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Jimmy P. (A. Desplechin - 2013)

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Message par Baldanders Mar 10 Sep 2013 - 20:51

Le premier bon film de Desplechin, le premier que je ne trouve ni puant ni sournois. Je le crois promis à une incompréhension massive car il ne raconte pas d'histoire, à moins que ce ne soit la plus belle des histoires : une analyse qui finit bien. Le film ne doit pas grand-chose à Amalric, tout droit sorti des précédents navets de Desplechin, et peut-être doit-il tout à Del Toro.

Comment a-t-il procédé, en particulier, pour jouer les crises avec une telle justesse ? Vous aviez des conseillers médicaux pour l'aider ?

Non. C'est juste sa puissance de travail. Il avait lu des livres sur la migraine et faisait ensuite sa cuisine tout seul. Au dernier étage, chez lui, il y a ce qu'il appelle son laboratoire. Une salle où ses coachs le filment en vidéo pendant qu'il fait ses improvisations. Quand il est arrivé devant moi, il avait une idée très précise de ces crises, de ce qui les déclenche, de l'anxiété de Jimmy.

Ce travail, vous l'avez respecté ?

Je m'en suis nourri. C'était un cadeau, car j'avais moins lu que lui sur les migraines. Les psys qui ont vu le film pendant les projections disaient, en sortant, que Benicio proposait une description exacte du stress post-traumatique. Je lui suis très reconnaissant...


Dernière édition par Baldanders le Mer 23 Nov 2016 - 20:30, édité 1 fois
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Message par Eyquem Dim 15 Sep 2013 - 8:43

Salut Baldanders,

"Incompréhension", à quel niveau ?
J'ai trouvé le film très décevant, pas désagréable à suivre mais sans relief. Je pensais que sur un tel sujet, le film allait nous parler des indiens et des juifs, d'Histoire et d'histoire de la psychanalyse, de la dimension collective, historique, de ce qui se trame dans l'inconscient de ces personnages. Mais je n'ai rien vu de ça: le récit retombe très vite sur une bonne vieille analyse des familles, avec angoisse de castration et scène primitive, papa maman mon zizi et moi. Pourquoi pas, mais j'ai pas l'impression de voir grand-chose de neuf.
Même la facture m'a semblé quelconque; je ne sais pas si ça tient aux exigences de la production internationale, ou à l'absence d'Eric Gautier.


Je ne suis pas fan non plus de la prestation de Del Toro: comme tu le dis, il ne joue pas vraiment dans le même film qu'Amalric. Je ne sais pas si c'est la faute d'Amalric. J'ai toujours un problème avec ces acteurs qui préparent leur rôle à fond et à qui il me semble qu'il manque souvent un sens du partage de la scène.
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Message par Baldanders Sam 28 Sep 2013 - 0:00

Salut Eyquem,

j'ai mis un peu de temps à te répondre parce que le film remontait à loin et que je comptais le revoir. C'est chose faite.

S'agissant de la facture : c'est vrai que l'image est quelconque, mais ce n'est généralement pas le genre de choses qui m'empêche d'apprécier un film...

J'ai été frappé, par contre, par l'omniprésence de la musique (de Howard Shore), synthèse curieuse de dissonance resnaise, de rouleau-compresseur de violoncelles hollywoodiens et de comptines nostalgiques à la Moretti période La messe est finie. Il y en a tout le temps ou presque. C'est elle qui crée du relief : procédé un peu facile, certes, mais à mon avis c'est une décision que Desplechin a prise en amont. Il a dû vite se rendre compte que son film promettait beaucoup mais ne racontait rien, rien d'autre en tout cas qu'une analyse qui serait presque banale si l'analysé n'était pas un Indien des Plaines (d'où aussi ces inutiles séquences intermédiaires sanglantes, ainsi que les rêves assez terrifiants, qui viennent secouer le spectateur engourdi). La musique vient raconter tout ce qui travaille en profondeur les deux personnages. Elle apporte la profondeur qu'il faudrait sinon supposer ou deviner.

Sinon, contrairement à toi j'apprécie beaucoup le jeu de Del Toro : il joue magnifiquement l'hébétude fuyante, la perplexité paralysante. Quant à Devereux, c'est évidemment le vrai malade (l'hystérique) de l'histoire : tant qu'il soigne Jimmy, il n'a aucune intériorité, se refuse à évoquer son passé, et puis, l'analyse terminée, il se retrouve sur le divan à se justifier de s'intéresser à "l'étranger"... Très bizarre. Si je compare à Tip top, qui prétend aussi évoquer la place de "l'étranger", je dois dire que le Desplechin est beaucoup plus sérieux : il se refuse à la bonne conscience en faisant de cette question l'angle mort de la relation entre Devereux et Jimmy P.

