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saboteur (hitch, 1942)

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Message par Borges Mer 11 Avr 2012 - 13:06

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ce film est absolument nul; rien n'y tient la distance, ou en haleine;

"ce n'est pas le meilleur cadeau que l'on puisse faire à des films inégaux que de les enfouir sous un fatras d'analyses ou de décrire ces films comme l'oeuvre d'un génie"

(manny farber, à propos du maître de l'univers)

comparer ce jugement avec l'attitude de truffaut lors de ses fameux entretiens avec le maître; flatteries et dévotion bêtes;


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Message par Invité Mer 11 Avr 2012 - 14:26

ça a le mérite d'être direct et fendard !

avoue que tu l'aimes ce Manny Farber ...

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Message par Invité Mer 11 Avr 2012 - 15:16

Ceci dit Truffaut a quand-même tourné plus de films que Borges (dont des policiers), qui il est vrai s'il devait refaire un recueil d'interview avec Hitchcock, saurait éviter les pièges de la flagornerie et de la surestimation...


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Message par Invité Mer 11 Avr 2012 - 15:33

La technique de l'antiflagornerie ou de l'antisurestimation est simple, ou en tout cas peu coûteuse.

Là où Truffaut dit:

François Truffaut : (...) Il faut dire que vingt-six ans après, quand on le revoit, Rebecca (1940) est très moderne, très solide.
Alfred Hitchcock : Cela tient encore debout à travers les années, je me demande comment.
F.T. : Je crois que d'avoir eu à tourner ce film a été très bon pour vous, comme l'aurait été une histoire loin de vous, ce n'était pas un thriller, il n'y avait pas de suspense, c'était une histoire psychologique. Vous avez été contraint d'introduire vous-même le suspense dans un pur conflit de personnages, et il me semble que cela vous a permis d'enrichir vos films suivants, de les nourrir de tout un matériel psychologique qui, dans Rebecca (1940) , vous avait été imposé par le roman.
A.H. : Oui, c'est très vrai.
F.T. : Par exemple, les rapports de l'héroïne, au fait comment s'appelle-t-elle ?
A.H. : On ne la nommait jamais.

...il faut s'imaginer face à Hitchcock tous les soirs avant de s'endormir en train de dire:


Cogito ergo Sum: (...) Mais il faut dire que 26+ 45 = 71 ans après, quand on le revoit, Rebecca (1940) a fort vieilli et est fort démodé.
Alfred Hitchcock : Mais cela tient encore debout à travers les années, je me demande comment.
C.E.S. : Mais Daphnée du Maurier c'est de la littérature pour bonnes femmes de toute manière! Y'avait-qu'à pas partir de ce matériau. Vous auriez du choisir plus intellectuel, ample et moderniste, à la place. Tiens pourquoi pas "l'Homme Sans Qualité" de Musil.. Ca aurait eu plus de gueule. Et puis Mossbruger est un personnage complètement hitchockien. Vous auriez dû le percevoir...
A.H. : Oui, c'est très vrai.
C.E.S. : Mais les rapports de l'héroïne sont très stéréotypés, au fait comment s'appelle-t-elle ?
A.H. : On ne la nommait jamais.
F.T. : Mais franchement c'est un truc complètement éculé, non? On ne me la fait pas en tout cas...

En effet Hitchcock étant mort depuis plus de 40 ans ,on présume que ses réponses présentent une faible variabilité. De toute façon ça change pas grand chose, l'anti-flagornerie n'étant qu'une position réellement sollipsiste sur des échanges passés.

