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The Monster On The Campus (Jack Arnold, 1958)

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Message par Dr. Apfelgluck Mar 9 Juil 2013 - 11:19

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Le professeur Donald Blake acquiert, aux frais de son université, un Cœlacanthe de Madagascar (les derniers vivent d'ailleurs près des Comores actuellement) afin de le disséquer pour ses recherches. En effet, le professeur Blake est passionné par l'évolution et "l'homme primitif". Il possède d'ailleurs une série de masques représentant l'évolution physique du singe à l'homme moderne. Il ira d'ailleurs jusqu'à réaliser un masque de sa fiancé, la fille du directeur de l'Université. Car tout va bien dans la petite vie de Blake, il vit dans une baraque très american way of life, à une belle voiture, habite un quartier tranquille et est pote avec la plupart de ses élèves. Mais même s'il est un homme respecté au sein de l'Université, il est cependant vu comme étant un "excentrique" par son dirlo-futur beau-père (ses recherches et théories sur l'évolution étant jugées futiles et couteuses).
Blake devient très proche de son Cœlacanthe congelé, qu'il admire pour être une espèce "étant rester pareille à elle-même pendant des millions d'années". Mais voilà que le chien de la fraternité de l'Uni, Samson, lèche l'eau de la glace, malencontreusement décongelée, qui conservait le poisson. Le chien ne sera plus lui même (grand classique du chien transporteur du Mal) et des canines géantes lui pousseront. Blake trouve cela évidemment étrange et en conclura que le chien a régressé au niveau de loup préhistorique prêt à bouffer du philistin.



Un autre grand malheur va arriver quand Blake se coupera, par inadvertance, en manipulant l'imposante mâchoire du poisson. Ne se sentant pas bien, il est ramené chez lui par l'infirmière de l'Université, qui le convoite ouvertement même si elle le sait fiancé. Lui aussi va "régresser", se transformant en bête poilue et bossue. Il tuera l'infirmière (mort d'un crise cardiaque en réalité, on l'apprendra par la suite) avant de saccager son intérieur propret et sans taches.
Mais l'effet ne dure pas et Blake reprend son apparence normale, se réveillant en ayant oublié tout. Autant dire que la police a de gros soupçons sur lui, surtout qu'il va à nouveau libérer ses instincts quand le sang d'une libellule (devenue géante après avoir piqué le Cœlacanthe) finira par couler dans sa pipe. Il tuera alors le policier qui était chargé de le protéger. Car oui, les empreintes du crime ne correspondent pas à celle de Blake, du coup la police pense qu'il est innocent quelqu'un en veut à sa vie.
Le Blake préhistorique finira par détruire l'intégralité de son laboratoire avant de reprendre forme. Après plusieurs péripéties, on apprendra pourquoi ce poisson fait régresser tout ce qui est à son contact. Pour aider à sa conversation, le Cœlacanthe a subit un traitement par radiations ! Mais personne ne veut évidemment croire Blake, on le met d'ailleurs en "vacances" forcées. Seuls quelques-uns de ses élèves (qui ont vu la libellule géante cité plus haut) finiront par le croire et feront tout pour essayer de le faire entendre.
Blake, enfermé dans le chalet prêté par son beau-père pour ses "vacances", continue ses expériences et s'inocule volontairement le sang du poiscaille tout en s'enregistrant et en se prenant en photos. Il devient alors le propre sujet de ses recherches et découvre finalement sa part animale. Cela tournera d'ailleurs encore mal, puisqu'il va tuer un garde forestier et s'en prendre à sa fiancée venue le rejoindre.
Bien qu'il s'explique, revenu à lui, personne ne veut le croire. Il se sacrifiera finalement, se piquant devant les yeux du directeur. Blake finira criblé de balles par les deux inspecteurs chargés de l'enquête, bien que le directeur leur criait de ne pas tirer. Dans ses dernières paroles avant sa mort, Blake déclarera d'ailleurs "Je pensais que la science allait aider l'homme à le mener vers le Bien, mais elle ne le fait que régresser".
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Arnold filme des personnages se faisant cribler de balles (dans "Revenge Of The Creature" déjà). Mais celui-là est d'un pessimisme assez rare dans sa filmo, en tout cas dans ceux que j'ai pu voir. Le scénario est de David Duncan, l'auteur de "Time Machine" et d'épisodes de "Outer Limits".