Qu'as-tu pensé de la fin du film, à propos ?
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Message par Eyquem Sam 28 Sep 2013 - 9:40

Baldanders a écrit:c'est vrai que l'image est quelconque, mais ce n'est généralement pas le genre de choses qui m'empêche d'apprécier un film...
Moi non plus, mais là, ça m'a étonné de la part de Desplechin, qui m'avait habitué à plus de nervosité.
(Ce qu'il réussit très bien, par contre, c'est les scènes de rêve, très simplement faites, et d'autant plus étranges.)

Qu'as-tu pensé de la fin du film, à propos ?
Il faudrait que tu me rafraîchisses la mémoire car je l'ai quasiment oubliée. Il m'en reste seulement une impression: l'impression que la fin de l'analyse de Jimmy Picard est plus décrétée que sentie (le film ne dramatise pas du tout les étapes de l'analyse, ce qui fait que quand Devereux annonce qu'elle est finie, on ne sent pas vraiment une différence avec le début); l'impression aussi que les dernières paroles de Devereux formulent une sorte de petite morale un peu lénifiante sur l'amitié, dont j'ai oublié le contenu précis.
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Message par Baldanders Dim 29 Sep 2013 - 13:16

Eyquem a écrit:l'impression que la fin de l'analyse de Jimmy Picard est plus décrétée que sentie (le film ne dramatise pas du tout les étapes de l'analyse, ce qui fait que quand Devereux annonce qu'elle est finie, on ne sent pas vraiment une différence avec le début)
C'est très vrai, et c'est pour ça que j'ai parlé d'incompréhension, au début. Le film est ainsi présenté qu'on s'attend à une progression dramatique, or il se produit ce que tu décris. J'ai revu le film avec un ami qui ne savait rien du film et qui a été très gêné par ça.

Eyquem a écrit: l'impression aussi que les dernières paroles de Devereux formulent une sorte de petite morale un peu lénifiante sur l'amitié, dont j'ai oublié le contenu précis.
Les propos confus de Devereux sont tout sauf lénifiants : si on y fait attention (ce qui n'est pas facile car ils sont tenus en même temps qu'on assiste aux retrouvailles entre Jimmy et sa fille), on s'aperçoit que, pour la première fois dans le film, Devereux parle de lui et de sa confusion. "Je ne me sens pas coupable pour les crimes commis par les Blancs envers les Indiens" commence-t-il par dire. Qu'est-ce que cette réflexion, ou plutôt cette justification par la bande, vient faire là ? Elle implique, il me semble, une culpabilité, culpabilité dont rien jusque-là ne nous avait prévenu. Et tout son monologue est à l'avenant : une chaîne de lapsus. Et sur cette parole qui ouvre un gouffre, le film se termine. Laissant ouverte cette question : pourquoi Devereux s'est-il intéressé à cet Indien ? Qui renvoie à l'autre question qu'à ma connaissance aucun critique (malgré l'évidence dans ses derniers films d'une obsession identitaire drôlement gênée aux entournures : Arabes pas vraiment arabes, Juifs pas vraiment juifs...) n'a jamais posée : pourquoi "l'étranger" obsède-t-il tant Desplechin ?
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Message par Invité Dim 29 Sep 2013 - 18:47

Pas beaucoup aimé ce Jimmy P. empesé et dévitalisé dont le récit de Deveureux en sont la perte première. Adopter ça se fait dans le film au détriment des personnages toujours tenus à distance par des figures de style aussi répétitives que lassantes (les ellipses entre les séances, le motif musical, les sur-impressions, souvenirs, rêves etc ...) autant d'éléments qui contribuent à faire du film un patchwork où les perrsonnages ne se rencontrent pas finalement mais se contentent d'être en présence dans le plan. Au delà du plan, rien aucune fiction, aucun tragique, aucune émotion.

