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Taxi driver

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Message par Borges Lun 4 Juin 2012 - 18:01

Tony le Mort a écrit:Taxi Driver (je l'avais pas vu):

6/10. New York est pas mal filmé, mais j'ai du mal avec la symbolique chrétienne à la Shrader: le personnage de de Niro est un espèce de Saint Paul qui convertit sa perdition en foi structurée (via un meurtre cathartique, en phase avec le discours de l'époque sur la décadence d'un New York rongé par l'insécurité), Cybille Shepherd une vierge Marie, Palantine un Christ non crucifé, donc un démagogue, Jodie Foster Marie Madeleine, Harvey Keitel Saint Pierre sur la pas de porte renversé,- il renie Easy en disant qu'il en connaît pas son nom pour en pas être tué mais fini tué. Etc... C'est une vaste blague ridicule, les personnages n'ont aucune épaisseur, ils sont tous des gimmicks, mais le film est en fait marrant si on le voit comme une pochade. Dans le premier de Palma de Niro jouait un peu le même personnage avant son départ au Viet-Nam, mais en beaucoup plus touchant. Belle musique de Bernard Herrman et beaux lettrages de génériques. J'aime bien le personnage de Cybille Shepherd, c'est le plus "réel", le seul à avoir un semblant de vie avec des goûts et se plaindre de quelque chose de crédible (de s'emmerder, de se voir offrir par de Niro le disque de Kirst Kristofferson que justement elle lui a recommandé, et utilisé pour le psychanalyser, je pense que c'est cela plus que le film porno qui déclenche le froid "ontologique" qui gèle leur couple possible, en tout cas dans la vraie vie c'est comme cela).

The King of New York;
8/10
Même ville 14 ans d'écart avec Taxi Driver. Pas mal et mieux, personnages plus crédibles, regard sur les communautés et la culture hip hop plus attentif, Ferrara aussi torturé par le christianisme, mais justement ce qu'il montre c'est l'impossibilité d'égaler le Christ, d'être à la fois la justice et la consolation. Il y a moins à en dire parce que le film est meilleur, avec une plus grande cohérence du récit et de la forme, qu'il prend tous les deux au sérieux. L'Ange de la Vengeance est aussi mieux que Taxi Driver, pour cette même raison..

Le score du match est
Ferrera: 2 Scorsese:1
Tony le Mort a écrit:De Scorsese et Ferrara, déplacement d'un malaise dans la foi, d'une hétérodoxie subie.

-Dans Taxi Driver, 4 élements de la fin du film ne collent pas, et sont complètement invraisemblables: après avoir flingué de son propre chef tout un gang de mafieux pédophile (et avoir acquis illégalement les armes pour le faire), Blickles
1), survit et se rétabli miraculeusement
2) n'est pas poursuivi d'une manière ou d'une autre, est même reconnu par les médias comme un héros
3) reprend la même vie qu'avant, mais en ayant compris qu'il pouvait assumer de manière relativement apaisée son côté "catho straight-edge sans sexe".

Même les retrouvailles avec Betsie sont irréelles: "j'ai lu dans la presse ce qu'il vous est arrivé", sur le ton: "je suis contente qu'en vous improvisant justicier, en vous prenant une balle dans la nuque et sortant intact du coma, vous semblez avoir trouvé votre vocation. C'est peut-être une chance de trouver la juste distance qui permettra une relation harmonieuse entre nous". Assez incroyable, car le film sous-entend que la force de Betsie, c'est d'être le seul personnage de l’intrigue à avoir une vision politique construite, à laquelle elle croit.

4)Enfin quatrièmement, il est incroyable que le personnage d'Easy voit son destin décrire une boucle, et reprenne une carrière d'écolière modèle chez ses parents, et même, n'aie pas de destin du tous. Elle est à la fois sauvée et sacrifiée, car après tout, son désir d’intégrer une communauté hippie dans le Vermont était vraisemblablement fort, personnel, et lié à une vraie connaissance de soi-même, au contraire de son retour vers la famille et ses parents bornés qui ont bien préparés la fuite de leur fille.

Peut-être que le film lui reproche d'avoir cru à une incarnation de l'amour qui soit ancrée dans le quotidien, mais illusoire, avec "Sporty", alors que les autres personnages du films n'ont pas de vie quotidienne. La possibilité du rachat se fait au détriment de cette idée de quotidienneté de l'amour. Pour Scorsese l'amour existe, mais uniquement comme une révélation qui arrive comme un évènement unique, qui délivre de l'extérieur la vérité sur le quotidien. L'amour est un message, pas une expérience.

