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Le galop de Patricia : comment dresser l'image en mouvement de l'invariance ?

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Message par Borges Mar 31 Jan 2012 - 8:52

pour échapper aux niaiseries sur hawks, le western, rappelons quelques chevaux récents au cinéma

celui de BT,
celui de SS,
celui de WH,
celui de RAZ,

comment expliquer ce retour du cheval (épuisé, de guerre, de rêve, d'une résistance poétique, chanté, donc, comme l'un des plus fameux) en dehors de son genre favori ?



le cinéma commence avec le cheval,

Le galop de Patricia :  comment dresser  l'image en mouvement de l'invariance ? Le-galop-de-daisy


l'art commence avec le cheval : dans la grotte des rêves, que certains appellent aussi salle obscure
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Message par Invité Mar 31 Jan 2012 - 14:54

le cheval est à l'origine du cinéma à cause de son allure bizarre ( à un moment ses quatre jambes sont décollées du sol ) !!

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Message par Borges Mar 31 Jan 2012 - 15:04

dans ma liste, j'avais oublié ce cheval (complément de celui de PM, pas de cow boy sans indien)
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un chef sioux descendant de crazy horse avait demandé, il y a quelques années, au cabaret de changer de nom par respect pour son ancêtre

"Pour filmer le travail et rendre toute la puissance du cheval, j’ai opté pour des plans larges. J’ai regardé beaucoup de films de danse pour m’inspirer. "


(Patricia Mazuy)


de travolta (le cow boy urbain) au cheval, il y a donc la danse


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Dernière édition par Borges le Mar 31 Jan 2012 - 15:33, édité 1 fois
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Message par Invité Mar 31 Jan 2012 - 15:29

le cinéma au départ est une épreuve du réel, un haut fait de ce que sous tend l'ère industrielle : sa reproduction même.

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Message par Invité Mar 31 Jan 2012 - 15:34

le cinéma est une machine, plus un oeilleton.

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Message par Borges Mar 31 Jan 2012 - 15:42

slimfast a écrit:le cinéma au départ est une épreuve du réel, un haut fait de ce que sous tend l'ère industrielle : sa reproduction même.

Je dirai que le cinéma au départ, c'est avant tout l'épreuve du mouvement, comment le rendre, le construire, le penser... Ne pouvant faire le mouvement, par la caméra, le montage, il lui fallait passer par le mouvement indirect, il lui fallait filmer le mouvement des êtres mobiles, dans le premier genre hollywoodien, le western, le train, le cheval...; que nous disent les chevaux de ces quelques films récents ? c'est la question de l'être et du devenir ? J'avancerais cette première hypothèse, s'il est question du cheval au cinéma, c'est que l'auto-mobile est en question...
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Message par Borges Mar 31 Jan 2012 - 15:49

slimfast a écrit:le cinéma est une machine, plus un oeilleton.
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on peut penser aux grands borgnes du cinéma, mais il faut une fois de plus remonter plus loin, aux mythes, nordiques (ressuscités par fincher aussi)


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pas le même oeil, mais le même problème, celui de l'"auto", du manque, du supplément; les êtres ne se suffisent plus à eux-mêmes, ne peuvent plus voir, marcher, penser... seuls, par eux-mêmes

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Message par Invité Mar 31 Jan 2012 - 15:52

le cinéma sera vite après son démarrage incrédule et inoffensif, ce dont on aura parlé ailleurs, cette " soif du mal ".

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Message par Invité Mar 31 Jan 2012 - 16:54

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oui, comment dresser l'image en mouvement de l'invariance ?

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Message par Invité Mar 31 Jan 2012 - 17:51

Ce que nous dit le cheval, c'est hue, sauf chez Fantomas où il parle.