C'est complètement l'inverse du dernier Eastwood, Au-delà où sous la figure gagnante (pour le film) de Dickens trois personnages qui frôlent la mort se rencontrent véritablement s'ouvrant l'un l'autre à des expériences partagées d'une mort frôlée (sujet essentiel absent dans Jimmy P.) et d'un infini possible d'une vie après la mort, film modèle de construction, dramatique surtout.

sinon essayé de voir Klute de Pakula : ce mec est trop nul. Pas tenu une heure.

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Message par Eyquem Lun 30 Sep 2013 - 15:42

salut,
Baldanders a écrit:on s'aperçoit que, pour la première fois dans le film, Devereux parle de lui et de sa confusion. "Je ne me sens pas coupable pour les crimes commis par les Blancs envers les Indiens" commence-t-il par dire. Qu'est-ce que cette réflexion, ou plutôt cette justification par la bande, vient faire là ? Elle implique, il me semble, une culpabilité, culpabilité dont rien jusque-là ne nous avait prévenu. Et tout son monologue est à l'avenant : une chaîne de lapsus.
Effectivement, ça me revient; j'avais seulement retenu l'aphorisme sur les amis "qui s'aident longtemps".
Laissant ouverte cette question : pourquoi Devereux s'est-il intéressé à cet Indien?
Dans le film, Devereux paraît surtout impatient d'exercer au début; il attend un poste, la reconnaissance de ses pairs.
pourquoi "l'étranger" obsède-t-il tant Desplechin ?
Je n'ai pas lu des masses d'entretiens mais je tombe sur celui-ci, à ce sujet:
Does the “foreign” origin of the two main characters make the story even more interesting?
It lies at the very heart of the movie. One is from Montana, the other from France, and they find each other in the middle of nowhere, in Topeka, so they have no choice but to become friends. Neither one of them is really American, one because is Indian, the other European. In the film, they learn how to live in the United States, and at the end, they begin to become American.
Un devenir-américain. Mais qu'est-ce que Desplechin met là-dessous?
C'était déjà un des thèmes de "Un conte de Noël", que Desplechin avait pensé intituler "Nos Arcadies", disant dans ses entretiens, que l'Arcadie, c'était l'Amérique.
Dans "Un conte de Noël", c'était l'Amérique d'Emerson, dont le film citait je ne sais plus quel discours.
Ici, c'est celle de Ford, via "Young Mr Lincoln".
Comment expliquer la présence de Ford et de Lincoln dans le film?



Cet autre extrait d'entretien, qui va dans ton sens:
A la fin, Devereux dit durant sa propre analyse qu’il n’est pas coupable du génocide indien.

Je crois qu’il ment quand il dit qu’il ne se sent pas coupable des crimes de l’Amérique. D’autant plus qu’il veut appartenir à ce pays. Mais il ne vaut pas se laisser écraser par cette culpabilité, il faut avancer, dépasser cette tension, et c’est ce désir d’aller plus loin qui les pousse, l’un et l’autre d’ailleurs.
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Message par Baldanders Lun 30 Sep 2013 - 16:51

Eyquem a écrit:
Cet autre extrait d'entretien, qui va dans ton sens:

A la fin, Devereux dit durant sa propre analyse qu’il n’est pas coupable du génocide indien.

Je crois qu’il ment quand il dit qu’il ne se sent pas coupable des crimes de l’Amérique. D’autant plus qu’il veut appartenir à ce pays. Mais il ne vaut pas se laisser écraser par cette culpabilité, il faut avancer, dépasser cette tension, et c’est ce désir d’aller plus loin qui les pousse, l’un et l’autre d’ailleurs.
Ah merci beaucoup ! Toujours soulageant de voir qu'on ne délire pas. Cela dit, décrire les motivations du personnage, comme si ça n'était pas lui qui lui faisait dire ça, est un peu confortable. Pourquoi est-ce qu'AD voulait que Devereux, à ce moment-là et à ce propos-là, mente ?

Sinon, Desplechin romantise son rapport à l'Amérique, qu'il admire au fond surtout parce qu'il admire le pouvoir et la grandeur. Il faut le voir s'exciter sur les films de gangsters de Scorsese, Coppola, etc. La mafia, sa force, sa violence le fascinent. Faut dire que ses films racontent la même chose : des rapports de forces, mais à la parisienne : sous forme de petites vacheries et d'humiliations torves.
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Message par Invité Lun 30 Sep 2013 - 17:54

je ne sais pas pourquoi vous finassez, allez dans les coins etc. Allons droit au but : Desplechin est décidément un cinéaste de merde qui le prouve encore cette fois-ci en se frottant à une problématique évidemment ratée et antédiluvienne , enfin d'avant la nouvelle vague, celle de l'adaptation. Il prend un texte, il l'adapte petit-pied : inutile de faire des oh et des ah le phénomène s'est produit tellement souvent jadis qu'on oublierait maintenant à quel point il est disqualifiant. J'ai pour ma part une morale quand ils'agit d'histoire du cinéma. Point barre. Exit Desplechin.