-Chez Abel Ferrara c'est un peu l'inverse: réalité tragique de l'amour, mais échec de la conversion du message et de la promesse de résurrection en miracle.
Dans "King of New york", la scène qui ne colle pas, c'est celle où les flics tendent un piège à la bande de Franck White, lors de la party "bleu foncé".
On ne comprend pas pourquoi ils jouent à fond le jeu de leur couverture et veulent voir voir la drogue dans un autre local, et se mettent ainsi en position de laisser Frank s'échapper. Quand ils sont rentré dans la fête en se faisant passer pour des mafieux de Los Angeles, ils ont face à aux Frankie et Lawrence Fishburne désarmés, qu'il leur serait très facile de tuer à ce moment-là tout en ayant une chance de s'en tirer vivant (de toute manière leur mission est illégale et leur hiérarchie ne les couvre pas, donc les préliminaires courtois sont facultatifs). Il est vrai que le film serait alors complètement foutu en l'air, et ne pourrait pas avoir une fin aussi belle et lyrique .
Cette fin permet bien à Frank de dire au dernier flic vivant son crédo: il ne tue que ceux qui mérite de l'être, non pas les paumés qui se drogue ou vendent leur drogue, mais les marchands de sommeil qui entassent les clandestins dans des logement insalubres. Ou qui refusent de s'associer à son projet de renflouer un hôpital public (thème politique qui es encore plus décisif aux USA qu'ici: cf la réforme Obama qui a relancé les attaques calomnieuses contre lui, ou bien l'hôpital de Route One USA de Kramer). Il punit l'avarice.
Il y a une sorte de respect mutuel entre les flics et Frank car leur raison est du même ordre, tous deux articulent la culpabilité non pas au destin ou à la conscience individuelle, mais à la souffrance sociale (le flic irlandais: "je vais monter ce truc illégal car je me sens coupable quand Frank tue quelqu'un").
C'est l'inverse du christianisme de Scorsese: la compassion prime sur le rachat, mais s'attache uniquement à la société elle-même, en ne laissant à l'individu que la liberté du sacrifice. La conscience ne suit aucun itinéraire qui la libère de la culpabilité, qui lui permette de se représenter un ordre extérieur à elle comme une porte de sortie. Il y a un échec de la rédemption et de la possibilité du miracle, mais l'idée généreuse que tout le monde est égal par rapport à la vérité.

Dr. Apfelgluck a écrit:
Tony le Mort a écrit:De Scorsese et Ferrara, déplacement d'un malaise dans la foi, d'une hétérodoxie subie.

-Dans Taxi Driver, 4 élements de la fin du film ne collent pas, et sont complètement invraisemblables: après avoir flingué de son propre chef tout un gang de mafieux pédophile (et avoir acquis illégalement les armes pour le faire), Blickles
1), survit et se rétabli miraculeusement
2) n'est pas poursuivi d'une manière ou d'une autre, est même reconnu par les médias comme un héros
3) reprend la même vie qu'avant, mais en ayant compris qu'il pouvait assumer de manière relativement apaisée son côté "catho straight-edge sans sexe".

Même les retrouvailles avec Betsie sont irréelles: "j'ai lu dans la presse ce qu'il vous est arrivé", sur le ton: "je suis contente qu'en vous improvisant justicier, en vous prenant une balle dans la nuque et sortant intact du coma, vous semblez avoir trouvé votre vocation. C'est peut-être une chance de trouver la juste distance qui permettra une relation harmonieuse entre nous". Assez incroyable, car le film sous-entend que la force de Betsie, c'est d'être le seul personnage de l’intrigue à avoir une vision politique construite, à laquelle elle croit.

4)Enfin quatrièmement, il est incroyable que le personnage d'Easy voit sans destin décrire une boucle, et reprenne une carrière d'écolière modèle chez ses parents. Elle est à la fois sauvée et sacrifiée, car après tout, son désir d’intégrer une communauté hippie dans le Vermont était vraisemblablement fort, personnel, et lié à une vraie connaissance de soi-même, au contraire de son retour vers la famille et ses parents bornés qui ont bien préparés la fuite de leur fille.

