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Message par Eyquem Lun 13 Déc 2010 - 20:43

La saison des listes est ouverte. L'année dernière, il fallait attendre la sortie d'Avatar pour s'y coller ; mais cette année, je crois qu'on peut se passer d'attendre la sortie de "Skyline".


Mon kiosquier n'a pas reçu les Cahiers de décembre (grève des distributeurs), mais sur le net, ils savent la liste qui y figure :

TOP 10 des Cahiers
1. Oncle Boonmee
2. Bad Lieutenant
3. Film Socialisme
4. Toy Story 3
5. Fantastic Mr Fox
6. A Serious Man
7. Mourir comme un homme
8. The Social Network
9. Chouga
10. Mother


AVERTISSEMENT : ceux qui mettent "The Social network" dans leur liste sont nuls et recevront une inscription d'office au forum Film de Culte.
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Message par vivresavie Lun 13 Déc 2010 - 22:34

TOP 10 des Cahiers
1. Oncle Boonmee
2. Bad Lieutenant
3. Film Socialisme
4. Toy Story 3
5. Fantastic Mr Fox
6. A Serious Man
7. Mourir comme un homme
8. The Social Network
9. Chouga
10. Mother


C'est triste de voir dans ce classement Toy Story, Fantastic Mr Fox (je comprendrai jamais la passion pour le médiocre Anderson des Cahiers), the social Network et A serious Man.

Comment faire cotoyer ces films avec Mother, Oncle Bonmee et Film Socialisme...je ne comprends pas trop le sens. Enfin si c'est chic.


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Message par Eyquem Lun 13 Déc 2010 - 23:13

C'est triste de voir dans ce classement Toy Story 3, Fantastic Mr Fox (...) et A serious Man.
Je les aime bien tous les trois.
Toy Story 3, la dernière demi-heure m'a vraiment surpris. C'est dommage qu'on n'ait pas parlé de ce film ici.
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Message par vivresavie Lun 13 Déc 2010 - 23:21

Eyquem a écrit:
C'est triste de voir dans ce classement Toy Story 3, Fantastic Mr Fox (...) et A serious Man.
Je les aime bien tous les trois.
Toy Story 3, la dernière demi-heure m'a vraiment surpris. C'est dommage qu'on n'ait pas parlé de ce film ici.

J'aime bien A serious Man aussi, mais il y a quelque chose qui semble m'avoir échappé, j'y ai trouvé beaucoup d'ennui bien malgré moi.

Je n'ai pas dépassé les trente premières minutes de Toy Story 3, sans doute à tort, je cherche depuis quelqu'un capable de m'inciter à aller plus loin.

J'avais écris ça sur a serious man :

Burn After reading devait être un film drôle, je ne crois pas avoir rigolé ou alors brièvement quand Brad Pitt machouille son chewing gum.

Il me semble que ce film là soit dans la même veine que Burn After Reading, c’est-à-dire une critique sociale. Parce que si Burn After Reading est à mon avis aussi creux qu’une répartie de Zemmour sur les arabes-voleurs, il n’empêche qu’il est une critique acerbe de l’idiotie ambiante, de l’image, bref il s’attaque à la convention sociale.

Ce que je veux dire c’est que les frères Coen s’interrogent d’habitude toujours sur l’existence de ratés, de losers, de personnages glauques, de paumés, de gens moralement douteux mais au final ils ne font qu’interroger l’existence de l’art et les conditions de création celui-ci. Ils interrogent son champ, l’espace du champ, les règles qui le régissent. L’art chez eux prend deux formes : un sens hitchcockien où le crime est un art, où le crime suit la généalogie du processus artistique (The big lebowski, Fargo, mais surtout Miller’s crossing), c’est-à-dire où l’art est compris comme simplement de la création et dans la création qu’est ce qu’il y a ? La torture psychologique, la torture morale, l’existence vide, l’existence pénible, la souffrance et l’agonie. Et puis l’art au niveau plus social, c’est-à-dire l’art comme innovation, un art qui s’encastre dans des problématiques marchandes (Barton Fink, le Grand saut, o’brother). Et ce film là porte sur la question non pas de l’expérience de faire de l’art, sur la phénoménologie de l’art, il porte sur : «Pourquoi il y a nécessité d’art ? Pourquoi l’art est là ? ». Le tout dit simplement.