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Message par Eyquem Lun 30 Sep 2013 - 22:14

Baldanders a écrit:Cela dit, décrire les motivations du personnage, comme si ça n'était pas lui qui lui faisait dire ça, est un peu confortable. Pourquoi est-ce qu'AD voulait que Devereux, à ce moment-là et à ce propos-là, mente ?
Faudrait voir dans le bouquin s'il en est question, et si oui, à quel moment. Après tout, c'est une adaptation, ce qui explique peut-être qu'il formule ça de cette façon.

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Message par Invité Mar 1 Oct 2013 - 22:18

C'est vrai que Desplechin filme plus souvent l'altérité vue de l'extérieur ( soit comme un manque, soit un repos inaccessible) que la traversée des frontières.
Seule exception, la train belge au début de "Conte de Noël". Cela m'a touché var j'ai un peu vécu dans le coin Lille Roubaix , je comprends comment ces villes se sont construites, à la fois sur la frontière et contre elle (elles l'escamontent, la rendent imperceptible, à tel point que Mouscron est complètement de l'autre côté pour Lille; peut-être est-ce l'héritage d'une histoire compliquée liée à la révolution industrielle, où main d'oeuvre belges et françaises se conncurrençaient, avaient des développements politiques et économiques différents selon les moments tout en possédant un fond culturel partagé mais peu valorisé), je comprends pourquoi vu de Roubaix le fantasme (d'ailleurs nostalgique) sur l'identité américaine ou juive fonctionne à la fois comme une hyperbole autant de l'altérité que de soi-même. Etre un bourgoeis à Roubaix c'est quand-même être tourné vers le passé, une identité morte mais qui protège encore.
tout ce dont je me souviens dans la Sentinelle, c'est la scène où un mec dit agressivement à un autre, moqueur, conscient de dire une phrase trompeuse car au trop vieil optimiste "Paris, Paris,Paris!" quand ils débarquent dans une gare. Et dans "Comment je me suis disputé", un mec se réveille sur une vue de Paris avec Daphnis et Chloé de Ravel, la musque souligne le désir de trouver céleste et nouvelle une ville où on vit déjà, et ce contraste enracine le personnage encore plus dans l'impuissance. Ce sont des belles scènes, même si le réciit de Desplechin a moins de souffle que ces moments, à force de tenir en entier sur des codes culturels (Amalric représente toujours l'étrangeté de la littérature), d'avoir la phobie des situations (dans Conte de Noel on a l'impression qu'il n'y pas de situations entre la naissance et la mort pour D., les personnages ne parlent que du vide)

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Message par Eyquem Mer 2 Oct 2013 - 13:27

Jimmy P. (A. Desplechin - 2013) Desple10

Baldanders a écrit:Sinon, Desplechin romantise son rapport à l'Amérique, qu'il admire au fond surtout parce qu'il admire le pouvoir et la grandeur. Il faut le voir s'exciter sur les films de gangsters de Scorsese, Coppola, etc. La mafia, sa force, sa violence le fascinent. Faut dire que ses films racontent la même chose : des rapports de forces, mais à la parisienne : sous forme de petites vacheries et d'humiliations torves.
C'est vrai qu'il romantise son rapport à l'Amérique, comme tu dis, mais à mon avis, pas au sens où l’Amérique renverrait à la mafia, aux gangsters de Scorsese et Coppola. Jimmy P est son premier film tourné en Amérique et c’est aussi son premier film sans ce côté "mafieux" dont tu parles. C'est celui dont on dit qu’il est apaisé, "classique", serein, peu importe le mot dans les critiques : c’est l’idée. Comme si d’être en Amérique, Desplechin, ça le calmait.