Peut-être que le film lui reproche d'avoir cru à une incarnation de l'amour qui soit ancrée dans le quotidien, mais illusoire, avec "Sporty", alors que les autres personnages du films n'ont pas de vie quotidienne. La possibilité du rachat se fait au détriment de cette idée de quotidienneté de l'amour. Pour Scorsese l'amour existe, mais uniquement comme une révélation qui arrive comme un évènement unique, qui délivre de l'extérieur la vérité sur le quotidien. L'amour est un message, pas une expérience.

Scorsese a toujours voulu laisser planer l’ambiguïté quand à la fin de Taxi Driver. Dans une interview (je ne sais plus si elle se trouve dans l'édition double DVD), il parlait d'une sorte de dernier "fantasme" de Bickle avant sa mort (le long traveling allant du corps de De Niro à la rue symbolisant l'âme de Bickle en train de se faire la malle). Bickle fabrique sa fin idéale, chevaleresque. Scorsese parlait également du dernier plan, quand De Niro réajuste le rétroviseur sur un effet de bruitage strident. Le taxi se dissipe ensuite dans les vapeurs, celles du rêve ?
Scorsese et Schrader se sont pas mal bagarré sur le tournage, le dernier n'appréciant pas la liberté que prenait le premier sur son scénario. Je ne sais pas quelle était la fin initiale dans le script de Schrader.

Tony le Mort a écrit:Merci pour l'information, naïvement je n'avais pas pensé à voir la fin de Taxi Driver comme le rêve possible de Bickles mourant.

Des films où des vivants rêvent leur mort, ou bien des morts rêvent leur vie, il y en a plein, et d'excellents ("All That Jazz" m'avait fort touché enfant- je crois un peu contemporain à Taxi Driver, tiens d'ailleurs mon père aime bien ce film, mais aussi "Heaven can Wait " de Lubitsch, "Mrs Muir" de Mankiewicz et "A Wonderful Life" de Capra où ce thème revient aussi, des trucs qui passaient sur FR3 ou la BBC vers Noël), mais ce que j'aime bien chez Ferrara, c'est le refus de cette "facilité", il montre le point exact où la religion doit refuser le sentimentalisme pour être vraiment une forme de compassion "efficace". La mort du flic dans la métro ou celle de Walken, le combat entre Snipes et Fishburne sont bouleversants.

Dr. Apfelgluck a écrit:
Tony le Mort a écrit:Merci pour l'information, naïvement je n'avais pas pensé à voir la fin de Taxi Driver comme le rêve possible de Bickles mourant.

Les fins ambigües sont un peu récurrentes dans les premiers Scorsese. Celle de "Mean Streets" laisse déjà beaucoup de questions ouvertes : qui va survivre ? Que devient Johnny Boy ? (on le voit partir titubant, la main sur la nuque).


Dans "New York New York", De Niro et Minnelli se retrouvent en coulisses après des mois de séparation. De Niro l'invite à dîner et l'attend à la sortie. Minnelli regarde la porte, hésite. Finalement elle décidera de ne pas aller au rendez-vous, laissant De Niro s'évaporer (encore une fois, la disparition) dans la pluie new-yorkaise. A la base, Scorsese voulait clôre sur l'hésitation de Minnelli devant la porte : le film se terminant ainsi sur la question "va t-elle y aller ? Est-ce qu'il y aura rédemption ?"
Quand les producteurs ont appris cela, ils sont montés à la charge contre Scorsese. Ils l'ont même obligé à filmer un "happy ending" dans lequel De Niro et Minnelli se réconcilient. Finalement, compromis fut trouvé avec cette fin montrant De Niro sous la pluie.
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Message par Borges Lun 4 Juin 2012 - 18:34

Greil Marcus et Don DeLillo discutent de Dylan, de cinéma, de choses comme ça (dans Believer).

A un moment, Greil pose une question que Don trouve (hyperboliquement, les américains sont plus cartésiens qu'on ne le pense; ils ne doutent de rien; avec Dieu dans leur rang) presque métaphysique :

- "Vous est-il arrivé qu'un film influence le livre sur lequel vous travaillez";

-"Certainement", dit Don, mais il peut pas répondre précisément. "Il y a sans doute dans l'oeuvre de Godard quelque chose qui a eu de l'effet sur moi" (Godard pas Cronenberg). "Mais je serais incapable de désigner un livre, un paragraphe ou une phrase en particulier, et de dire : "Ca vient de "Bande à part" ou de "Week-end".