Il y aura t-il un cinéma après la mort du dernier cheval?
Il y a bien l'oiseau de la fin de THX1138 (ou les motos fonctionnent comme des chevaux de western) que l'on peut interpréter de deux manières opposées. Soit sur un mode hyper-darwinien: dans le monde d'après le désastre nucléaire seuls les oiseaux qui ont déjà survécu à la fin de l'ère secondaire peuvent survivre; l'oppression politique s'appuie sur l'idée que l'homme ne s'adapte plus biologiquement à l'environnement qu'il produit, la fable politique de l'oppression a pour objet une finitude qu'elle ne crée ni n'assume 2)ou bien exactement l'inverse: tout était mensonge, la surface de la terre était restée respirable et c'est cela qui était tu, la fable de la survie qui imposerait l'abandon totale de la personnalité et de la sexualité devant le pouvoir est une récit tenu depuis l'intérieur de l'aliénation, qui doit inventer la représentation de la finitude qui la justifie.

Le cinéma a aussi représenté la mort du cheval, dans les années 70, tout le monde le sait, à peu près vers la même époque le cinéma montre la Ford T de la Horde Sauvage et le ralenti sur les chevaux de Kagemucha. Chez Peckinpah finalement la traversée en voiture "d'Apportez moi la Tête d'Alfredo Garcia" est finalement peut-être plus forte que celle de "Macadam à Deux Voies" (Monte Hellman, l'inventeur avec Luc Moulet du western sans cheval): il y à la fois l'idée de voitures attaquées comme des diligences (ce qui implique le recours logique à la mitrailleuse) et la dérive contemplative que la modernité ne permet qu'au moment où elle s'invente.

Le cinéma est-il en train de devenir depuis l'invention de la VHS une sorte d'équitation culturelle? Un marqueur social de la bourgeoisie où elle fait survivre sous forme de loisir ce dont elle s'est justement autrefois arraché. Tout comme elle a inventé l'automobile quand le cheval n'était encore soit un moyen de transport soit utilitaire lié au travail, soit d'apparat pour la noblesse. Dans les noms composés: Rolls-Royce, de Dion-Bouton: à chaque fois il y a l'association d'un noble (qui a le capital) et de quelqu'un tout juste promu du statut d'ouvrier vers celui de bourgeois (qui a la technique), mais Peugeot, Daimler, Renault, Austin, Citroën, Chevrolet, "tout seuls" étaient des bourgeois qui avaient réunis les deux. Volkswagen elle n'a pas de nom, inventée par un dictateur et conçue par un constructeur de char. Oldsmobile une autre marque sans nom, "la vieille chose qui bouge", en fait la première marque à construire à la chaîne, a été fondée par un forgeron, c'est aussi la première marque que GM a fermé lors de la crise des années 2000:
Le galop de Patricia :  comment dresser  l'image en mouvement de l'invariance ? 220px-RansomEliOldsOldsPirate
L'automobile s'exporte comme marchandise, elle est l'objet qui au 20ème siècle associait l'impérialisme à la capacité de production capitaliste (ce que le marché des pays producteur ne suffit pas à épuiser s'absorbe dans l'empire: c'est la Peugeot 504 qui a fait tenir la Françafrique), pas le cheval qui n'est pas un produit un signe que l'occident et la bourgeoisie reprennent de ce qui lui est extérieur, à ceux qui l'ont délaissé à cause de sa puissance.
L'équitation est l'incarnation d'un superflu qui est le négatif d'un discours où une classe social ou un groupe ethnique sont censés correspondre à un type de travail bien particulier . Cette correspondance est un piège: on peut très bien refuser le fait que ce soit le travail qui détermine l'importance sociale d'un individu, sans avoir auparavant contesté cette correspondance, ce qui rend ce refus vain, laissant intact le sens de ce qu'il rejette. Le cinéma de Pierre Carles est peut-être dans la même position.



Dernière édition par Tony le Mort le Mar 31 Jan 2012 - 18:46, édité 24 fois

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Message par Dr. Apfelgluck Mar 31 Jan 2012 - 18:03

Borges a écrit:
slimfast a écrit:le cinéma est une machine, plus un oeilleton.
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on peut penser aux grands borgnes du cinéma, mais il faut une fois de plus remonter plus loin, aux mythes, nordiques (ressuscités par fincher aussi)


Le galop de Patricia :  comment dresser  l'image en mouvement de l'invariance ? Images?q=tbn:ANd9GcSflkn9NCKb2JdAv6Y6U9WwI5feUn_9VGL_dsU13ACnU-plxbPslg


pas le même oeil, mais le même problème, celui de l'"auto", du manque, du supplément; les êtres ne se suffisent plus à eux-mêmes, ne peuvent plus voir, marcher, penser... seuls, par eux-mêmes


Je suis un œil.