Il n'y a pas ici ces duels, ces règlements de comptes, qui constituaient la trame de ces drames familiaux précédents. On ne voit pas une mère dire à son fils qu'elle ne l'a jamais aimé, un universitaire humilier son collègue, un parent revenir d'entre les morts pour dire à son rejeton ses quatre vérités, toutes ces choses qu'on voyait dans Rois et Reine ou Comment je me suis disputé. Ce n'est pas qu'il n'y a plus de conflits, mais ils sont entièrement intériorisés: ça se passe entre Picard et Picard, entre Devereux et Devereux. Le conflit passe à l’intérieur d’eux, de leur histoire, de leur identité (d’où les crises de Picard, ou les lapsus de Devereux, son malaise dès qu’il est question de ses origines).

Il aurait pu, pourtant, développer les scènes de duel de ses films précédents. Le sujet s'y prêtait. Par exemple, on comprend que Devereux est considéré comme un outsider dans sa discipline et que c'est pour ça qu'il ne trouve pas de poste, qu'il est forcé d'accepter de suivre Picard parce qu'on ne lui propose aucun autre patient et qu'il meurt d'envie d'exercer. Pourtant, dans le film, cette opposition à l'institution ne transparaît pas du tout. Au contraire, tous les supérieurs qu'il rencontre le félicitent pour la qualité de son travail. Desplechin ne refait pas "Comment je me suis disputé", où le milieu universitaire/savant était dépeint comme un vrai panier de crabes.


L'Amérique ne renvoie pas aux rapports de force, aux vacheries familiales ou aux compétitions institutionnelles. Ce serait même plutôt l'inverse: l'Amérique, c'est ce qui vient après le conflit, après le duel, c'est le Nouveau Monde et il prend l'expression au pied de la lettre.

Desplechin a beaucoup parlé de l'Amérique dans ses entretiens sur "Un conte de Noël", pour lequel les journalistes l'ont beaucoup plus sollicité que pour Jimmy P: il y a des masses d'entretiens. Et justement, l’Amérique dont il parle, ce n’est pas l’Amérique mafieuse de Scorsese ou Coppola, l’Amérique des duels, l’Amérique-western. C’est l’Amérique d’Emerson, l’Amérique-Arcadie, l’Amérique comme âge d’or à venir, comme promesse, comme rédemption de l’ancien monde et fondation d’un nouveau monde.

"Un conte de noël" s’ouvrait sur une scène d’enterrement : celui d’un petit garçon, emporté par une maladie. Desplechin commençait alors son film sur le discours du père à l’enterrement, discours qui était une citation d’Emerson, un collage de citations tirées du journal d’Emerson (Emerson a perdu son fils, emporté par la scarlatine à l’âge de 6 ans).

Voilà la tirade qui ouvre le film :
"Mon fils est mort. J’ai regardé à l’intérieur de moi et je me suis aperçu que je n’éprouvais pas de chagrin. La souffrance est une toile peinte. Les larmes ne me font pas mieux toucher le monde. Mon fils s’est détaché de moi, comme la feuille d’un arbre. Et je n’ai rien perdu. Joseph est désormais mon fondateur, cette perte est ma fondation. Joseph a fait de moi son fils. Et j’en éprouve une joie immense."
On peut reconnaître dans cette tirade des emprunts à "Expérience" ; l’idée d’un fils qui fonde la génération des aînés apparaît dans le poème qui ouvre l’essai ; Desplechin dit que l’image de la feuille qui se détache de l’arbre vient du journal, mais je n’ai pas trouvé le texte d’origine.

Voilà ce que dit Desplechin là-dessus, j’ai retenu une phrase pour le sujet qui m’intéresse :
You have this man saying, “I’m not sad.” It’s not lying; it’s fighting against the idea of mourning. That’s what Emerson was calling the New World. It’s creating a new world because of the things that are unpardonable and the things that can’t be recovered.
Le Nouveau Monde, c’est ce qui vient après la perte, et qui est fondé par cette perte. C’est le nom d’une relève, qui passe par la mort et fait naître quelque chose de nouveau.

Arnaud Desplechin: Tout ramenait à ce texte d’Emerson sur à la fois le refus et l’acceptation du chagrin, un poème dédié à son fils. Pour Cavell, si un homme retourne en paradoxe la mort de son fils et dit “La mort de mon fils n’est pas triste, puisqu’en mourant il m’a créé”, c’est l’invention de l’Amérique. On convertit la peine en joie, on passe de l’Ancien monde au Nouveau, on est un écrivain américain. C’est une chose très étrange, du coup ça m’a intéressé.
C’est peut-être aussi ce qui explique la citation de "Young Mr Lincoln" dans "Jimmy P". Il y a une continuité entre la scène qui ouvre "Un conte de Noël", et celle du film de Ford, puisque Desplechin choisit de montrer la scène du cimetière, située au début du film, celle où le jeune Lincoln se rend sur la tombe de sa fiancée, non pour se lamenter, mais pour décider de sa destinée, comme dit le titre en vf.

http://vimeo.com/53591031
à partir de 4’30

L'Amérique (de Desplechin), c'est ce qui vient après la mort, ce qui est passé par la mort pour en renaître.

