présidentielles

à nos amis d'enculture, un peu déprimés, on a envie de conseiller la lecture de "circonstances 7" de badiou :"voter ne sert à rien, qu'aux ennemis. S'abstenir n'est pas assez; s'abstenir est encore une modalité d'obéissance à l'injonction électorale, la modalité négative. Les places négatives prescrites par un système ne sont pas celles où la négation vraie de ce système devient active et créatrice. Ni voter blanc, ni prôner l'abstention, ne rompent vraiment avec l'hégémonie de la "démocratie"- dont le vrai nom, que je propose depuis longtemps, devrait être "capitalo-parlementarisme". Nous devons conquérir une souveraine indifférence au vote. Voter est la cérémonie, à la fois passive et massive, par laquelle le pouvoir d'Etat, invariablement composé de fondés de pouvoir du Capital, autorise, ranime, à partir de notre humiliante participation à cette cérémonie, sa propre existence perverse

slimfast a écrit:en d'autres temps on disait : élections, piège à cons !

c'est précisément après ces temps, 1968, dans la suite du "grand cri collectif "Elections piège à cons", que badiou n'a plus jamais voté : "44 ans. il y a 44 ans que j'ai cessé de donner mon aval personnel à cette procédure d'Etat. Et bien, j'avoue que je me félicite, à chaque fois qu'elle fait retour, de n'avoir pas à délibérer à son sujet. Ce qui résulte de chaque échéance électorale valide à mes yeux, et à chaque fois davantage, que je m'en sois tenu à distance."
(badiou, circonstances 7, p.10)

j'aime beaucoup le passage sur "la foule des nigauds qui défilaient en masse en 1981 du côté de la bastille..."

Eyquem a écrit:salut,

voter ne sert à rien, qu'aux ennemis.

Ca sert un peu, quand même. En 36, en 45. En Amérique latine.

Il faut les deux : les urnes et la rue.

Borges a écrit:

Ne pas participer à des élections organisées par l'ennemi..

circonstances 7, P.26/27/86

à la fin du bouquin y a une petite biblio :

pour ceux qui veulent défendre de manière forte le parlementarisme, les élections, badiou conseille le livre d'un certain marc crépon "élections" : "on y trouve, dit badiou, une critique acerbe et détaillée de mes positions, et une apologie argumentée de la procédure électorale."