Un œil mécanique.

Moi, c'est-à-dire la machine, je suis la machine qui vous montre le monde comme elle seule peut le voir.

Désormais je serai libéré de l'immobilité humaine. Je suis en perpétuel en mouvement.

Je m'approche des choses, je m'en éloigne. Je me glisse sous elles, j'entre en elles.

Je me déplace vers le mufle du cheval de course.

Je traverse les foules à toute vitesse, je précède les soldats à l'assaut, je décolle avec les aéroplanes, je me renverse sur le dos, je tombe et me relève en même temps que les corps tombent et se relèvent…

Voilà ce que je suis, une machine tournant avec des manœuvres chaotiques, enregistrant les mouvements les uns derrière les autres les assemblant en fatras.

Libérée des frontières du temps et de l'espace, j'organise comme je le souhaite chaque point de l'univers.

Ma voie, est celle d'une nouvelle conception du monde. Je vous fais découvrir le monde que vous ne connaissez pas.
Dziga Vertov, ciné-oeil.
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Message par Invité Mar 31 Jan 2012 - 19:25

ce poème de Vertov a tout d'écoeurant.

l'affiche de Sport de filles me plaît beaucoup ; devant, cet oeil pour oeil, dent pour dent dont semble garant le cheval ; derrière ce cataplasme de verdure venu du fond se poser sur l'autre oeil de la comédienne, entre nature et sophistication ; c'est sport et attirant.

Cela sent bon.

Le galop de Patricia :  comment dresser  l'image en mouvement de l'invariance ? 2Q==

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Message par Borges Mer 1 Fév 2012 - 9:47

j'ai parcouru les âneries qui se disent autour du film; tous les idiots, à la suite de skorecki, se sont précipités sur la piste hawks, lutte des classes, et autres niaiseries. Le cinéma de PM n'a pas grand chose à voir avec ça, c'est pas son truc les luttes des classes dans sa forme journalistique, son affaire, comme on le disait ailleurs, justement à propos de travolta, c'est la classe, le style, la mise en forme de l'énergie, sa domestication, donc le dressage (le grand mot de nietzsche); dressage, au sens négatif et positif; c'est tout le sujet de SCyr, film nietzschéen, où sont opposées deux formes de dressage, celui qui constitue une élite, les grandes individualités, et celui qui, s'il ne brise pas les êtres, par ressentiment religieux, les soumet à une fin qui leur est extérieure. Mais c'est ainsi aussi que se font les unités, les nations, les corps sociaux. En un sens, ce film, c'est aussi un peu "naissance d'une nation". Derrière le destin de lucie s'esquisse le jugement de nietzsche (dont on sait l'admiration pour le 17siècle français) sur pascal, "la victime la plus instructive du christianisme, qui l'a lentement assassiné, d'abord physiquement, ensuite psychologiquement" ; s'il faut aller vers hawks, c'est à travers le 17ème siècle, comme le faisait rivette, dans son fameux texte...


Dernière édition par Borges le Mer 1 Fév 2012 - 9:59, édité 1 fois
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Message par IQI Mer 1 Fév 2012 - 9:55

pas le même oeil, mais le même problème, celui de l'"auto", du manque, du supplément; les êtres ne se suffisent plus à eux-mêmes, ne peuvent plus voir, marcher, penser... seuls, par eux-mêmes

Slt Borges

On retombe alors dans la technique comme palliatif, et aux animaux domestiqués comme premiers, ou parmi les premiers éléments techniques des sociétés. Est-ce que c'est la même époque, je sais pas.