Tout ça reste superficiel, et superficiellement dit.

Ce qu'il faudrait discuter, c'est pourquoi Desplechin appelle "devenir américain" le processus par lequel deux rescapés de génocides apaisent leurs "blessures de l'âme", comme dit le film.
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Message par Borges Dim 6 Oct 2013 - 8:35

slimfast a écrit:

sinon essayé de voir Klute de Pakula : ce mec est trop nul. Pas tenu une heure.
hi
j'aime beaucoup Klute; un fillm avec D.S. ne peut être vraiment mauvais.
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Message par Borges Dim 6 Oct 2013 - 9:44

Baldanders a écrit:
Eyquem a écrit:
Cet autre extrait d'entretien, qui va dans ton sens:

A la fin, Devereux dit durant sa propre analyse qu’il n’est pas coupable du génocide indien.

Je crois qu’il ment quand il dit qu’il ne se sent pas coupable des crimes de l’Amérique. D’autant plus qu’il veut appartenir à ce pays. Mais il ne vaut pas se laisser écraser par cette culpabilité, il faut avancer, dépasser cette tension, et c’est ce désir d’aller plus loin qui les pousse, l’un et l’autre d’ailleurs.
Ah merci beaucoup ! Toujours soulageant de voir qu'on ne délire pas. Cela dit, décrire les motivations du personnage, comme si ça n'était pas lui qui lui faisait dire ça, est un peu confortable. Pourquoi est-ce qu'AD voulait que Devereux, à ce moment-là et à ce propos-là, mente ?
Hi,

- je crois que le problème dans cette scène de psy n'est pas tant la responsabilité du génocide indien que le génocide juif... Le type lui demande "tu n'as pas accompagné Jimmy à la gare, au train" ;  et Georges Devereux, sans qu'on sache pourquoi, ni d'où ça vient dit qu'il ne sent pas coupable, ou responsable de ce qui est arrivé aux Indiens... Selon moi, ce dont il ne se sent pas coupable, responsable c'est de n'avoir pas accompagné les juifs dans les trains ; lorsqu'on lui parle de sa famille assassinée par les nazis, il répond de manière absolument légère, comme si de rien n'était, dans une scène idéologique, qui associe la destruction des juifs à la création de l'État d’Israël.

- comme dit Badlanders le vrai malade, c'est Georges Devereux, qui est incapable de voir dans Jimmy P., son propre destin, le destin d'un type qui a été conduit, amené à changer de nom (au sens fort de ce mot ; discussion intéressante dans le dernier numéro de la RDL autour du dernier bouquin de Milner consacré à Spinoza,  un spinoza antisémite... On sait que Levinas ne l'aimait pas trop non plus).

- lors de leur dernier entretien, Devereux rappelle à Jimmy la nécessité de rester fidèle à son nom indien, à la loi du nom, mais cette loi, lui-même croit pouvoir y échapper en jouant les sujets universels... C'est Madeleine qui lui rappelle son nom roumain, Győrgy Dobó... (C'est le nom sur l'enveloppe ; le nom de la lettre, ou la lettre du nom qui est comme on le sait toujours un loi)... Mais on n'échappe pas facilement à la puissance du nom.

wiki a écrit:
En 1933, Győrgy Dobó renonça à la religion juive et se fit baptiser, prenant le nom de famille français de Devereux - ce nom pouvant toutefois rappeler le mot roumain evreu qui signifie juif (comme l'a fait remarquer Tobie Nathan).
1933, c'est pas une date innocente...

La question : comment peut-on rappeler à l'autre la nécessité de rester fidèle au nom (langue, religion, tradition...) et croire pouvoir l'ignorer soi-même, sans dommage...


- rapprocher ce film de la méthode dangereuse de Cronenberg,


Notons que grâce à Georges Devereux,  Jimmy P. est devenu celui dont tout le monde parle, hélas pas du tout de manière glorieuse ; la gloire revient à Devereux...

