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The Limits of Control

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Message par Largo Mer 2 Déc 2009 - 10:57

Out today.

The Limits of Control Limits-control-poster

Un des films que j'attendais le plus cette année. What a Face

Lu un ou deux interviews de Jarmusch, dans lesquels il évoque la lenteur délibérée de son film et son absence de rebondissements. Ces choix résultent clairement d'une volonté de se démarquer des fictions calibrées par les grands studios : rythme effréné etc, on connaît la musique.

Dans ce clivage de rythme (tant dans le montage que dans le récit en lui-même), on retrouve en fait la même opposition film d'auteur/film commercial autour du plan-séquence (fixe de préférence) utilisé à tous bouts de champ par des cinéastes tels que Chantale Akerman et Michael Haneke.

A partir de quand cette posture d'auteur vire-t-elle à la pose, au tic de mise en scène ?
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Message par DB Mer 2 Déc 2009 - 12:08

ET en plus hiers, GHost DOg !
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Message par Largo Mer 2 Déc 2009 - 15:35

Ouep, tu l'as revu ?

Bon j'ai retrouvé un interview de Jarmusch, dans Télérama, il se défend de travailler par "réaction", contrairement à Akerman je crois :

Que puis-je donc enlever de mon film que les gens aimeraient y trouver ? Ils veulent de l’action, du drame, des sommets d’émotion. Quand une fille est nue, ils veulent du sexe. J’ai essayé de me débarrasser de tout ça et de réaliser quand même un film noir capable de toucher le public. Même si l’émotion est purement visuelle. Non par esprit de négation, mais POUR la beauté et la variété de gammes qu’offre le cinéma.
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Message par DB Mer 2 Déc 2009 - 16:58

Ouais très bien dit, on est pas dans le même registre effectivement.

Je suis très amateur de Ghost Dog, et en particulier de Bankolé, "hé mon ami !", la façon dont Jarmusch met en scène une sorte d'absurdité de la vie...
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Message par lorinlouis Mer 2 Déc 2009 - 18:09

Je ne crois pas que ce soit un effet ou une quelconque réaction, chez Jarmusch. Peut-être trouve-t-on la source de cette indolence dans les influences, dans le regard, dans cette saisie de l'absurdité de la vie, comme tu le soulignes DB, de son côté insensé et doucement risible.

Moi aussi, un des films les plus attendus de cette année. Wink
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Message par lorinlouis Mer 2 Déc 2009 - 18:12

David_Boring a écrit:

Je suis très amateur de Ghost Dog, et en particulier de Bankolé, "hé mon ami !", la façon dont Jarmusch met en scène une sorte d'absurdité de la vie...

Et très bonne OST de l'ami RZA du Wu-Tang... Smile
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Message par DB Mer 2 Déc 2009 - 21:00

lorinlouis a écrit:
David_Boring a écrit:

Je suis très amateur de Ghost Dog, et en particulier de Bankolé, "hé mon ami !", la façon dont Jarmusch met en scène une sorte d'absurdité de la vie...

Et très bonne OST de l'ami RZA du Wu-Tang... Smile

Ah ça mon gars ! Tu sais qu'on ne la trouve plus nulle part en CD ? Enfin c'est devenu difficile de mettre la main dessus.

PS : j'ai cru le voir aussi dans Funny People c'est pas lui qui joue le copain du héros ?
DB
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Message par Invité Mer 2 Déc 2009 - 21:05

Hello,

Quelques textes anciens écrits à propos de Jarmush, à propos d'un de ses films assez rare je crois, son documentaire sur Neil Young and Crazy Horse, et à propos de Ghost Dog repassé effectivement l'autre jour à la TV.

La citation du cinéaste au début de mon texte, issue d'un article qu'il avait écrit dans Trafic, est intéressante, elle définie assez bien le travail de Jarmush, je crois. Il faudrait y associer le texte (que j'essayerai de mettre en ligne ici-même à l'occasion) qu'il avait écrit pour Télérama à l'époque de la sortie de "Ghost Dog", une sorte de rap en rimes dans lequel il exposait, entre autre, ses multiples sources d'inspiration pour le film.

Il me semble que ce côté "insensé de la vie" est porté par une poétique du songe, dans "Ghost Dog" par exemple, suivant ma lecture du film. C'est sans doute, entre autre, pour ça que je n'avais pas du tout accroché à son précédent, "Broken Flower", qui restait très "terre à terre", sans apesanteur, trop attaché à la quête du personnage, trop attaché à une caricature grossière de l'amérique que son personnage traversait.