Avant de revenir dessus, je préfère dire que l’histoire du film ne m’a pas vraiment intéressé, je l’ai trouvée un peu ennuyeuse, cela dit, l’aspect conceptuel du film est passionnant.

Le film défend l’idée que l’art nait de la tension entre la morale pratique et la morale spirituelle. La morale pratique se compose de la morale qui culpabilise qui châtie. Bref elle est celle qui contrôle et qui permet à la religion, en l’occurrence, de se pérenniser. Sans sanction, pas de pérennisation.
D’ailleurs leur film montre comment la mauvaise conscience nourrie par la religion est un passage absolument nécessaire pour réguler la religion, la religion s’auto-entretient en créant, produisant la mauvaise conscience. Du coup, il glisse sur l’invention de la psychanalyse avec des Rabbins qui parlent moins en parabole qu’en symboles (absurdes comme le sens de la Vie). Si la morale pratique se résume à des symboles absurdes c’est bien vers l’art et le rire qu’il faut alors chercher un sens (à sa vie). C’est en tout cas comme ça que les enfants Coen l’ont vu, la religion produisant la mauvaise conscience, il ne reste plus qu’à tirer de ce paradoxe une solution unique, donnée indirectement par les Rabbins : l’art réconcilie le spirituel et le pragmatique.

Du coup « a serious man » décrit exactement l’homme incarnant la ritualisation de la mauvaise conscience, elle devient institutionnaliser non par les Rabbins, mais par le contrôle de social de proximité. Chacun lave sa mauvaise conscience en culpabilisant l’autre. A serious man, imposant une morale apodictique, contrairement aux rabbins, est précisément cette morale que les enfants Coen veulent combattre.

A travers ce film, on voit clairement qu’ils ont compris que s’ils fuyaient la religion, s’ils ne sentaient pas concerner, c’était moins, comme ils le pensaient, à cause des Rabbins, que par la pratique de la religion par les « serious man », les petits moralistes qui instrumentalisent la religion pour assoir leur propre contrôle social. Par conséquent, l’art est devenu pour eux une réponse à cette tension entre le contrôle social et le contrôle spirituel. Le seul moyen de combattre indirectement ce qui les angoissait : le fait qu’un individu préjuge à leur comportement. Ils ont compris que l’erreur de leur enfance était d’identifier cet individu aux Rabbins, alors qu’en fait il s’agit de tous les personnages mesquins qui culpabilisent, voire volent des « carpets », pour rompre la tranquillité individuelle, afin de conserver, retrouver, étendre leur propre tranquillité.



Mais je crois que la vérité se trouve ici dans ce texte là(qui n'est pas de moi) :




Étrange voyage dans la subjectivité d’un juif sixties du Minnesota. A serious man est une sorte de gros épisode de « Mariés deux enfants », où le héros, Larry, vit la vie d’un père de famille confronté à des péripéties triviales : sa femme veut le quitter, elle le trompe avec son meilleur ami, ses enfants sont des ados indifférents, il est humilié à son travail. Mais là ou Al Bundy réagit en ouvrant une bière, c’est à dire comme un goy, Larry lui va chercher un sens. Et ce sens il va tenter de le trouver dans la tradition juive : car c’est ce que l’on fait dans ce monde. Et il va chercher des signes. Etre trahi par son meilleur ami est un thème de classique vaudeville, qui se règle généralement avec un claquage de porte, une valise lancée par la fenêtre. Ici cela devient une histoire juive : c’est tout de suite Job dont Dieu tue les 7 enfants.

Le Dieu juif est soit un Dieu qui veut tuer tes enfants, soit un Dieu indifférent. Larry le sait. Il voit son frère squatter son salon, il n’est nulle part chez lui, toujours étranger, toujours déraciné, spolié de ses frontières par le voisin goy qui tond une partie de sa pelouse. Quand il quitte la maison pour laisser la place à l’amant de sa femme qui est aussi son meilleur ami, il ne rechigne pas. C’est la fuite hors d’Egypte, ou alors la destruction du temple, une catastrophe ou un espoir, toujours un départ, qui va de soi.