Greil confirme;c'est bien difficile de repérer les influences. Un exemple lui vient. Il avait assisté, voilà des années, à la première de "La dernière Valse", le film consacré par Scorsese au dernier concert de l'un de ses groupes favoris "The Band" (On parle d'un biopic, avec le vampire de "Cosmopolis").

Après le film, alors qu'ils parlent cinéma, Scorsese lui demande :

- "Tu t'es aperçu, j'espère que toute la première partie (ailleurs il parle juste des 15 premières minutes) de Taxi driver est basée sur l'album "Astral Weeks" de Van Morrison".

C'est sans doute le disque que Greil a le plus écouté dans sa vie, mais il répond que non, il avait pas repéré cette influence.

Scorsese le regarde pas content, méprisant même.

-"Et bien tu vois, Jay Cocks, il a compris tout de suite."


Et c'était pas facile; "Astral weeks" compte parmi mes disques favoris ever de tous les temps; et pourtant j'ai beau le savoir, je vois pas de rapport entre le disque et le film.

Où se situe l'influence? Dans quelques mots de la voix off du taxi driver?





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Message par Dr. Apfelgluck Lun 4 Juin 2012 - 20:29

Autre détail, dans les différence entre le scénario de Schrader et la version de Scorsese :
A la base, le personnage de Sport était afro-américain. Scorsese et Schrader se sont beaucoup disputé à ce sujet, Marty ayant peur que les spectateurs peu "avertis" ne croient que le film délivre un message raciste. Il aurait dit à Schrader : "Tu n'est qu'un sadique avec les noirs dans ton script".
Autre point, l'action de "Taxi Driver" a lieu à Los Angeles dans le scénar. On connait le malaise que ressent Scorsese pour cette ville, il a toujours avoué avoir grand mal à y tourner et à y vivre.

Outre Morrison, "Taxi Driver" est traversé par deux autres songwritters. Jackson Browne, évidemment :




"He's a prophet and a pusher, partly truth, partly fiction—a walking contradiction."
C'est avec ce passage de "The Pilgrim, Chapter 33" que Betsy décrit Travis lors de leur premier rendez-vous.

See him wasted on the sidewalk in his jacket and his jeans

Taxi driver Taxidriver

He's a walkin' contradiction, partly truth and partly fiction
Cela rejoint la fin.

Travis a également le même régime alimentaire que celui du curé de campagne, du pain trempé dans de l'alcool. Le journal de Travis, comme celui du curé, rythme également le film (Schrader a été un des premiers américains à consacrer un livre à Bresson). Les deux ne se sentent-ils pas, comme le dis Travis, "abandonné de Dieu" ? "God's lonely man".

Dans un de ses cours de Vincennes, Deleuze disait que les jambes n'existait pas dans "Taxi Driver", que c'était un film d'homme sans jambes ou quelque chose comme cela (Borges rectifira, je ne sais plus la phrase exacte). Travis dit d'ailleurs que "la position assise l'a avachit".
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Message par Invité Dim 10 Juin 2012 - 20:21

http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_Fort_Alamo

comme on peut le voir le western est inscrit dans le nom de Travis.

( à suivre ).

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Message par Invité Lun 11 Juin 2012 - 17:08

William Travis a été un des combattants d'Alamo, bataille qui, par la suite, allait rendre le Texas aux américains. Au cri de "Souviens-toi d'Alamo", Travis et ses hommes accèdent au rang de martyres.
En vertu de son nom Travis (Bickle) est associé au mythe sacrificiel des martyrs d' Alamo chargé de deux siècles d'histoire américaine sanglante. A l'origine de Travis il n'y a pas seulement le Vietnam il y a aussi ces cycles de violence à répétition aux Etats-Unis mêmes.
Taxi driver focalise dans la pathologie de Travis, le point aveugle entre sa trajectoire individuelle et l'histoire américaine.
Certain religieux américains prêchant l'apocalypse assimilent les victimes d'Alamo aux martyrs chrétiens : Travis a tout d'un ange exterminateur !

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Message par Dr. Apfelgluck Lun 11 Juin 2012 - 17:27

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La compagnie fictive King Kong, celle de Travis dans "Taxi Driver". D'après les "experts" en matériel militaire, la veste que porte Travis était distribué aux tankistes au Vietnam. Un tank : le blindage et la puissance de feu. C'est un peu Travis lors du massacre final, bourré d'armes et résistant à tous les projectiles qui lui sont administrés.