Pour la question du devenir, de la responsabilité et du nom, on peut rappeler que Georges Deveureux "a été incinéré et ses cendres transférées chez les Indiens mohaves"


http://www.ethnopsychiatrie.net/GD_.htm

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Message par Borges Dim 6 Oct 2013 - 9:45

sinon, ce film est complètement anodin, il ne répond à aucune nécessité, n'ose rien, et surtout pas son vrai sujet...
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Message par Borges Dim 6 Oct 2013 - 10:00

Ce qui est intéressant dans la citation du film de Ford, c'est pas tellement le passage cliché que la suite, la séquence où Jimmy se prépare pour le bal, et puis les indiens dansant... c'est encore une citation du cinéma de ford, mais avec une terrible traduction-aliénation : les indiens dansent comme des blancs des danses de blancs...
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Message par Borges Dim 6 Oct 2013 - 10:32

Eyquem a écrit:

Arnaud Desplechin: Tout ramenait à ce texte d’Emerson sur à la fois le refus et l’acceptation du chagrin, un poème dédié à son fils. Pour Cavell, si un homme retourne en paradoxe la mort de son fils et dit “La mort de mon fils n’est pas triste, puisqu’en mourant il m’a créé”, c’est l’invention de l’Amérique. On convertit la peine en joie, on passe de l’Ancien monde au Nouveau, on est un écrivain américain. C’est une chose très étrange, du coup ça m’a intéressé.
hi,

"waldo (le fils perdu par Emerson) veut dire la philosophie commence dans la perte, dans le fait de se trouver désemparé (...) La philosophie qui ne commence pas ainsi n'est que bavardage (...) La perte comme telle ne doit pas être surmontée, elle est interminable, car chaque nouvelle découverte peut encourir une perte nouvelle (...) la guérison après la perte, chez emerson, comme chez freud, est une découverte du monde, un retour du monde, un retour au monde."

(Cavell, pas à pas )

y a pas que l'amérique qui soit un monde, et encore moins qui soit le monde, nouveau ou pas,  y a pas que les américains qui passent de la tristesse à joie, de l'ancien monde au nouveau monde...comme disait wittgenstein, "le monde de l'homme heureux n'est pas le même que celui de l'homme malheureux",

si je me souviens bien dans le texte, Cavell insiste sur le fait que le fils mort n'est pas nommé...
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Message par Borges Dim 6 Oct 2013 - 11:10

scène révélatrice de l'hypocrisie du film, celle où jimmy p se rend dans un bar; le serveur lui demande ses papiers; il les lis, et les lui rend en disant "si la police se pointe, on dira que t'es mexicain"...

c'est cette même police raciste qui a fait le casting du film; c'est un hispanique qui joue l'indien... terrible analogie...

d'après wiki, ce n'est qu'en "1971 que l'article de la loi mentionnant l’interdiction faite aux Indiens d’acheter ou de vendre de l'alcool fut aboli"

celle qui leur interdit de jouer leur propre rôle est toujours d'application;


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Message par Invité Dim 6 Oct 2013 - 11:39

eh attends : c'est qu'un film bobo de Desplechin ...

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Message par Invité Dim 6 Oct 2013 - 11:42

pi assez parlé de l'indien ; parlons plutôt de nos roms : t'en a vu dans des films ?

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Message par Borges Lun 7 Oct 2013 - 10:07

slimfast a écrit:eh attends : c'est qu'un film bobo de Desplechin ...
Aucune estime pour le cinéma de D; c'est mon premier film de lui; je l'ai vu pour Devereux, dont j'avais aimé quelques textes, lus y a bien longtemps...

Politiquement, c'est un con, si on se souvient de l'affaire “Route 181”
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Message par Borges Mer 9 Oct 2013 - 11:01

En lisant le texte de Buster ballonatic et les commentaires qu'il a suscités, je me suis dit qu'il faut décidément faire comme Devereux :  se méfier des grands mots, des  mots complexes, du genre "le pragmatisme de Ford",  "le scepticisme de Shakespeare-cavell", surtout quand ils ne font que révéler notre ignorance, et notre paresse intellectuelle ;

pour voir la relation du film de AD au film de Ford, et à la pièce de Shakespeare, le mieux, c'est tout  simplement de s'appuyer sur le film et de démêler les couches de sens...