Et le spectateur rentre dans cette subjectivité. Il veut lui aussi penser l’histoire des dents du goy, ou l’histoire du Dibbouk, et encore l’histoire de Larry (les histoires s’emboitent, et la Bible n’est qu’une somme d’histoires). La simultanéité des deux accidents de voitures devient un signe de quelque chose (alors qu’il s’agit juste de deux faits, qui ne produisent pas de sens, même par leur simultanéité). Lorsque le téléphone sonne après que Larry ait accepté d’être corrompu, là encore le spectateur pense à une intervention divine punitive, morale.

Mais Dieu reste indifférent, et les rabbins muets. Les événements s’amoncellent, la vie continue, ne formant nul sens. Après la vision même ce film semble encourager une sorte d’étude talmudique, voire une lecture kabbalistique poussée des aventures de Larry, comme dans cet article des cahiers du cinéma, ayant lu dans le titre d’un album de Santana proposé par Columbia Records le nom d’un démiurge de la Kabbale, Abraxas, en sort une théorie, hum, stérile, qui ne rajoute qu’une page d’obscurité sur ce qui n’était que la vie qui passe. Comme la parabole de la loi dans le procès de Kafka ajoute de l’hermétisme à ce qui déjà semblait incompréhensible (si on fait l’erreur d’y chercher un sens, la morale d’une fable).

Si je perds mes clés, ce n’est pas une fable.

*******

Il ne s’agit pas de dire qu’il n’y a pas de sens à ce film, et qu’il s’agit d’une sorte de nihilisme à l’oeuvre chez les frères Coen. L’histoire de Job non plus n’a pas de sens, car il ne s’agit pas d’une fable construite à posteriori pour l’édification des masses. Et cela ne lui retire rien. Lui ajoute au contraire. Il ne s’agit pas d’une fable car l’histoire de Job est vraie, cela s’est passé ainsi pour lui. Et que la seule chose que l’on sache, et c’est de l’ordre de la révélation, c’est que cette histoire qui fut véridique, qui relève de l’histoire, a été voulu par Dieu. La compréhension humaine de la volonté divine étant ce qu’elle est, nous n’en fûmes que guère éclairé.

*******

Ce que Larry obscurcit inconsciemment, enterre sous des pelletés d’interrogations religieuses, existentielles, somme des expériences des pères morts, pratique, ses rêves le lui renvoie dans les termes les plus simples et les plus vrais. Son meilleur ami a baisé sa femme. Lui veut baiser la voisine. Ses voisins le haïssent. Et son frère ferait mieux de se barrer au Canada.

*******

Rappelons que la Kabbale est une loi orale et secrète qui aurait été enseigné à Moise par Dieu sur le Mont Sinaï, en bonus de la loi écrite et publique la Torah. La Kabbale permet, aux seuls initiés, d’atteindre Dieu et le savoir absolu. Madonna, Britney Spears, Paris Hilton, Asthon Kutcher et Demi Moore sont d’éminents Kabbalistes.




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Message par Le_comte Mar 14 Déc 2010 - 22:00

Mon top 20 :

1- Ha Ha Ha d'Hong Sang-Soo
2- Copie conforme d'Abbas Kiarostami
3- Oncle Boonmee de Weerasethakul
4- Essential Killing de Jerzy Skolimowski
5- Poetry de Lee Chan-Dong
6- Nostalgie de la lumière de Patricio Guzman
7- Un homme qui crie de Mahamat Saleh Haroun
8- Mardi, après Noël de Radu Muntean
9- Film socialisme de Jean-Luc Godard
10- Kaboom de Greg Araki
11- Jo pour Jonathan de Maxime Giroux
12- Lola de Brillante Mendoza
13- Exit Through de gift shop de Banksy
14- Winter's Bone
15- 3 backyards
16- Simon Werner a disparu de Fabrice Gobert
17- Noir Océan de Marion Hänsel
18- Marieke Marieke de Sophie Schoekens
19- Estela d'Olias Barco
20- La mosquée de Daouad Syad

Mon flop 5 :

1- Des hommes et des Dieux de Xavier Beauvois
2- The social Network de David Fincher
3- Buried
4- Very bad cops,
5- Mister nobody


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Message par Eyquem Mar 14 Déc 2010 - 22:12

9- Film socialisme de Jean-Luc Godard
10- Kaboom de Greg Araki
ouf, c'était moins une
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Message par Le_comte Mar 14 Déc 2010 - 22:46

Hé encore, j'ai poussé volontairement Simon Werner au fond du classement, pour pas vous choquer bom , et j'ai tu mon plaisir caché ressenti devant Charlie St Cloud

Je dois revoir le Godard aussi...