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Message par lorinlouis Jeu 3 Déc 2009 - 11:33

David_Boring a écrit:
Ah ça mon gars ! Tu sais qu'on ne la trouve plus nulle part en CD ? Enfin c'est devenu difficile de mettre la main dessus.

PS : j'ai cru le voir aussi dans Funny People c'est pas lui qui joue le copain du héros ?

Nulle part ? M'enfin, DB, voyons... Tu n'as pas les mêmes sources que moi... Laughing

Oui, dans Funny People, RZA joue le collègue de Seth Rogen chez le traiteur où ils bossent. Il fait souvent de petites apparitions dans des films -dont un superbe caméo dans Ghost Dog, face à face avec Forest Withaker. On le voit aussi, brièvement, dans American Gangster. Et avec Jarmusch, dans le segment du fameux "Bill Muthafuckin' Murray", en compagnie d'un autre membre du Wu-Tang, GZA.

Word!
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Message par ^x^ Jeu 3 Déc 2009 - 17:37

ps: o

Hate de voir son dernier film ds une "vraie" salle de cinéma.






_Propos recueillis par Sandrine Marques et Romain Genissel


The Limits of Control fait référence à tous vos films : on y retrouve la question de la frontière comme dans Dead Man, des compositions à la Mystery Train, le décalage linguistique comme dans Ghost Dog. Votre film-somme?
Je ne pense pas à mes longs métrages précédents, même si je sais qu’ils infusent mon oeuvre inconsciemment. Pas plus que je ne les revois. Je fonctionne à l’instinct. Ma volonté, avec The Limits of Control, était de m’affranchir un peu du scénario. J’avais vraiment besoin de ne pas être contrôlé par l’histoire.


Comme dans vos films précédents, le personnage principal reste mystérieux de bout en bout. Qu’est-ce qui vous intéresse dans sa trajectoire solitaire ?

The Limits of Control incarne cette idée que notre conscience nous appartient en propre. Mon héros choisit ce qu’il porte, où il va : il est très singulier. Par quatre fois dans le film, il se rend au musée, regarde un tableau, puis s’en va. Sa solitude souligne le fait qu’il est maître de ses décisions.


Votre film est-il une charge contre la civilisation moderne et le capitalisme ?
Mon film explore, au contraire, la grandeur et la beauté du monde moderne. Ce n’est pas un film politique. C’est une célébration de l’imagination et de sa supériorité sur l’argent, les flingues, les multinationales. D’un point de vue métaphorique, Isaac de Bankolé étrangle le pouvoir qu’incarne le personnage américain de Bill Murray.


L’ombre du poète William Blake plane sur tout votre film, à travers les thèmes de l’art, du temps, de l’hallucination…
Comme Burroughs ou Rimbaud, Blake est un visionnaire et une grande source d’inspiration pour moi. Sa religion était l’imagination. Il est la voix prophétique qui me guide dans mes films, même s’il n’est pas mentionné dans le dernier.


Votre film est-il, comme l’affirme un de vos personnages à propos de La Dame de Shanghai d’Orson Welles, une «histoire de règlement de comptes avec des miroirs brisés» ?
Mon film est une abstraction, avec de nombreuses références au film noir. Les peintures – œuvres de peintres espagnols du XXe s., présentées selon un ordre chronologique – sont des indices disséminés. Le tableau cubiste du violon, la forme de la guitare, la silhouette d’une femme créent des échos, comme dans un rêve. Quant à l’idée du miroir, elle est liée au fait que mon chef opérateur, Christopher Doyle, adore les reflets. Nous cherchions toujours à faire des cadres dans le cadre et des surimpressions. Le personnage que joue Gael García Bernal dit que les reflets sont parfois plus présents que les choses reflétées.


Chris Doyle est réputé pour son travail avec Wong Kar-Wai ou Gus Van Sant. Comment avez-vous défini avec lui la photographie étonnamment sobre du film ?
Doyle a une approche très asiatique de la couleur, dont il comprend toutes les subtilités. Nous voulions quelque chose de doux, qui n’explose pas à la figure et Eugenio Cabellero, le chef décorateur, a veillé à harmoniser l’ensemble des éléments du film pour que la palette de couleurs soit aussi subtile que les choses elles-mêmes.