(Marey fait aussi des images d'écoulement d'air)

Chien/cheval (amis de l'homme)
Chat/oiseaux (pigeons, aigles) (moins amis)

Cochons/ovins, bovins

Et il y a vraiment deux représentations du cheval, qui n'ont rien à voir dans la symbolique comme dans la façon de les faire, le profil et le facial (technique, guerrier)

Mais la domestication des flux invariants ou variants, c'est une bonne part de notre histoire - scientifique et politique.

La question, c'est pourquoi le cheval, et pas le pigeon (tout aussi fascinant ; mais on peut pas le monter Smile).

Je suis passé du coté obscur de la force, et je passe un certain temps à regarder les pigeons, ramiers entre autre. Ce qui est hypnotisant, jamais lassant, c'est le coup d'aile, ils y mettent quelque chose que, par exemple, un sprinter ne met pas dans son coup de jambe, la répétition d'un coup d'aile de pigeon, c'est toujours plus riche qu'une foulée supplémentaire d'un Bolton.

Ils sont pressés, très occupés, Bolton ne l'est pas, sa foulée est une foulée domestiquée, celle du cheval, à certains égard, aussi.

Michka Gromov (mathématicien) : nous sommes plus stupides que l'évolution


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Message par IQI Mer 1 Fév 2012 - 9:55

Lucie, donc....

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Message par Borges Mer 1 Fév 2012 - 10:03

salut IQI

« Mon bonheur! »

Les pigeons de Saint-Marc, je les revois:
Silencieuse est la place, le matin s'y repose.
Dans la douce fraîcheur, paresseusement, je lance mes chants
Tels des vols de pigeons vers l'azur
Et les rappelle,
Pour accrocher une rime encore à leurs plumes
- Mon bonheur! Mon bonheur!

(Nietzsche)
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Message par Borges Mer 1 Fév 2012 - 10:20

IQI a écrit:
pas le même oeil, mais le même problème, celui de l'"auto", du manque, du supplément; les êtres ne se suffisent plus à eux-mêmes, ne peuvent plus voir, marcher, penser... seuls, par eux-mêmes

Slt Borges

On retombe alors dans la technique comme palliatif, et aux animaux domestiqués comme premiers, ou parmi les premiers éléments techniques des sociétés. Est-ce que c'est la même époque, je sais pas.


oui, parfaitement, la logique du supplément, l'incomplétude de l'homme;

et je suis vraiment frappé, mais bon, c'est tout de même moi qui crée le lien, par le nombre de films qui mettent cette incomplétude en scène, très différents :

-y avait "une séparation", avec le vieux monsieur malade (alzheimer) qu'on retrouve dans "la planète des singes", le type du cheval de turin (et son bras paralysé), sans oublier le super paralysé de "intouchables", mais avant ça, comme je disais ailleurs, il y avait le héros de "avatar"...

-on pourrait comparer la domestique de "une séparation" à Omar sy dans "intouchables", et leur manière de résoudre le problème de "la saleté" de l'autre, "handicapé". Dans le film iranien, par un conseiller spirituel; dans "intouchables" je sais pas très bien comment le problème est résolu, sans doute, par la classe, de manière très naturelle: y a des gens qui sont faits pour nettoyer "la merde" de la société, ou comme le dit merveilleusement le clown de serge toubiana :


Une des choses qui me semblent expliquer le succès et l'adhésion au film, c'est justement que Philippe et Driss se touchent : le second s'occupe du premier, paralysé, il le lave, le torche et l'habille, sans phobie aucune. Au contraire, avec tact et pudeur. Sans peur de l'autre. Cette dimension-là, celle du "toucher", est profondément rassurante pour le public. Le message subliminal serait pour ainsi dire celui-ci : si vous êtes un jour malade, en difficulté, incapable de bouger car ayant perdu toute autonomie, il y aura peut-être, sans que vous le sachiez à l'avance, quelqu'un qui s'occupera de vous, prendra soin de vous. Il ne vous ressemblera pas, n'aura pas la même couleur de peau, mais vous vous y ferez. Il peut devenir votre ami, et vous serez alors inséparables.