Quand à King Kong, l'Empire State Building revient dans quelque Scorsese des débuts. Dans "Mean Streets" Johnny Boy/De Niro s'amuse à tirer, comme hypnotisé, sur l'Empire State depuis le toit d'un immeuble.
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Message par Invité Lun 11 Juin 2012 - 17:37

c'est aussi sa "coupe" de cheveux celle que se faisaient les combattants du Vietnam avant d'aller au feu.

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Message par Dr. Apfelgluck Lun 11 Juin 2012 - 17:43

slimfast a écrit:c'est aussi sa "coupe" de cheveux celle que se faisaient les combattants du Vietnam avant d'aller au feu.

"Pendant la Seconde Guerre mondiale, des soldats-parachutistes de l'aéroportée américaine se rasent les cheveux en iroquois par esprit de corps avant d'être parachutés derrière les lignes ennemis. Ils imitent ainsi une coupe de cheveux iroquoise car la tradition veut que les Iroquois n'aient pas peur du vide. La photo prise par Robert Capa qui représente ce corps d'armé, ainsi coiffé, et est datée du 25 mars 1945 et est considérée comme la plus ancienne photo où un groupe a recours à cette coiffure sans être des autochtones amérindiens"

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Message par Invité Lun 11 Juin 2012 - 17:48

Wink

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Message par Invité Lun 11 Juin 2012 - 19:40

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Image miroir du geste de De Niro à la fin du massacre de Taxi Driver et peinture en hommage à Pierrot le Fou.
Relation entre les anti-héros suicidaires et fous de ces films et l'usage qu'ils font des couleurs primaires pour décrire une histoire cauchemardesque.

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Message par Invité Lun 11 Juin 2012 - 20:04

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Message par Invité Lun 11 Juin 2012 - 20:09

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Message par Invité Lun 11 Juin 2012 - 20:36

Plus que par les films français des années 60, Taxi Driver est influencé par le film noir américain ( que la Nouvelle Vague adulait ).
Le film noir, s'enracine dans le traumatisme de l'après guerre, ce sentiment décevant de la société aux yeux de ceux qui avaient combattu pour elle. Ce que la seconde guerre est au noir, le Vietnam l'est à l'histoire de Travis.
Selon Schrader le film noir contient l'expression d'une anxiété qui entoure la question de l'identité masculine. On le voir bien dans Taxi Driver par exemple avec les multiples occasions où sont érotisées les armes à feu ( au cinéma, quand il achète ses armes au "représentant de commerce " ect..).
L'anxiété, visible dans le contrecoup de la seconde guerre mondiale, se manifeste à nouveau dans les années 70 comme conséquence du mouvement féministe et de l'attention portée à l'élaboration d'un genre sexuel (qui donneront les travaux de Judith Butler ).
La figure de Travis est le symbole que nous reconnaissons aujourd'hui de cette angoisse masculine, de castration et de mort.

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Message par Dr. Apfelgluck Mar 12 Juin 2012 - 8:59

Je réfléchissais à d'autres films contenant une fin "fantasmée". Il y a bien "Once Upon A Time In America" de Leone. Le plan final sur le sourire narquois de De Niro laisse suggérer que toute la partie avec Noodles âgé était en fait un délire sous opium. D'ailleurs, il est vraiment peu probable qu'il parvienne à semer aussi facilement les tueurs implacables envoyer à ses trousses.
Là aussi, pas de rédemption possible (les retrouvailles avec Deborah etc...) Noodles restera celui qui a balancé ses amis et violé son amour de jeunesse. Ses fantasmes seront perdus dans les voiles de l'opium (le visage de De Niro est d'ailleurs filmé à travers un voile dans le plan final). Tout ne restera que jeu d'ombres (Noodles qui s'arrête devant les ombres chinoises en entrant dans la fumerie).



La dégradation de l'amitié du gang de Noodles rappelle d'ailleurs un peu celle des petites frappes/loosers de "Mean Streets".
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Message par Eyquem Mar 12 Juin 2012 - 19:13

Salut Apfelgluck,
Je réfléchissais à d'autres films contenant une fin "fantasmée". Il y a bien "Once Upon A Time In America" de Leone. Le plan final sur le sourire narquois de De Niro laisse suggérer que toute la partie avec Noodles âgé était en fait un délire sous opium.
pourquoi seulement la partie où il est âgé ? Puisque le film commence (presque) dans la fumerie, c'est toute l'histoire qui est mise entre parenthèses et qu'on peut voir comme un songe.