Si ça marche et tu peux le répéter avec Fritz Lang et Bergman, alors bienvenue dans le FLICF (Front de Lutte Intellectuelle Contre la Flagornerie ). Un recueil d'interview de Michel Ciment et un bic rouge offert pour les 15 premiers adhérents


Dernière édition par Tony le Mort le Mer 11 Avr 2012 - 18:54, édité 12 fois

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Message par Borges Mer 11 Avr 2012 - 15:34



hi slimfast;

Oui, j’aime bien manny, même si nous n'avons rien à voir politiquement, même si le lire fait durement suer, et si on sort de ses textes sans bien savoir où le mec a voulu en venir , ou ce qu’il a cherché à démontrer. C’est peut-être ça finalement sa force : émietter les films, les disperser, et nous faire perdre comme dirait nietzsche notre amour de la substance, du tout et autres notions métaphysiques. Le mec ne croit ni à l’auteur, cette invention, ni à l’oeuvre, autre invention; il ne croit même pas à l’unité de ses propres jugements, à l'illusion d'un sujet, d'un moi critique transcendantal, si on veut dire ça à la kant, ou à celle de ses humeurs. Dans la même phrase il passe de l’éloge à la pire des vacheries, et ce que j’ai cité sur hitch, c’est pas le plus méchant des passages de ce texte...

pour Hitch, qui a tout de même fait un tas de films dignes d'un amateur sans le moindre talent, on ne peut que lui donner raison ; saboteur, par exemple, c’est terriblement mauvais; et pourtant, quand je me suis décidé à le regarder, c'était ça ou "le héros sacrilège"; d'abord vainqueur, le hic est que je craignais de l'avoir déjà vu; dans le doute, je me suis dit que "la cinquième colonne", ce serait mieux, comme je voulais du neuf, du dépaysant, un imaginaire inconnu. J’ en attendais pas grand chose, je voulais juste comme on dit passer un bon moment de super divertissement vieillot,en me plongeant dans l'univers des espions, des traîtres, des organisations secrètes, des wrong men et autres agents doubles, avec une jolie fille moins innocente qu'on la voudrait, ce fut foiré ; faut jamais rien attendre d’un auteur en se fiant à la mythologie de son nom, à son image, ou aux souvenirs des bons moments qu’il nous a fait passer, c'est le plus sûr moyen de le détester; même hitch ne peut offrir que ce qu'il a...


j'en dirai plus peut-être sur ce film, quand j'aurai surmonté l'effet déprimant de ces remarques de manny farber, faites en 1968, donc bien avant l'invention du net, des blogs, des forums, ou de la shoutbox des enculturés,



"l'un des faits désespérants quand on fait partie du monde du cinéma contemporain c'est que tous les trente mots environ on entende "Truffaut, Moreau, Godard", un ressassement très déprimant, et qu'une bien trop pesante fraction de chaque journée soit soit dévorée par ce verbiage obsessionnel touchant au cinéma. C'est souvent un bruit sans joie, incapable d'inspirer quiconque, mais qui suggère que les cinéphiles modernes essaient de posséder le film ou du moins de lui donner une forme ou une importance qu'il ne possède pas"

"vous êtes dans un bar d'étudiants où janis joplin et aretha franklin sortent leurs tripes mais sont à peine audibles à cause d'un type qui raconte que "jean vigo était un maître des scènes de rue avec des foules allant en tous sens" , alors qu'un autre, qui n'est même pas encore né, rêve à haute voix, en gueulant, à ce que sera devenue sa vie après qu'il aura vu les films de pierre huygue, particulièrement Streamside Day."





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Message par Invité Mer 11 Avr 2012 - 15:43

d'ailleurs le premier passé maître dans l'art en général, la flagornerie en particulier et l'autocébration pour les intimes est Htch himself ...

en l'espèce j'aurais plûtot tendance à ne contester l'honnêteté de Truff que sur le plan éditorial pour son bouquin. disons que les deux Hich et lui ont réussi de ce point de vue là un très joli coup.

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Message par Invité Mer 11 Avr 2012 - 15:58

oui tu a raison mais ne désespérons pas ; le langage est un sac encore empli : il emerge parfois tout neuf d'un film, La vie au ranch ou Bungalow D'Ulrich Köhler, voire à propos d'un film, et ici même.