texte répugnant qu'on peut lire, ici :
http://www.huffingtonpost.fr/serge-toubiana/intouchables-a-propos_b_1228261.html


face à ce problème du "handicap"

-il y aurait la solution us, la fiction, la super technologie,
-l'iranienne, la religion
-et la française, sociale...


je ne pense pas que l'on s'éloigne du dernier PM :


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Message par Invité Mer 1 Fév 2012 - 20:09

Le galop de Patricia :  comment dresser  l'image en mouvement de l'invariance ? Z


c'est l'image de l'une des trois périodes du film, celle du milieu, Gracieuse ( Marina Hands ) s'entraînant seule dans la forêt. La première partie est la rencontre entre Gracieuse et Franz Mann ( lire France ), Bruno Ganz, et la dernière, la rencontre définitive quoique tragi-comique de Gracieuse et Franz ( le couple franco-allemand ) de ce film merveilleusement bien construit dédié aux foulards de Budd Boetticher et Lee Marvin ... reposant de façon limpide sur la fruition et de façon un peu moins directe sur l'art
( difficile ) de retomber sur ses pieds, surtout quand on a monté un canasson ( lol, penser à tous ces cow-boys ).

Mais j'avais vu juste, les écuries fleurent bon, et durant cette heure quarante aucun crottin : fichtre !


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Message par Borges Jeu 2 Fév 2012 - 9:09

slimfast a écrit: durant cette heure quarante aucun crottin


Exactement, en un sens, c'est l'anti "méthode dangereuse" : éloge du propre, et de la propreté; éloge de l'élévation, du dressage, de la station debout, très droite; c'est pas pour rien que le film se termine sur l'évocation des nazis...j'avais dit que le cinéma de mazuy était un cinéma aristocratique, nietzschéen, ce film le confirme magnifiquement, il est tout entier construit autour du partage esclaves/hommes libres; éthique aristocratique individualiste contre la soumission ouvrière, mais aussi bourgeoise. Le père, et le mec amoureux de Gracieuse, sont traités comme de la merde. La grâce du film n'est pas celle de "tree of life", le contraire même, rien de divine, de l'ouverture à l'être, à la beauté du monde; la grâce est une conquête; les hommes pas plus que les chevaux ne dansent naturellement, par élection; il leur faut se fabriquer, se rendre gracieux.


un film pour sarkozy, et tous ceux qui nous font l'éloge du modèle allemand; si certains voient dans le millionnaire, justement aristocratique, de "intouchables" une image de la vieille française paralysée, que l'énergie "étrangère" doit redynamiser, la france est présentée dans ce film comme une jeune fille, pleine d'énergie, mais mal façonnée, que le maître allemand doit dresser. On est bien loin du jugement de Nietzsche sur la valeur des deux cultures.





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Message par Invité Jeu 2 Fév 2012 - 15:56

A quand un film pour "Sarkozy et les instituteurs laïcs giraldo-nietzchéens de la 3ème république en quête de dynamisme cosmopolite et nostalgiques de la colonisation qui nous font l'éloge du modèle allemand en ayant une vision périmée du la lutte des classes à cause de leur zoophobie humaniste".
Ce serait vraiment une œuvre totale...

Une critique complètement extérieure n'a pas besoin d'être fondée ou réfléchie pour être réellement disqualifiante. A la limite elle peut même se contenter de dire la vérité sur l'extérieur.

Bon d'accord c'est moi qui ai commencé à parler du "modèle allemand" (c'est à dire du décrochage et du non-renouvellement de la classe moyenne justifié au nom du productivisme en temps de crise) en voyant les affiches d'Intouchables à Berlin. Je me suis mal exprimé d'ailleurs en utilisant le mot de "vulgarité" en englobant à la fois la pauvreté visible et l'indifférence à cette pauvreté (qui n'est pas un trait caractéristique de l'Allemagne en tant que telle, mais la notion de "modèle allemand" est un mot-valise pour l'idée que la crise la justifie actuellement).