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Message par careful Mar 14 Déc 2010 - 22:49

TOP 10 des Cahiers

5. Fantastic Mr Fox

6. A Serious Man

9. Chouga

10. Mother


N'importe quoi.
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Message par Présence Humaine Mar 14 Déc 2010 - 22:59

tiens y'a plein de trucs que j'ai pas vu, j'en suis presque fière

disons...

1-Tournée
2- My Joy
3- Les amours imaginaires
4- Les femmes de mes amis (Si tu savais tout)
5- Le dernier voyage de Tanya
6- Hahaha
7- Simon Werner a disparu
8- Toy Story 3
9- Memory Lane
10- Milk
11- Cleveland contre Wall Street

un top 11, pour changer
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Message par Présence Humaine Mar 14 Déc 2010 - 23:07

ok en fait j'ajoute jesaispasoù "La femme aux 5 éléphants", "Domaine" de Patrick Chiha, et la ressortie de "Come back, Africa" de Rogosin.
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Message par balthazar claes Mar 14 Déc 2010 - 23:12

Eyquem a écrit:
Toy Story 3, la dernière demi-heure m'a vraiment surpris. C'est dommage qu'on n'ait pas parlé de ce film ici.

« Je n’ai jamais vu de film qui explique de façon aussi didactique que la liberté est une valeur en soi, qu’elle ne doit pas être sacrifiée au bénéfice d’autres valeurs, et que seule la propriété privée la garantit. »

Wink

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Message par Présence Humaine Mar 14 Déc 2010 - 23:17

de Toy Story 3 je me souviens d'une communion avec la salle d'1h30 qui passe comme 30 secondes...et que mes rires étaient les plus forts, peut-être parce que je me sentais bien cachée derrière mes lunettes. Le court-métrage "Night and day" qui précède le film mérite largement une place dans un top 10
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Message par careful Mer 15 Déc 2010 - 9:58

vivresavie a écrit:

C'est triste de voir dans ce classement Toy Story 3

Aussi triste que de lire cette phrase.
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Message par vivresavie Mer 15 Déc 2010 - 10:14

karim a écrit:
vivresavie a écrit:

C'est triste de voir dans ce classement Toy Story 3

Aussi triste que de lire cette phrase.

Pourrais-tu justifier ta tristesses, dans un élan de commisération nous pourrions peut être chacun y trouver notre compte?

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Message par Invité Mer 15 Déc 2010 - 11:00

tiens, c'est le 200° topic de cette section du forum. on lui fait un cadeau ? santa
(mais comment on fait un cadeau à une discussion, je me le demande.)

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Message par Eyquem Mer 15 Déc 2010 - 11:52

'jour Balthazar
balthazar claes a écrit:
Eyquem a écrit:
Toy Story 3, la dernière demi-heure m'a vraiment surpris. C'est dommage qu'on n'ait pas parlé de ce film ici.

« Je n’ai jamais vu de film qui explique de façon aussi didactique que la liberté est une valeur en soi, qu’elle ne doit pas être sacrifiée au bénéfice d’autres valeurs, et que seule la propriété privée la garantit. »

Wink
Je n'avais pas compris pourquoi le blog du Diplo se faisait l'écho du Cato Institute, sans autre commentaire. Que cherche l'auteur de l'article ? A donner raison à cette interprétation et à débiner le film par la même occasion, sans se fouler ?
Dans les commentaires, il y a au moins cette remarque avisée :
Gabriela Calderón de Burgos n’a pas du voir la totalité du film car si on suit son raisonnement, la dernière scène du film voit, une fois Lotso éliminé, Sunnyside vivre un communisme fonctionnant parfaitement, sans autre "tyrannie" que celle du partage et de la vie dans une société égalitaire.