La B.O., très cyclique et atmosphérique, épouse parfaitement l’odyssée du héros… Oui. Mon film n’est pas construit sur un récit traditionnel mais sur une série de variations, au sens musical du mot. Le groupe Sunn O))) (smiley sourire ici )m’a beaucoup inspiré, de même que Boris, Sleep ou Om. Leur musique débride mon imagination. Parfois, elle m’entraîne vers les parties infernales de l’Ancien Testament, parfois c’est comme le soleil qui perce à travers les nuages. Elle m’emmène à la découverte de nombreux paysages, en un seul voyage.


Vous considérez-vous comme un cinéaste moderne?
Je ne vois pas ce genre de bornes, mais l’immensité de l’océan où des vagues forment des crêtes. Pour moi, il y a une continuité entre Touche pas au grisbi de Jacques Becker et Bob le flambeur de Melville. Je ne raisonne pas en termes de «moderne» ou «ancien». Il m’arrive d’écouter Purcell et de trouver ses partitions très modernes, quand la musique actuelle m’apparaît parfois dépassée. Les formes d’expression artistique sont un continuum. C’est pourquoi je préfère m’abstraire du contexte et penser à l’océan.
^x^
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Message par lorinlouis Jeu 3 Déc 2009 - 17:53

careful a écrit:ps: o


Tu te lances dans l'offre légale, Careful ? T'as changé, mon vieux, t'as changé...

Laughing
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Message par Invité Jeu 3 Déc 2009 - 18:02


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Message par Invité Jeu 3 Déc 2009 - 22:43

Un petit bonus, quelques morceaux de "Ghost Dog" qui sont pas sur la Bo mais qu'on entend quand même dans le film :

Le mafieux en est fan :



Ghost Dog l'écoute dans sa caisse la nuit :



Les mecs écoutent ça dans le parc et lâchent un freestyle dessus :



Protons Electrons Always Cause Explosions

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Message par lorinlouis Ven 4 Déc 2009 - 5:20

JM a écrit:

Les mecs écoutent ça dans le parc et lâchent un freestyle dessus :



J'avais oublié cette reprise de Ice Cream. D'ailleurs, Jarmusch ne manque pas d'humour et de sens de la transition car il introduit le freestyle par un laïus d'Isaach de Bankolé à propos des vertus de la glace. Quand on connait le contexte original du titre samplé, c'est plutôt drôle... Calciuuuum ! Calciuuuum ! Laughing

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Message par DB Lun 7 Déc 2009 - 8:36

Ca tombe bien que l'on parle musique justement, parce que la plus grande chose qui m'ait frappée dans ce Limits of control c'est son inspiration musicale.

Le film part d'un thème : un tueur solitaire et mutique part, s'arrète, reste seul, rencontre quelqu'un, échange quelque chose, reste seul, va voir une oeuvre d'art, reste seul, repart ; et le fait varier. On a là quelque chose de fondamental à la musique ou plutôt, quelque chose d'écrit qui laisse la part libre à l'improvisation.

Limits of control c'est un peu ça, on part de certaines limites, ces variations autour du même thème qui font craindre au film un tournant répétitif - qu'on peut rapprocher de la musique minimaliste (penser à Reich ou Glass même si aucune référence directe ne leur faite durant tout le film) - mais qui, au contraire et à mon avis, lui donne une grande liberté...

Il y a une apparente contradiction dans ce que je dis, jle conçois, mais il faut que vous pensiez un peu au Jazz, un truc vieux comme le monde, se mettre d'accord sur le thème, les tonalités et poum improviser. LImits of control m'a fiat penser à ça.

C'est un truc qu'il faut sentir par contre, sinon cela devient très dur, très rude. Voire même rugueux, c'est un grand théâtre de la vie qui ne vaut rien où l'on franchit les murs comme les plans.

Il faut dire aussi que c'est un film qui affiche son écriture, sa façon d'être particulière dès le début, on y lit à peu près tout ce qui a amené la création du film.
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Message par Largo Mar 8 Déc 2009 - 11:27

Si on parle musique j'avoue que j'aime particulièrement la BO éthyopienne de Broken Flowers !

C'est très juste ce que tu dis DB de la musicalité du film. Cependant c'est vrai qu'il est difficile d'être sensible à ces variations qui paraissent tellement vides de sens, tellement creuses.

Le dénouement a beau apporter des éléments de réponses, ça reste assez ésotérique, lol.
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Message par Le_comte Mar 8 Déc 2009 - 21:17

J'ai vu le film ce matin.