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Message par Invité Mer 11 Avr 2012 - 16:13

A la fin, il n'y a pas une scène de bal assez belle? peut être à cause de sa brièveté, un couple pris dans un étau, un instant perdu dans l'artifice de la mondanité, comme si c'était le dernier.
Robert Cummings ne semble pas très bien savoir quelle est sa place, c'est assez touchant en un sens.
Je me demande si ce n'est pas encore, de la part de Hitchcock, un film avec un bagage, une sensibilité anglaise, reprendre la formule des 39 marches _ses deux films américains précédents s'occupent d'histoires européennes, ou se passent sur le vieux continent _ une tentative de couture pas très ferme, mal prisée, entre deux temporalités, deux espaces, que le présent ne vient pas resserrer; un film d'immigré peut être pour lui, encore?

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Message par adeline Mer 11 Avr 2012 - 18:00

Ah oui Erwan, la scène de danse au moment du bal est marquante. Il y a une espèce de balancement de l'ensemble de la séquence, ils balancent en valsant, la caméra balance d'une manière incompréhensible et elle tourne un peu comme elle tournait autour de CG et Ingrid Bergman dans Notorious, ou de CG et Eva Marie Saint dans La Mort aux trousses. Ça m'a marqué. Sinon, le film m'avait fait le même effet que Les 39 marches : il ne m'a laissé pratiquement aucun souvenir sauf une scène (ici celle du bal, celle du petit doigt coupé dans Les 39 marches), et puis m'a donné une impression de maladresse incroyable, voire même d'erreurs dans le scénario. Des séquences abruptement coupées, des ellipses mal introduites et boiteuses. Bizarre.

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Message par Invité Mer 11 Avr 2012 - 18:01

"Les 39 Marches sont très surestimées. A la même époque Ford tournait en couleur lui..."

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Message par glj Mer 11 Avr 2012 - 20:25

Il est evident que Hitch trouva une recette à un moment, disons dans les années 50 : de grands acteurs, des grands compositeurs, un sens de la structure de ses films basé sur la manière dont saul bass synthétisé lui-même le scénario du film dans le générique, un sens du montage découlant de cette structure. Bref il y eu à ce moment une symbiose ou tout s'intégra parfaitement.
Avant il eu beaucoup de tâtonnements ou Hitch peaufina son sens du cadrage, du montage, de la structure du récit, du choix de ses scénarios. Lorsqu'on voit d'ici sa carrière, on voit bien que tout ce qu'il fait avant les années 50 et tourné vers ce but : faire des films comme "vertigo" "rear windows" "psycho" "the birds" " north by northwest"
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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 7:26

Borges a écrit:ce film est absolument nul ; flatteries et dévotion bêtes

cette dévotion à l'auteur est un sérieux problème dans l'histoire du cinéma. Je pense notamment à Assaut de John Carpenter considéré comme son premier film sérieux et hautement estimé par les cinéphiles... Film terriblement nul, politiquement archi-confus ou très à droite pour faire écho à ce qui se disait ailleurs sur le forum.

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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 14:49

Enfin bref quand on n'a rien foutu de sa vie et qu'on a un bagage culturel aussi supérieur que précisément délimité, on devient révisionniste, c'est bien connu.
Il y a des révisionnistes nietzschéens, des révisionnistes kantiens, des révisionniste de droite, des révisionniste de gauches, et mêmes des révisionnistes du centre, mais qui ne le resteront pas.

Note je m'inclus dedans, en le sachant.

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Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 15:56

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Message par Dr. Apfelgluck Ven 13 Avr 2012 - 17:50

François Truffaut : (...) Il faut dire que vingt-six ans après, quand on le revoit, Rebecca (1940) est très moderne, très solide.

Bazin, pourtant un des grands maîtres à penser de Truffaut, trouvait que "Rebecca" était un des films les plus mauvais d'Hitchcock, basé uniquement sur la technique mais vide niveau mise en scène (l'article sur "Notorious" dans le recueil "Le cinéma de la cruauté").
Dr. Apfelgluck
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