pour ce qui est de Cavell-Shakespeare : "Le Songe d'une nuit d'été" ne dépasse absolument pas le cadre de Jimmy P. ; dans son fameux livre sur les  comédies de remariage, Cavell  rapproche la pièce de "The Philadelphia Story" (où il est notamment question d'alcoolisme et de divorce...) : "le songe d'une nuit d'été", écrit le philosophe, parfois vraiment transcendantal, "annonce  l'union du rêve et de la veille (on se souvient de Jimmy P., disant ne pas distinguer dans certains cas entre la veille et le  rêve)..."Le Songe d'une nuit d'été"' est construit sur l'idée que le monde public diurne ne peut résoudre ses conflits en dehors de résolutions qui se déroulent entre les forces privées de la  nuit. Pour nous mortels, qui sommes les jouets de notre condition finie, le moyen pour que se produise cette thérapie, c'est que nous nous rappelions quelque chose, que nous nous éveillons à quelque chose, et que nous oublions quelque chose, que nous nous réveillons de quelque chose.

(Cavell, A la recherche du bonheur, 136)



Rappeler que cette pièce était déjà citée par AD dans un film précédent, que j'ai pas vu, AD m'est complétement indifférent, même si je lui reconnais une certaine lucidité théorique, n'est pas suffisant, si on ne fait pas attention à la différence entre les deux occurrences : un film, un spectacle de marionnettes, c'est ce terme qui est essentiel, autant que le contenu de la pièce...  Jimmy dit ne rien comprendre à la pièce et se sentir comme une marionnette (le jouet de sa condition finie, comme dirait Cavell) si je me souviens bien... Il ne tient pas sur ses propres pieds ; la question est de savoir qui est le marionnettiste de sa vie, l'auteur : dieu, les dieux, la société, le destin, l'inconscient, son psy, sa mère, les femmes...  C'est une question à la fois politique, de mise en scène...

(je vais pas insister ici sur ce qui lie la marionnette au phallus (jim a des problèmes d'érection comme on dit) mais aussi à l'indistinction du vivant et du mécanique, de la vie et de la mort, de la nature et de la culture; histoire de prothèse et de supplément : on s'en souvient, tout commence par des troubles de la vue; JP refuse de porter des lunettes, contrairement à devereux... acceptation de la finitude;  je renvoie à Derrida qui s'est beaucoup intéressé aux marionnettes, il cause même du "bébête show" et des guignols de l'info dans l'un de ses séminaires )

je me demande s'il faut voir dans le spectacle de marionnettes du film une allusion au fameux texte de Kleist, où il est non seulement question de danse (je ne sais plus qui reproche à Jimmy de ne pas savoir danser, lors de la scène du bal), mais aussi d'un combat avec un ours...




http://www.balat.fr/IMG/pdf/Kleist.pdf
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Message par Eyquem Mer 9 Oct 2013 - 11:55

Salut Borges,
Une histoire de marionnettes et de paire de lunettes ? Ca me rappelle le conte d'Hoffmann, "L'homme au sable", que Freud étudie dans "L'inquiétante étrangeté"... (Dans le conte, Nathanaël tombe amoureux d'une jeune fille, Olympia, alors qu'elle donne un concert, où elle chante et danse. Il l'épie ensuite chez elle avec une longue-vue, avant de comprendre qu'elle est un automate. Pour Freud, Nathanaël s'identifie en fait à cette marionnette, qui est comme son double, parce qu'elle matérialise l'attitude féminine que Nathanaël avait à l'égard de son père, auquel il est lié par un complexe de castration.)
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Message par Invité Mer 9 Oct 2013 - 13:26

l'histoire des lunettes fait écran entre les deux personnages et matérialise l'échec de la cure car où Devereux porte t'il son regard ? Bien malin - et Devereux est le "malin" dans l'affaire - qui peut le dire.
En d'autres termes à quoi pense t'il ? On n'en sait rien ...
L'indien lui c'est sûr pense à autre chose : il pense au dernier plan, à sa fille.
C'est une rencontre ratée, avec le psy, que le film relate bien.

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Message par Borges Mer 9 Oct 2013 - 14:23

slimfast a écrit:
L'indien lui c'est sûr pense à autre chose : il pense au dernier plan, à sa fille.
C'est une rencontre ratée, avec le psy, que le film relate bien.
Hi,
dans cette rencontre finale, très difficile de libérer le regard de la croix catholique de la fille de Jimmy;
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