Partant avec un certain a priori, n'ayant pas du tout "accroché" à certains films (Coffea and cigarettes, Mystery Train, Broken Flowers, mais pour celui-ci je dois être passé à coté) mais en ayant aimé d'autres (Ghost Dog, Dow By low, quasi tous les autres en fait), je me suis dit, avant de rentrer dans la salle : encore un "train-train" d'auteur ? Pourtant, cette année marque le retour en forme des "auteurs" justement, dans leur style, leur manie, leur "art d'auteur" : Tarantino signe peut-être son meilleur film, Almodovar varie sa gamme de manière étonnante. Moi, je n'aime pas, les auteurs auteurisant me fatiguent mais il faut admettre qu'il s'agit de beaux films (pour Almodovar). Mais bon, fini ces pitreries, prenons les images pour elles-mêmes ; allons au-delà des préjugés.

Et donc, pour Jarmusch, j'avais ce même ressentiment, car, comme pour ces derniers, ma résistance à l'encontre de leur cinéma augmente au fur et à mesure que le temps avance...
Et donc, j'entre dans la salle, et je m'installe devant le film, en tentant, comme d'hab, de juger toutes les images du mieux possible, qu'importe la source.

Et bien, j'ai vu un grand film. Grand par son humilité, son minimalisme ouvert, la simplicité et l'évidence de son propos, le "risque" que constitue ce film pour Jarmusch, bien différent des précédents je crois (pas de Broken flowers), tout en prolongeant quelques grandes figures (j'y reviendrai lol). On y parle du VOIR, du cinéma, de l'héritage, de l'Afrique,... C'est un mélange de Godard (de toute façon, le cinéma de Jarmusch fonctionne un peu comme celui des premiers films de Godard), du Costa d'En avant jeunesse et d'Antonioni.

C'est en quelque sorte un remake de Profession : reporter.
Jarmusch n'y est plus un auteur au style calqué, attaché à son propre maniérisme, c'est un cinéaste, et il signe ici un très beau film.

(Il est possible que ce je comèrise ici peut valoir pour toute son oeuvre. Mais je ne pense pas, je crois que Limits of control développe d'autre choses)

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Message par Largo Mer 9 Déc 2009 - 11:58

Salut Lecomte,

On y parle du VOIR, du cinéma, de l'héritage, de l'Afrique,...

Héritage ? Cinématographique certainement, mais je ne suis pas franchement convaincu qu'il en fasse un usage très intéressant...

L'Afrique ? Si tu fais référence au logo de son survet', je me demande s'il faut prendre ça très au sérieux. Déjà, on ne sait pas pour qui bosse le tueur : des Africains, des artistes bohèmes (ceux que Murray vitupère à la fin si je me souviens bien)...?

Pas du tout un film "politique" pour moi. C'est comme Lalanne, qui parle de la fin comme d'une "revanche sur le capitalisme", c'est un peu n'importe quoi, comme s'il fallait absolument que le film soit "engagé" pour qu'il suscite une pleine adhésion. C'est comme dire que La Belle personne est une charge contre l'inculture de Nicolas Sarkozy, ça fait un peu rigoler...

C'est un mélange de Godard (de toute façon, le cinéma de Jarmusch fonctionne un peu comme celui des premiers films de Godard)

Là encore je vois pas très bien où tu veux en venir. A la limite pour Permanent Vacation, on retrouve ce goût très nouvelle vague de filmer la jeunesse dans des rues contemporaines, ce style improvisation et cinéma direct. Mais pour le reste, je sais pas...
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Message par Invité Mer 9 Déc 2009 - 12:46

Hello,

Je ne sais pas concernant le dernier film mais il est vrai que l'une des influences majeures de JJ à une époque était le Godard du début, passé par une pose maniérée. Je pense que si tu vois "Stranger than Paradise", tu seras frappé par les similitudes avec le Godard de "A bout de souffle"..

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Message par Largo Mer 9 Déc 2009 - 13:25

Oui, on parle bien du Jarmusch des débuts, quoi. Depuis, il a quand même pas mal évolué.