Fiat Lux
The Monster On The Campus (Jack Arnold, 1958) Monster-on-the-campus


Toutes ces réflexions et ce pessimisme contre la Science s'inscrit en plein dans l'actualité de l'année de sortie du film (1958). En février avait débuté la campagne pour le désarmement nucléaire au Royaume-Unis. Le même mois s'est déroulé également l'incident de Tybee Island, où un bombardier B-47 a "perdu" une bombe H dans les eaux au large de Savannah en Géorgie. Ce fait divers augmenta encore plus la paranoïa ambiante sur le territoire américaine. Car après avoir peur de la bombe H russe, il faut maintenant avoir peur de celle de son propre pays ! En mars un autre évenement du même type se déroule en Caroline du Sud, ce qui fera passer le Strategic Air Command encore plus pour des pieds nicklés.

L’amertume du professeur Blake vise à plusieurs reprises le rôle de la Science dans la guerre froide et dans la course à l'espace. Comme le Cœlacanthe, espèce de Godzilla miniature et punitif. Quand Blake se transforme, c'est les institutions qu'il attaque (l'Université, la Police) ainsi que le puritanisme qui entraîne une sexualité lubrique (l'infirmière contre la fiancée BCBG asexuée). Il est également excédé repli sur elle-même d'une société auto-centrée (il précise à un opérateur "Non Madagascar ce n'est pas au Texas, c'est un pays. Oui oui, hors des USA"). Il voit la jeunesse comme un des derniers saluts possibles, précisant que sa génération à lui a violemment régressée. Mais cet espoir sera vain, ses étudiants le soutenant n'arrivant finalement pas à empêcher sa mort. Artistiquement, Blake est d'ailleurs également attiré par la modernité. Les tableaux, proche de Picasso, de son bureau étant en total opposition aux scènes champêtres sans grand intérêt qui traînent dans la maison du directeur de l'Uni. C'est d'ailleurs toute son ambiguïté, ne sachant finalement pas choisir entre sa quête de nouveauté et sa volonté de récession.
Dans une scène, on le voit détailler ses masques avec sa fiancée, la femme "moderne" par excellence selon lui. Quand il lui dit "Vous voyez chérie, vous n'êtes pas si éloigné de cette cousine", en lui désignant une tête préhistorique, elle ne pipe mot mais prend un air écœuré. J'avais déjà parlé, au sujet des Beach Movies, de toute cette représentation du singe dans les séries B américaines de la fin 50's-début 60's.
Ce n'est aussi d'ailleurs pas pour rien que le "monster" est "on the campus", quand on voit l'accent très critique que prend le film avec l'institution universitaire. Le symbole de la serringue, avec lequel Blake s'injecte "le Mal" deux fois, peut également être vu comme un avertissement pour la jeunesse américaine. L'année 1958 ayant vu pas mal de sorties de Pulp Magazines ou de série B ou Z sur la drogue.

The Monster On The Campus (Jack Arnold, 1958) Narcoticsstoryos

Après la sortie du film, Universal décidera finalement d'arrêter de distribuer des science fiction/monsters movies. Arnold ne tournera d'ailleurs plus de films dans ce genre, se cantonnant dans le western ou la comédie.
Dr. Apfelgluck
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Message par Invité Mar 9 Juil 2013 - 15:26

On dirait un mélange de People Will Talk et de Cronenberg. d’ailleurs People Will talk c'est un prémisse de film fantastique qui ne se développe pas (le savant fou, le bébé mystérieux, le travail sur des cadavres, le look à la Frankenstein de Shunderson), l'hyper-égocentrisme de Grant neutralisant l'espace possible pour le surnaturel (et le film en devient politique: le positivisme scientifique se transforme le discours sur l'auto-acceptation de soi et de l'épanouissement individuel, littéral et sans métaphore, opposé au mccarthysme qui fonctionne par métaphore, par exemple celle de la sorcellerie)

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