On avait eu droit aux mêmes lectures à l'emporte-pièce à la sortie de Wall-E, mais dans l'autre sens cette fois-là : le film avait été accusé par les ultraconservateurs de préparer une révolution bolchévique sur le sol américain. Good gracious !
http://thinkprogress.org/2008/07/01/right-wing-hates-wall-e/


Je n'avais pas l'impression que Toy Story 3 était une "sociodicée". Il me semblait plutôt que ça tournait autour de questions existentielles : disons, le sentiment de déréliction, d'abandon. Le film commence quand les jouets sont en fin de course : ils n'ont plus à travailler, ils n'ont plus rien à faire pour meubler le temps, pour se distraire. Que faire ? Se retirer dans un coin, finir au grenier, oubliés dans les limbes, pour y méditer sur ce qui a été pour toujours perdu ? Ou bien repartir pour un tour, continuer ailleurs ce pour quoi ils sont faits ?

Comme c'est un film d'action, la question du choix se complique sans cesse d'une série de rebondissements, de quiproquos qui faussent la donne et placent les jouets dans des situations qu'ils n'ont pas eu le temps de choisir.

Comme c'est un film sentimental, le choix doit aussi trancher la question de la fidélité : comment être fidèle au passé ? Qu'est-ce qui est le plus fidèle : finir au grenier pour y ressasser indéfiniment le passé perdu ? Ou bien prendre acte que le passé est pour toujours perdu, et continuer à aller de l'avant, au nom d'une infidèle fidélité au passé, d'une fidélité qui assume sa part de trahison et oublie ce qui, du passé, doit être oublié pour que sa part vitale puisse être conservée, remémorée, continuée ?

Tout ça ne serait qu'un jeu un peu vain, superficiel, si, dans la dernière demi-heure, ne surgissait une troisième hypothèse, un troisième choix possible, que les jouets avaient occulté, refoulé, jusque là, et qui est celui de leur propre mort. C'est là, quand les jouets finissent dans la benne à ordures, puis au bord de l'incinérateur, que ces questions de choix de vie prennent sens et profondeur - et que le film me touche, en tout cas.



Par ailleurs, je vois plein de défauts au film, en particulier son "savoir-faire" narratif, son scénario et son sens du rythme infaillibles, qui, parce qu'il semble craindre plus que tout que son public s'ennuie ne serait-ce qu'une seconde, finit par produire l'effet inverse, cette espèce d'ennui qui nous gagne devant un récit trop parfaitement maîtrisé, calculé - ceci joint au fait que tout ça se déroule en plus dans un univers entièrement numérique, créé et contrôlé dans ses moindres détails ; je ne peux pas m'empêcher, à la longue, d'éprouver le sentiment, un peu étouffant, pas très stimulant, d'un monde sans hasard ni temps mort.



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Message par Présence Humaine Mer 15 Déc 2010 - 11:57

Stéphane Pichelin a écrit:tiens, c'est le 200° topic de cette section du forum. on lui fait un cadeau ? santa
(mais comment on fait un cadeau à une discussion, je me le demande.)

comme ça :

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Message par Largo Mer 15 Déc 2010 - 12:20

A l'évidence, pour moi, il y a deux films importants à retenir cette année : Oncle Boonmee et Film Socialisme.

Plutôt que de faire un top 10, je vous propose les palmes de mon cru :

- Palme du film qui voulait être plus capitaliste que le capitalisme :
The Social Network (D. Fincher)

- Palme du film "pas un docu, pas une fiction mais un beau film tout court" :
Cleveland contre Wall Street (J-S Bron)

- Palme du film de mecs qui fait mal aux yeux :
Enter the Void (G. Noé)

- Palme du film de filles qui fait mal aux oreilles :
La Vie au Ranch (S. Letourneur)

- Palme du film où si tu pleures pas à la fin t'es rien qu'un méchant nazi :
La Rafle (R. Bosch) [Mention spéciale à Precious (L. Daniels)]

- Palme du film qui va nous faire aimer la retraite à - seulement - 62 ans :
Mother (Bong Joon-Ho) & Lola (B. Mendoza) ex-aecquo

- Palme du film où on s'ennuie beaucoup mais en fait c'est toute la force du film :
Policier, Adjectif (C. Porumboiu)

- Palme du film "Quand il y en a un, ça va..." :
Les Arrivants (C. Bories et P. Chagnard) & Les mains en l'air (R. Goupil) ex aecquo