Mais "fantasmé" n'est sans doute pas le bon terme pour le Leone. J'aime bien cette formule de Baudelaire :
L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps,...
On ne saurait pas vraiment dire en quoi ça consiste, approfondir le temps, mais ça colle parfaitement au film.


Sinon, dans le registre des fins fantasmées, dernièrement, il y avait peut-être "Take shelter".
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Message par Invité Mar 12 Juin 2012 - 19:39

tout ce qui est à l'écran, en général, est fantasmé mais la fin des Nuits de Cabiria l'est particulièrement, si l'on peut s'accorder sur des degrés de fantasmagorie chez Fellini, et doublée, décuplée d'un des plus beaux regards et regard caméra de l'histoire du cinéma, celui de Giullietta Massina. On avait déjà discuté avec Borges du ridicule que Mourlet pensait de Massina.

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Message par Invité Mar 12 Juin 2012 - 19:42

la cinéphilie n'est pas autre chose que du Bovarysme.

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Message par Invité Ven 15 Juin 2012 - 20:23

Les paupières sont le siège possible du bonheur sur terre et elle sont les lieux symboliques des identifications parentales.

Taxi driver 2Q==

voila une image du bonheur, les yeux grands fermés.
on a beaucoup critiqué l'affiche anniversaire de la 65 ème édition du festival de Cannes, cette année, sur laquelle Marilyn Monroe, face objectif, souffle des bougies, les paupières closes, on a critiqué son absence de regard pour un art oculaire, spéculaire.
Mais cet art est tellement édulcoré, pris entre l'industrie du dvd et du téléchargement, la publicité écrite, orale, fimée, Borges n'arrête pas d'en instiller les vidéos publicitaires, qu'il appelle des spectres - pourquoi ? ce qui est bon pour Borges serait il bon pour les spectres ? que l'on peut raisonnablement se poser cette question : pourquoi les réalisateurs continuent-ils à faire des films ?

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Message par Invité Ven 15 Juin 2012 - 20:55

Taxi driver , à ma connaissance, est le seul film qui ait inspiré directement la tentative d'assassinat d'un Président, en l'occurrence Reagan par John Hinckley, en 1981, dont la défense lors de son procès fut de dire que " c'était pour pouvoir entrer en union mystique avec Jodie Foster ". lol. Au moment de sa tentative d'assassinat il venait d'intégrer Yale, où Foster étudiait. Son geste inscrit d'emblée le film dans l'histoire culturelle des Etats-Unis. Une histoire pleine d'échec, que ce soit le Vietnam, la contreculture des années 60, l'identité masculine

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Message par Invité Ven 15 Juin 2012 - 21:00

pour parachever le tout Schrader, qui écrit le scénario, à sa sortie de l'hôpital où il est soigné pour un ulcère à l'estomac, du à la boisson dit qu'il s'agit d'un film sur la solitude que l'on s'impose à soi même, le taxi étant le symbole absolu de l'isolement urbain, un cercueil de métal monté sur roues.

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Message par Invité Sam 16 Juin 2012 - 10:37

Travis, Taxi Driver, Travis est un raccourci, un mot valise pour Taxi Driver a une autre généalogie en la personne d'Arthur Bremer qui a défrayé la chronique en 72 par sa tentative d'assassinat sur la personne de George Wallace, gouverneur d'Alabama, ne réussissant "qu'à" le paralyser des deux jambes - Travis non plus n'a "pas de jambes" dans son taxi, c'est un freak !

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Message par Invité Sam 16 Juin 2012 - 12:42

Schrader trouvait fascinant que Brenner, ce psychopathe du Middle west dans son journal intime publié en 74, se parle à lui même à la manière du pickpocket de Bresson. Il en a gardé l'idée pour Taxi Driver.

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Message par Dr. Apfelgluck Lun 18 Juin 2012 - 18:37

La chemise à carreaux ainsi que les bottes de Travis appartenaient à Schrader. Il en a fait cadeau à De Niro au début du tournage.

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Message par Invité Lun 18 Juin 2012 - 19:04

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c'est rigolo de savoir ça. on dirait que Schrader avait été payé et qu'effectivement il avait des fringues neuves.
j'aime bien cette idée ...

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