxième.
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Message par Invité Jeu 23 Jan 2014 - 13:28

Borges a écrit: je me disais pas, on va discuter, ça me semblait une évidence,  que Kubrick a fait deux  films au moins (2001, BL,  et, peut-être Shining; c'est pas une question de valeur, d'appréciation, mais uniquement de sentiment d'unité, de complétude, de totalité; ce sont des monolithes, qui ne posent aucune question, qui ne fragmentent pas le monde, les sensations, l'expérience de leur réception. Ils ont une présence que rien ne peut sembler entamer; ils sont sans vides, sans trous; rien à ajouter, rien à retrancher; (c'est moins vrai pour "shining", il en existe d'ailleurs deux versions..

Salut Borges, j'ai envie de jouer, de rejouer.  Very Happy 
Selon cette critériologie, cette idéalité normative: complétude, unité, totalité, d'UN film qui existerait par soi, à travers le temps..."Parfait en son genre" (on ne peut rien y ajouter ni retrancher, etc).
Cela inclut-il pour toi ce que, de temps à autre ici, nous nommions des films-mondes? On entendait par là ces films dont on se dit parfois qu'on pourrait les habiter, y élire domicile, tant ils semblent avoir déployé leur univers propre, un univers congruent qui n'existe que dans ce film, et pas un autre, mais qu'on retient, bien après l'expérience du film, comme un Monde en soi, ayant créé son propre espace et quelque part hors du temps, en effet. Si ça inclut cette dimension, alors j'intègre mieux l'Idée...

On peut néanmoins se demander s'il y a jamais eu véritablement ce qu'on nommera un consensus sur ces films-Un... Leur valeur est toujours discutée à ce jour...

Kubrick est exemplaire également de ce point de vue là, car on sait qu'aucun de ses films n'a véritablement fait l'unanimité, du point de vue de la critique institutionnaliée et du point de vue des spectateurs.
Et même avec le passage du temps, il n'y a toujours pas autour des films de Kubrick (ou d'autres) cette espèce d'évidence faisant loi, comme on pourrait la "constater" dans le champ de la philosophie: la République, la Métaphysique, Les Méditations, [L'Ethique]***, la CRP, la PhG, ZS, EN...
On peut s'inscrire, penser contre, penser contre une image de la pensée que ces œuvres ont construite, on peut comme tu le dis vouloir les "déconstruire", les "généalogiser", les psycho-socio-ethno-analyser, etc... Mais indiscutablement - pour une certaine tradition à laquelle nous accordons une valeur capitale -, ces Livres restent des Incontournables, des passages obligés, des Invariants auxquels on doit nécessairement se confronter si on prétend faire de la philosophie...
Cependant, là encore, c'est inscrit dans un horizon, une tradition spécifiques, comme tu le soulignes aussi: pour une certaine tradition (anglo-saxonne, wittgensteinienne, sans parler d'autre traditions), on ne les considère pas comme un "passage obligé" et on soutient qu'on peut en faire l'économie... Pas mal de philosophes continentaux dits sérieux estiment que EN, c'est de la merde... Va-t-on leur opposer que, de ce fait, ils ne peuvent pas sérieusement soutenir qu'ils sont philosophes? Etc

Aujourd'hui encore, les spectateurs s'écharpent autour de 2001, pour prendre cet exemple devenu archétypal du "chef d’œuvre intemporel". Il y en bcp qui considèrent que c'est vide, vain, ennuyeux (pas uniquement Pauline Kael et quelques autres). Bcp aimeraient y ajouter, ou retrancher quelque chose. Il divise encore, fragmente, et le monde et l'expérience de sa réception.

Du côté des cinéastes, y a bcp de cinéastes qui, sincères ou non, par méchanceté, envie ou non, disent que ce film n'a jamais compté pour eux, n'a jamais constitué une référence (qu'il voudraient dépasser, contre laquelle ils inscrivent leur démarche, etc).

Voir aussi le topic sur les jugements de cinéastes par d'autres. Antonioni, Demy trouvent 2001 totalement dépourvu d'intérêt; Welles, Truffaut, trouvent Antonioni totalement surfait et ennuyeux; Antonioni trouve Truffaut frivole et inexistant; Bergman trouve les films de Godard "affectés, faussement intellectuels et complètement morts, cinématographiquement ennuyants, foutrement chiants"; le même trouve Welles d'un ennui total et infiniment surestimé; Kubrick trouve Apocalypse now absurde et ridicule; Pialat trouve que Melville c'est une monumentale connerie, de la bêtise à l'état pur;  Bunuel trouve Métropolis trivial, ampoulé et pédant; etc etc.