Sinon je n'ai aucun problème avec la bourgeoisie en tant que classe sociale, quitte à employer l'argent à quelque chose autant que cela soit au moins pour se donner le pouvoir à soi-même plutôt qu'à la propriété, c'est juste que les bourgeois sont individuellement insupportables eux...
J'avoue que la crise est quand-même aussi liée un peu à la bourgeoisie, au fait qu'elle essayé de financer des prestations de l'état-social (comme la retraite) par de la spéculation sur la valeurs de titres, l'hôpital directement financé même pas par la plus-value mais le capital immobilisé, et encore plus con, cru que cela coûterait moins cher qu'avoir un état. C'est à dire que la bourgeoisie actuelle est économiquement en dessous du niveau de celle de Napoléon III ou Bismarck.

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Message par Borges Jeu 2 Fév 2012 - 17:04

en passant, notons que le cheval n'existe pas dans ce film, et il le sait; son regard en dit long
Le galop de Patricia :  comment dresser  l'image en mouvement de l'invariance ? Images?q=tbn:ANd9GcTFJM1SgZN8_BnWsfVFdRVIT_XK7EqS-1ozh6lRwPzGWXWmU5mNUw

le cheval de race, comme on dit, de PM, ou le cheval épuisé de BT?

(Nietzsche encore)




-je suis souvent épouvanté par la négligence avec laquelle on écrit ; ballonatic, ou quelque chose dans le genre, sur son blog, dans un texte fait avec tous les lieux communs que l'on peut ramasser sur le net, nous parle de milieu aristocratique. Une jolie blague. La fille n’entre pas en guerre contre un milieu aristocratique, mais contre la corruption de ce milieu par le fric, la marchandisation. Il faut la comparer à une étudiante super douée qui n'aurait pas assez de sous pour faire une grande école, où elle écraserait tout le monde, si on lui laissait sa chance.

-"Gracieuse" représente les valeurs aristocratiques, guerrières, liées au cheval depuis je ne sais combien de millénaires (qui a remarqué la référence à Ulysse dans le film; très comique. On est au concours, en allemagne. franz ne sait plus quoi faire, où aller; il cherche à échapper à "sa" femme, se conduit n'importe comment, la plante, en pleine conversation avec des clients possibles. "Il reviendra, il revient toujours", dit-elle alors pour sauver la face. Plan suivant, très bref, dans le fond, et flou, on peut lire le nom d'un cheval "ulysse". Ulysse, l'homme du retour, à qui on doit le plus fameux cheval de bois de l'histoire, devenu un nom de cheval. C'est à ce retour qu'est opposée la ligne de fuite finale, et le dialogue contre le GPS : nous ne savons pas où nous allons; nous allons à l'aventure. Notons que "gracieuse" avec le retour, à elle, et à lui (à son nom d'homme libre), de Franz, gagne un nouveau jeu de langage : l'humour; l'esprit vient à la femme, par celui qui la décide à être femme et pas seulement amazone.


la nécessité de prêter attention au "nom" des personnages nous est signifiée dès le début du film, après la révolte de "gracieuse" contre la vente de "son" cheval : "c'est pas gracieuse qu'on aurait du l'appeler, mais tête de cochon"...(dit je sais plus qui; citation de mémoire)


-Joséphine de Silène (doublement significatif, et amusant, le prénom de la femme d'un grand amateur de chevaux, et le silène, qu'on lie au centaure, mais aussi à l'âne; on les représente avec des oreilles et la queue d'un cheval. )

-franz, "homme libre", doublement homme même, fort, féroce : franz mann; mann signifiant aussi "mari", qu'il n'est pas n'arrête-t-il pas de dire.


-Le seul truc intéressant dans ce texte de ballonatic, c'est le titre, qui nous éloigne un peu des références fausses, des fausses pistes : "la fille au foulard vert", pseudo du personnage de "la Confessions d'une accro du shopping", une comédie us, parfois amusante; on peut penser à d'autres filles américaines (issues de milieux "prolétaires") de comédies plus ou moins récentes...qui déploient une même énergie folle pour y arriver;"le diable en prada", et l'autre truc sur le journalisme,"morning glory", par exemple.