- Palme du film "La guerre c'est horrible et on va vous montrer comment c'est horrible de l'intérieur mais vous inquiétez pas le siège est confortable et vous pourrez finir vot' pop corn" :
Lebanon (S. Maoz) & Green Zone (P. Greengrass)

- Palme du film : "Le terrorisme c'est horrible mais on va vous montrer comment c'est rock'n'roll de tuer des gens pour de l'argent" :
Carlos (O. Assayas)

- Palme du film "L'afrique, tu la quitte ou tu la quitte" :
White Material (C. Denis)

- Palme du film "Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil" ou (au choix) "Il va passer ce passé qui ne passe pas, oui ou merde !" :
Le Nom des gens (M. Leclercq)

- Prix spécial du sujet surprenant qui tient en une ligne :
Nénette (N. Philibert) & Rubber (Q. Dupieux) ex aecquo

- Palme de l'acteur comique qui continue à nous faire rire même quand il veut être sérieux :
Jean Dujardin pour Un balcon sur la mer (N. Garcia)

- Palme du jeune premier qui s'accroche mais qui restera toujours un jeune premier parce qu'il a pas de talent :
Grégoire Leprince-Ringuet

- Prix spécial d'interprétation pour un non-humain :
Robert pour Rubber (Q. Dupieux)
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Message par vivresavie Mer 15 Déc 2010 - 12:41

Je comprends désormais l’intérêt que suscite Toy Story.

Supposons qu'il y ait bien les deux aspects : un aspect politique et un aspect existentiel.
Concernant l'aspect politique, j'attends du cinéma politique des réponses, des critiques, ou alors l’illustration d'une idéologie, la mise en place d'une idéologie. je crois que le cinéma politique a pour fonction de montrer ce que notre regard ou nos lectures ne peuvent nous apporter. Quand le groupe Dziga Vertov propose British Sounds, aucun article de l'humanité ne peut rendre compte de ça, parce qu'il y la matrice, grammaire du cinéma contenu en deux plans : un travelling latéral sur les machines outils avec du son, les images et du son. De ce choc surgit une autre image, ou nouvelle vérité.

Dans Toy Story du peu que j'ai vu, le début, la mise ne place politique n'est qu'un illsutration naïve de concept. On peut sans doute opposer que l'art naïf a son rôle à jouer, mais je crois pas que l'art naîf sert le politique.
Autrement dit je pense que Toy Story, dans son aspect politique, qui ne peut pas s'adresser à des enfants pour cet aspect, ne sert finalement esthétiquement que les théories freudiennes de l'inquiétant étrangeté, le spectateur se retrouve plongé dans des idées qui lui sont familières, les jouets comme objets winnicottiens pour satisfaire son narcissisme.

Par contre, pour le côté existentiel qui apparait quelques minutes après l'ouverture puisque les jouets se posent d'emblée la question : "Quel est notre essence?" Il y a la tentation américaine de toujours osciller entre Sarte et Parsons pour ce genre de réponse.Et j'ai bien l'impression que c'est le fonctionnalisme Parsonien qui l'emporte au regarde de ce que vous dîtes de sorte que l'on rejoint, à mon sens, le politique à travers ce prisme là. Mais cela manque un peu de subtilité, non? Je veux dire par là que donner un point de vue existentiel sans subtilité c'est un peu gênant?

Ne me sauter pas dessus, je cherche à comprendre quels enseignements on peut tirer de ce genre de film qui manque selon moi de complexité(c'est à dire qui ne va pas plus loin que le scénario), maintenant c'est peut être juste une recherche névrotique de la complexité de ma part.






Je n'avais pas l'impression que Toy Story 3 était une "sociodicée". Il me semblait plutôt que ça tournait autour de questions existentielles : disons, le sentiment de déréliction, d'abandon. Le film commence quand les jouets sont en fin de course : ils n'ont plus à travailler, ils n'ont plus rien à faire pour meubler le temps, pour se distraire. Que faire ? Se retirer dans un coin, finir au grenier, oubliés dans les limbes, pour y méditer sur ce qui a été pour toujours perdu ? Ou bien repartir pour un tour, continuer ailleurs ce pour quoi ils sont faits ?