Pour revenir à 2001 sous un autre angle, dont je me demande si ou non il peut être mis sur le compte de sa "complétude", "unicité", c'est aussi un film, un monde, une œuvre que dans une certaine tradition (peut-être datée, elle aussi), on aime à dire ouverts. Kubrick encourageait d'ailleurs cette perception: un film qui ne livre pas totalement ses clefs, posant bien des questions qui resteront toujours sans réponse, ouvert à de multiples interprétations, plein de "trous" sous cet angle...



Il me semble alors que les préférences des uns et des autres, la subjectivité, chassées par la porte, reviennent par la fenêtre... Bref, y a-t-il véritablement un consensus, "objectif", "indiscutable", autour de Grands films "totaux"? Je tends à penser que non, mais je me trompe peut-être. Ce serait justement cette absence de Base intangible qui permet de jouer.


(PS en edit:
*** Et je me demande ici, si on joue selon ce critère de Badiou: est-ce que l'Ethique est un Livre?...)


Dernière édition par Bidibule le Jeu 23 Jan 2014 - 17:11, édité 3 fois

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Message par Invité Jeu 23 Jan 2014 - 14:17

Encore une fois vous inventez dans votre tête une hallucination (et dénichez une interview d'un Badiou visiblement en roue libre pour l'étayer) d'où vous dérivez une généralité ayant valeur de loi (quitte à les démonter, voire la combattre ensuite: comme le racisme d'une loi imaginaire que vous rajoutez au racisme réel et qui empêcherait les acteurs indiens d'être visibles). Descartes n'a pas écrit que les méditation: la langue du Discours de la Méthode est superbe, et a forgé la modernité formelle du français pour 5 siècles. Accessoirement il a quand-écrit aussi une Géométrie sans laquelle il n'y aurait pas eu Leibniz ou Spinoza.
Oh putain mais de quoi vous parlez en fait?

Badiou parle en fait du succès commercial des livres de philo pour les juger, pas de leur achèvement.


Dernière édition par Tony le Mort le Jeu 23 Jan 2014 - 14:37, édité 2 fois

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Message par Invité Jeu 23 Jan 2014 - 14:23

Borges a écrit:
le cinéma américain disait daney ignore l'histoire, il se situe d'emblée en dehors, les films américains ne vieillissent pas; les grands bien entendu...

Lolesque
The Big Red One, Route One, les Ponts de Toko-Ri, Young Mr Lincoln?

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Message par incubé Jeu 23 Jan 2014 - 14:46

 Il y en a qui ne font qu'un film... - Page 3 Blow_up_1  Il y en a qui ne font qu'un film... - Page 3 Elephant11

Blow up, Elephant

je sais pas disposer les photos l'une à côté de l'autre


Dernière édition par incubé le Jeu 23 Jan 2014 - 15:08, édité 5 fois

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Message par Borges Jeu 23 Jan 2014 - 14:51

Tony le Mort a écrit:
Borges a écrit:
le cinéma américain disait daney ignore l'histoire, il se situe d'emblée en dehors, les films américains ne vieillissent pas; les grands bien entendu...

Lolesque
The Big Red One, Route One, les Ponts de Toko-Ri, Young Mr Lincoln?

(j'ai effacé tes insultes, tu n'auras pas autant de chance la prochaine fois)

essaye de comprendre avant de t'emporter...

il ne s'agit pas de cette histoire dans ce que dit Daney : échapper à l'histoire cela veut dire que les américains font  un cinéma de l'idéalisation (arracher le réel à lui-même pour le constituer en essence); quand on dit "cinéma américain", faut l'entendre comme "football brésilien", il s'agit encore une fois d'une idée; on ne tient pas compte des écarts...

relis le passage sur les noms dans proust, tu sentiras la chose un peu mieux ou pense tout simplement à ce que tu veux dire quand tu dis ou écris "verdurin"




Dernière édition par Borges le Jeu 23 Jan 2014 - 15:15, édité 1 fois
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Message par Borges Jeu 23 Jan 2014 - 15:14

Hi Jerzy;

-"la critique de la raison pure" ne s'est pas imposée une fois écrite, tu le sais; on s'en est moquée, on l'a trouvée illisible, jargoneuse, lourde; on cherche encore des erreurs dans ses déduction, et je crois qu'il en est de même des autres grands livres...