-on se souvient de la fin de saint cyr, Anne de Grandcamp, s’échappe de la grande école, se perd dans les bois, vole un cheval, hélas elle ne sait pas le monter, le diriger, le conduire, elle tourne en rond, s’en tire comme elle peut ; notre gracieue reprend son histoire là ; depuis cette époque,depuis le grand siècle, le siècle de la grande morale, que s’est-il passé finalement? naissance du sport, d'abord réservé aux mecs, à former les dirigeants des classes dirigeantes, il s'est popularisé, et devenu une affaire de femme. La nouvelle conquête de la femme, c’est le corps sportif (que peut un corps de femme?) Dans le film, franz ne survit pas seulement à sa gloire, toujours glorieusement d'ailleurs, il semble aussi le survivant d’une autre époque, celle où les centaures étaient des hommes...

-On nous parle de westerns, mais dans le western rares sont les filles à cheval; dans le film référence de PM, "sept hommes à abattre", la fille n'est jamais à cheval, du moins pas dans mes souvenirs, elle voyage dans le chariot. C'est à BB et à LM que la cinéaste identifie gracieuse.


Dernière édition par Borges le Jeu 2 Fév 2012 - 18:37, édité 1 fois
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Message par Invité Jeu 2 Fév 2012 - 18:01

Ben chez Hellman pourtant cité souvent ici il y a déjà "The Shooting" où Millie Perkins consomme les uns après les autres tous les chevaux du film.

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Message par Borges Jeu 2 Fév 2012 - 18:55

j'ai vu le hellman, c'est un très bon film, mais c'est pas le sujet; je parle de la règle, pas de ses exceptions. Je parle de la différence sexuelle, du pouvoir, des techniques du corps, des agencements sociaux, techniques, animaux (cf D/G), du guerrier, de l'homme, de la virilité, du cow boys, même si les cow girls peuvent aussi avoir le blues d'être sans cheval.

Il s'agit de dégager une différence, un écart, le devenir-cavalière de la femme; le retour de l'amazone, à califourchon; ce qui m'intéresse se trouve ici : http://tc.revues.org/1181;


Le cheval, symbole privilégié du pouvoir de l’homme sur l’animal, est perçu comme « l’emblème et l’instrument d’un autre pouvoir, celui de l’homme sur l’homme » (Digard 1999 : 56). Par ailleurs, le rôle dévolu à la théorie du dressage tend à conférer au cheval une dimension politique : « Apprendre à monter à cheval, c’est apprendre à gouverner son peuple » (Grange 1988 : 66).



résumé du texte :
Le mythe grec des Amazones nourrit les représentations de la femme à cheval et celles du matriarcat. Ces cavalières d’excellence vivent entre femmes et mènent la guerre au genre masculin. À l’inverse, la figure des amazones de l’Occident moderne est la manifestation d’une mise en position d’infériorité et d’une ségrégation des sexes. La technique de la « monte en amazone », qui met les femmes en équilibre précaire, est justifiée par les croyances liées à la nature féminine et à l’ordre social. La distinction entre hommes et femmes impose et résulte d’un « dressage » du corps féminin, intériorisé par les femmes elles-mêmes, au point qu’elles contribuent à le pérenniser. Le passage, dans les années 1930, de la monte en amazone à la monte à califourchon peut être interprété comme une avancée dans la voie de la désaliénation des femmes.
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Message par Invité Jeu 2 Fév 2012 - 19:32

il faut noter que la fin, au fond de cette route, avec une fermeture à l'iris, qui revient donc sur le muet, enfin, à la Charles Chaplin est un des rares moments où il ne soit pas question de cheval dont la présence entête mais qu'à contrario je me sois amusé durant le film à voir marcher les bipèdes sur leurs deux jambes comme si être juché sur un canasson devenait la monstrueuse norme.

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Message par Invité Jeu 2 Fév 2012 - 19:37

oui, face au dressage, on frémit de volupté et de dégoût - comme Franz qui est à mon sens le pivot du film.

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