Comme c'est un film d'action, la question du choix se complique sans cesse d'une série de rebondissements, de quiproquos qui faussent la donne et placent les jouets dans des situations qu'ils n'ont pas eu le temps de choisir.

Comme c'est un film sentimental, le choix doit aussi trancher la question de la fidélité : comment être fidèle au passé ? Qu'est-ce qui est le plus fidèle : finir au grenier pour y ressasser indéfiniment le passé perdu ? Ou bien prendre acte que le passé est pour toujours perdu, et continuer à aller de l'avant, au nom d'une infidèle fidélité au passé, d'une fidélité qui assume sa part de trahison et oublie ce qui, du passé, doit être oublié pour que sa part vitale puisse être conservée, remémorée, continuée ?

Tout ça ne serait qu'un jeu un peu vain, superficiel, si, dans la dernière demi-heure, ne surgissait une troisième hypothèse, un troisième choix possible, que les jouets avaient occulté, refoulé, jusque là, et qui est celui de leur propre mort. C'est là, quand les jouets finissent dans la benne à ordures, puis au bord de l'incinérateur, que ces questions de choix de vie prennent sens et profondeur - et que le film me touche, en tout cas.



Par ailleurs, je vois plein de défauts au film, en particulier son "savoir-faire" narratif, son scénario et son sens du rythme infaillibles, qui, parce qu'il semble craindre plus que tout que son public s'ennuie ne serait-ce qu'une seconde, finit par produire l'effet inverse, cette espèce d'ennui qui nous gagne devant un récit trop parfaitement maîtrisé, calculé - ceci joint au fait que tout ça se déroule en plus dans un univers entièrement numérique, créé et contrôlé dans ses moindres détails ; je ne peux pas m'empêcher, à la longue, d'éprouver le sentiment, un peu étouffant, pas très stimulant, d'un monde sans hasard ni temps mort.







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Message par Invité Jeu 16 Déc 2010 - 15:26

rien aimé au cinéma ; mais un stère de bouquins

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Message par Invité Jeu 16 Déc 2010 - 17:36

Vu pour des circonstances partiellement indépendante de ma volonté que 3 films de 2010 en 2010, mais pas mal d'autres en DVD:
-The Social Network
-The Polanski
-Un Homme qui Crie

tous 3 assez bons en fait.

EDIT; j'avais oublié Copie Conforme (qu'en fait je mettrait en premier), non pas que j'ai oublié le film, mais qu'il datait d ecetet année.

J'oubliais "Tournée" de Mathiau Amalric quand-même plus anecdotique


Dernière édition par Tony le Mort le Ven 17 Déc 2010 - 9:55, édité 2 fois

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Message par Invité Jeu 16 Déc 2010 - 17:56

tournée j'ai quitté la salle ; social network : l'auteur apporte quoi à son film ?raul ruiz glisse comme le sable entre les doigts, finalement deux bien, oncle boonmee ( sous réserve d'orthographe ) et la grand mère philippine dont j'ai aimé le réalisme cru à ras du sol , en revanche conte de cinéma de hong m'a ennuyé prodigieusement. encore un sorti de l'ornière par tesson et trop largement surévalué ( l'autre étant shyamalan ??? ).

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Message par Invité Jeu 16 Déc 2010 - 19:04

Après Tournée j'ai regardé en DVD "le Stade de Wimbeldon", beaucoup plus personnel et singulier, marrant cette marotte critique de lier affadissement formel et maturité reconnue.

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Message par Eyquem Jeu 23 Déc 2010 - 12:19

Jonathan Rosenbaum :

Spoiler:

Michel Ciment :

Spoiler:

Jim Hoberman :

Spoiler:

Roger Ebert :

Spoiler:
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Message par Eyquem Jeu 30 Déc 2010 - 0:05

Dans l'ordre où je les ai vus :

Best of 2010 Cinéma 2010_110
Best of 2010 Cinéma 2010_210
Best of 2010 Cinéma 2010_c10
Best of 2010 Cinéma 2010_b10
Best of 2010 Cinéma 2010_510
Best of 2010 Cinéma 2010_610


Shutter island
Policier adjectif
Copie conforme
Oncle Boonmee
Un homme qui crie
Vénus noire


Eyquem
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