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Winchester 73 : "He was Cain, Ulysses, the Flying Dutchman"

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Message par Borges Mer 19 Juin 2013 - 20:36

-Revu "Winshester 73". Le début est absolument magnifique. A.M. filme en état de grâce ; par la suite, ça se dégrade, jusqu'à devenir très moyen ; le film m'a paru moins fort que dans le souvenir que j'en avais gardé ; j'avais qu'à mieux garder mon souvenir pendant la vision, et ne pas la laisser l'effacer.


This is the story of the Winchester Rifle Model 1873, "The gun that won the West." To cowman, outlaw, peace officer or soldier, the Winchester '73 was a treasured possession. An Indian would sell his soul to own one.

Tout est là : l'indien qui vendrait son âme...

-Ce qui fait la force de la longue première séquence, l'arrivée en ville, le concours, la rencontre avec Wyatt Earp... c'est sans doute les gosses ; nous voyons le monde à travers leurs yeux. Leur admiration pour la "Winshester 73"  c'est la nôtre, même si elle n'a pas le même objet ; le nom du fusil et le titre film ne sont séparés que par des guillemets... On pourrait presque dire que le fusil est un titre, elle élève à un certain statut celui qui la possède...

-James Stewart, son pote, tous les types qui concourent, sauf un, ont l'air de gosses ; la W.73, c'est pas seulement une arme, un trésor, c'est un objet magique ; le gagner, c'est entrer dans le monde des rêves, c'est pourquoi sans doute elle échappe à la valeur d'échange ; on peut la gagner, la recevoir en cadeau, la voler, mais elle ne se vend pas, et ne s'achète pas... pas même à l'Indien qui vendrait son âme pour l'avoir...

-Le film pose une question politique : qui a le droit de posséder la super arme, pas les Indiens, ni les bandits, ni les Iraniens, bien entendu ; une arme doit être possédée par celui qui sait s'en servir et qui sait sur qui tirer... (sur les indiens et les bandits, bien entendu) ; la propriété légitime est une affaire de justesse et de justice du tir... En James Stewart la justice et la justesse se rejoignent ; c'est un héros au sens mythologique ; dans la mythologie l'arme revient à qui elle appartient par destination, par essence... Excalibur, ou plutôt l'arc d'Ulysse : le film obéit à un mouvement circulaire, mais c'est le fusil qui passe de main en main, avant de revenir à son maître ; le mouvement de retour du héros se fait après le film... Il retournera à son ranch, après s'être conquis une femme...

-le film mélange deux récits mythiques fondateurs, un grec et un biblique : l'histoire de deux frères, un gentil et un méchant... Dans le récit biblique le gentil est tué par le méchant, ici, le méchant tue plutôt le père (McAdam pour ceux qui n'auraient pas saisi l'allusion)... le père est donc à la fois Œdipe et Adam...

(la suite peut-être après ; j'ai pas retrouvé le topic de Dr., il parle peut-être déjà de tout ça...)


Dernière édition par Borges le Jeu 20 Juin 2013 - 9:37, édité 1 fois
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Message par Dr. Apfelgluck Jeu 20 Juin 2013 - 6:13

Salut Borges,

J'ai retrouvé le sujet que tu mentionnais : https://spectresducinema.1fr1.net/t1255-the-flying-dutch-mann

Après, pour le mouvement circulaire de l'arme, je pense qu'il faudrait prendre en compte que la fin semble plutôt loin du Happy End en fait. Quand le couple s'embrasse, la caméra opère un travelling avant afin de ne laisser plus que le fusil dans le cadre. Le couple est exclu. Hors, à travers ce mouvement circulaire, tous ceux qui ont possédés l'arme sont morts ou ont étés "maudits". Ce qui ne laisse finalement peu d'espoir à Stewart. Le cercle allant recommencer sa perpétuelle danse.
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Message par Borges Jeu 20 Juin 2013 - 8:00

Hi Dr;
merci
oui, mais peut-être faut-il distinguer JS de ces autres possesseurs, il est le seul à l'avoir gagnée; elle est à lui,  appropriée à ses deux qualités, la justice et la justesse; quand les deux  sont séparées, et bien, on n'a pas droit à l'arme; elle devient comme tu dis maudite, mais pas en elle-même, dans sa relation; ce qui est maudit c'est de la posséder sans y avoir droit, sans la mériter...


comment la justice et la justesse se séparent?

c'est ce que raconte l'histoire des deux fils, l'un devient bon, l'autre mauvais; en terme d'adresse au début, ils sont pratiquement pas distinguables...

AM, selon l'idéologie libérale réécrit le mythe de la genèse; dans la bible, le mauvais frère tuait le bon, par jalousie, parce que dieu n'avait pas accepté son sacrifice; ici, au contraire, c'est le bon qui tue le mauvais, pour venger le père-dieu; au départ, y a aucune injustice, aucune préférence injuste; le père a appris aux deux à se servir d'une arme; l'un a choisi la voie du père, de la loi, et la bonne vie, l'autre s'en est éloigné...