-je crois que c'est pas un problème; idem pour les films, pour "2001", par exemple. Pour moi, il s'agit d'erreurs, au sens le plus fort du mot, dire que "2001" c'est con, ou je sais pas, c'est comme dire "le triangle a 5 cotés", ou "le triangle a froid",  c'est un énoncé faux, ou absurde...y a dans ces films-Un (comme tu dis, on va bientôt nous accuser de parler de l'UN, ou de Dieu, et d'exclure l'AUTRE de l'un, de faire du parménide : lol ) une teneur de sens, qui interdit que l'on puisse en dire n'importe quoi. C'est des normes pour le jugement, des films dogmatiques, des films-concepts,  si tu veux, au sens de kant, un concept étant une règle, tu ne peux pas en faire ce que tu veux, si tu le comprends, ou mieux, c'est comme l'idée de "dieu" (je te disais bien, lol, mais l'analogie vient immédiatement, puisque nous avons affaire à des films parfaits, à de la perfection) pour Descartes : soit tu la comprend et alors dieu existe, il est vrai, juste... soit tu ne la comprends pas et tu peux délirer : dieu est petit, dieu est femme, dieu est con, ou dieu est mort....

-Kant le disait déjà quand il parlait du jugement désintéressé, le consensus ne doit pas être pensé ici comme  l'effet d'une entente empirique entre le plus grand nombre; si je suis désintéressé, mon jugement l'emporte sur la totalité des jugements intéressés...le problème est de savoir quand je suis désintéressé, ce dont je ne peux jamais faire la preuve, ou quand je sombre dans un délire de conviction...




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Message par Borges Jeu 23 Jan 2014 - 15:36

Non, ça ne va pas marcher, mais chacun de tes messages qui sortira du cadre/plan de la discussion, qui ne discutera pas la chose en question, en débat,  sera supprimé...

je cause à tonylemort, dont j'ai supprimé le message...


Dernière édition par Borges le Jeu 23 Jan 2014 - 17:44, édité 1 fois
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Message par incubé Jeu 23 Jan 2014 - 17:11

Moi si je dois penser à un film parfait en tout alors c'est la Règle du jeu . C'est pas vraiment très original et en plus il a été honni à sa sortie mais y'a tellement de générosité là-dedans pour faire du cinéma et pour faire un film avec une intention et une invention très fortes.

En plus j'ai dans l'idée qu'un film, un , comme celui ci ne va pas être copié mais va innerver la planète cinéma. Par exemple et sans raison explicite mais par une intuition qui ne sera sans doute pas partagée je ne peux m'empêcher de faire un lien Renoir/Pialat.

Un film c'est quand même un auteur, la confusion est parfaite à mon sens pour Renoir et La règle du jeu et puis il a émis des ondes et en émet encore.

Ce film, c'est un point de départ dans mon esprit tout le contraire généralement fastidieux d'un point d'aboutissement.

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Message par Invité Jeu 23 Jan 2014 - 17:19

TLM a écrit:Badiou parle en fait du succès commercial des livres de philo pour les juger, pas de leur achèvement.

Parler de "succès commercial" pour les livres précités, c'est n'a vraiment aucun sens, ... lol.

Le seul succès véritablement commercial de Sartre en philo: "L'existentialisme est un humanisme", le texte de sa conf qui fit un tabac dans un café de Saint Germain des Prés.

Comment se faire des amis (Dale Carnegie)... La vie après la vie (Raymond Moody)... Dianétique, la Thèse Originelle (Ron Hubbard)... Malicorne (Hubert Reeves), Le ventre des philosophes (Onfray), Mein Kampf, Le mystère des Ummites : une science venue d'une autre planète (Jean-Pierre Petit), La barbarie à visage humain (BHL), etc, etc. Voilà ce qu'on peut appeler de grands succès commerciaux en philosophie. On pourrait jouer aussi à ce jeu-là.  Laughing 




(Borges, on s'était pris à ce jeu, je crois ne pas me tromper, après avoir évoqué le Top perso de Lévinas (dans son livre d'entretien Ethique et infini):

"J'ai eu très tôt pour ce livre (SZ) une grande admiration. C'est un des plus beaux livres de l'histoire de la philosophie - je le dis après plusieurs années de réflexion. Un des plus beaux parmi quatre ou cinq autres...

- Lesquels?

- Par exemple, le Phèdre de Platon, la Critique de la raison pure de Kant, la Phénoménologie de l'Esprit de Hegel; mais aussi l'Essai sur les données immédiates de la conscience de Bergson.

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Message par Borges Jeu 23 Jan 2014 - 17:48

Bidibule a écrit:



(Borges, on s'était pris à ce jeu, je crois ne pas me tromper, après avoir évoqué le Top perso de Lévinas (dans son livre d'entretien Ethique et infini):

"J'ai eu très tôt pour ce livre (SZ) une grande admiration. C'est un des plus beaux livres de l'histoire de la philosophie - je le dis après plusieurs années de réflexion. Un des plus beaux parmi quatre ou cinq autres...

- Lesquels?

- Par exemple, le Phèdre de Platon, la Critique de la raison pure de Kant, la Phénoménologie de l'Esprit de Hegel; mais aussi l'Essai sur les données immédiates de la conscience de Bergson.



exactement; le top 5  de levinas, c'est assez comique  Wink
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