Le thème des deux frères, bien entendu et classiquement, c'est aussi le déchirement des usa lors de la guerre civile.

La place de l'"indien" est mystérieuse, la nouvelle guerre, entre "blancs" et "indiens" ne peut peut-être pas être lue comme un guerre fratricide...

(manque bien entendu le "noir")

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Message par Borges Jeu 20 Juin 2013 - 8:04

"L'action des films de AM obéit à quelques règles constantes d'individualisation et de construction. La première règle est de singularisation du personnage principal. Cet être qui vient d'ailleurs et ne représente que lui-même (...) La communauté mannienne n'est pas de lieu, de famille ou d'institution. Elle est essentiellement de rencontre".

(Rancière)

j'aime bien le texte de rancière sur A.M., mais j'ai tout de même le sentiment qu'il cause pas tant que ça du cinéma de A.M; il parle plutôt de son idée à lui de la communauté...
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Message par Borges Jeu 20 Juin 2013 - 9:21

Dr. Apfelgluck a écrit:Salut Borges,


Après, pour le mouvement circulaire de l'arme, je pense qu'il faudrait prendre en compte que la fin semble plutôt loin du Happy End en fait. Quand le couple s'embrasse, la caméra opère un travelling avant afin de ne laisser plus que le fusil dans le cadre.


Hi Dr.;

Ce qui me semble intéressant dans ce dernier plan, c'est que le nom du propriétaire n'est pas indiqué sur l'arme; elle a été volée avant que le nom du personnage joué par Stewart n'ait été gravé dessus.

L'arme n'appartient donc à personne, ce qui ne veut pas dire qu'elle est à tout le monde, comme dirait Nietzsche.

Contre Rancière, et avec lui, je dirais que Stewart n'est que le représentant d'une justice et d'une justesse inconnue, qui ne porte pas d'étoile (comme WE, au début, personne ne pourrait deviner que ce mec est le shérif légendaire) : la justice et la justesse de l'inconnu, de l'homme du commun, qui n'est pas si commun que ça, bien entendu ; l'arme de personne et du héros, l'arme d'Ulysse donc, l'homme qui pour échapper à la vengeance des dieux doit changer de nom, se faire passer pour personne, effacer le héros pour ne pas devenir la cible de la colère, de la vengeance des dieux, qui on le sait détestent ceux qui sortent de l'ordre du commun...

(C'est l'un des grands sujets du western, mais ici ce n'est pas les dieux qui veulent démolir le héros, pour sa démesure, mais plutôt les petits gars de rien qui veulent se faire un nom en tuant le super tireur... un truc qui a continué bien après la conquête de l'ouest, se faire un nom en tuant une célébrité... l'homme du commun à l'ouvrage...)

Revenir chez soi, n'être plus un héros c'est le mouvement de JS, qui a aussi eu sa guerre ; c'est un peu comme passer de l'épopée homérique à Ulysses de Joyce... C'est peut-être pour ça que le fusil est séparé du couple, à la fin... Fini la conquête de l'ouest, retour au ranch, au dur travail, à la famille...

(que deviendra l'ami?)

Le nom du propriétaire n'est pas gravé sur la winchester 73, contrairement à celui de A.M, qui signe "Winchester 73"... Quel public est sa cible ? Les Américains, si on veut, et premièrement les cowmen, outlaws, peace officers, soldiers... qui ont gagné l'ouest (morts, sans que leur nom ait été écrit, gravé...) et dont les descendants remplissent les salles de cinéma, les gagnent aussi, comme on dit, pour y fuir la vie ordinaire... pour voir la légende de leur passé, leur héritage chanté... On dit que Ulysse, après un temps, s'est ennuyé de sa vie à terre et qu'il est reparti sur les mers ; ici, le retour vers l'ouest n'est plus possible, l'aventure n'a plus lieu que dans la projection imaginaire de soi dans l'ancêtre idéalisé...


(remarque : Tout bon film déconstruit les valeurs qu'il défend à première vue : si on lit ce film depuis les mythes qui le structurent, on peut suggérer que le bon (stewart) n'est pas vraiment le bon, puisque dans la bible c'est le méchant qui tue le frère... et puis, rapporté à Ulysse, c'est le mauvais frère qui change de nom après le meurtre du père-dieu... c'est donc lui le héros... cet entrelacement du bien et du mal, et leur confusion, se retrouvent dans le duel final : qui rejoue en le déplaçant le combat d'Ulysse et du cyclope... déplacer, ici, doit s'entendre au sens de Freud... Dutch est le cyclope, il occupe la position dominante, en hauteur, mais c'est lui qui est précipité dans le vide, par Stewart, devenant ainsi le rocher... et donc Stewart le cyclope... de quel côté était le personnage joué par Stewart lors de la guerre civile ? du bon ou du mauvais ?)



Y a deux sujets au film, en fait : la winchester 73, et le fric ; ils sont inséparables...

(à développer)

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