Il faudrait tout de même que je revoie Stranger than paradise parce que j'ai souvenir d'un film avec très peu de dialogues, des personnages fermés. Un peu tout le contraire de Bebel dans A bout de souffle.
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Message par Largo Jeu 10 Déc 2009 - 14:29

Suite et fin de l'entretien-fleuve avec Jarmusch dans Telerama
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The Limits of Control Empty Re: The Limits of Control

Message par Le_comte Jeu 10 Déc 2009 - 14:43

Pas du tout un film "politique" pour moi. C'est comme Lalanne, qui parle de la fin comme d'une "revanche sur le capitalisme", c'est un peu n'importe quoi, comme s'il fallait absolument que le film soit "engagé" pour qu'il suscite une pleine adhésion. C'est comme dire que La Belle personne est une charge contre l'inculture de Nicolas Sarkozy, ça fait un peu rigoler...

Oui, j'ai d'ailleurs acheté les Inrocks pour la première et la dernière fois. Ce magazine est constamment dans la caricature et l'utopie : "il faut être engagé contre cette merde de monde dans lequel on vit", et on te balance, comme "riposte", la culture la plus mainstream qui soit. Bref.

Il faudrait donc écrire sérieusement sur ce film. Tu as aimé toi ? En effet, je ne pense pas vraiment qu'il soit politique, ce n'est pas son but évidemment. Mais bon, tout film est politique, toujours, seul varie les manières et les degrés d'implication de ce "politique" dans ce qu'on montre. Pour l'Afrique, je ne sais pas, j'aime beaucoup cette fin. Et de manière générale, comme dans beaucoup de films que j'aime, on a l'impression que Jarmusch redécouvre tout : le corps, le monde, les gestes, les visages... Il donne à voir autrement.

C'est pourquoi, il me semble, qu'il s'agit d'un remake de Profession : reporter (oui ou non ?). Dès que Nicholson, ici Bankolé, endosse l'autre identité, il se met à voir complètement différemment le monde.

Bon il y a beaucoup de chose à dire, tu nous écris un texte Largo, ou je le fais Smile) ? Pour Godard, ça me parait clair, du moins lorsqu'il s'agit de "voir", de prendre le temps.

Sinon, je suis indigné par ce que je lis ailleurs, outre la critique ringarde des inrocks. (désolé de dire tout ça, mais j'ai envie de le partager, de parler de cette tristesse que je ressens devant la bêtise de ces textes. Non pas parce "qu'il ne pense pas comme moi", mais pour l'absence d'argument, la bêtise de chaque mot ! Je ne peux pas laisser cela enfoui !)

1)

lu dans les Inrocks, Sokourov serait un cinéaste d'auteur meanstream, ah ah ah, le ridicule et/ou la connerie ne tue pas, Ostria est un âne! par exemple, qui est le plus meanstream? Rivette Rohmer ou Sokurov? par exemple quel intérêt de le citer avec Tarantino? (question est-que Tarantino est un cinéaste meanstream?), (un cinéaste d'auteur meanstream), Alexandra par exemple, son dernier film distribué, a t-il bénéficié d'autant de couverture médiatique, de pages en première page que le Tarantino (ou le Jarmush)? question pourquoi Ostria ne cite-il pas Jarmush? (manque de courage?), (il aime bien son dernier film), donc la question est Jarmush est-il plus meanstream ou moins que Sokurov? mérite-il la couv des Inrocks de Libé etc? et Sokurov? Alexandra fût unanimement détesté, le caca de Jarmush, impossible à regarder plus de 20 secondes de suite sans avoir un profond sentiment de honte est unanimement admiré, soutenu par la critique etc, (et je crois assez bien distribué), un cinéaste d'auteur meanstream, c'est quoi? en quoi Sokurov l'est-il? parce qu'il tourne beaucoup? parce qu'il est admiré par certain? (moins que d'autres), en quoi le fait de faire de bons films (qui parfois ont du succès) serait-il déshonorant, en quoi cela vous disqualifierait-il, (puisque le sous-entendu c'est bien évidement cela), le dédain, en quoi ferait-il disons des concessions, plus précisément en quoi Jarmush n'en fait-il aucune? (alors que son film n'est qu'une concession d'une heure cinquante six), (enfin une crème gluante d'une heure cinquante six), je cherche une seule concession pour Sokurov, je vois parfois des ratages, jamais la moindre concession, (et encore ratage façon de parler), jamais Sokurov n'a cherché à faire beau, Jarmush hum,si on disait un cinéaste d'auteur meanstream serait quelque chose ayant à voir avec le consensus, qui n'est plus discuté etc, qui correspondrait le mieux à cette définition? Jarmush ou Sokurov? est-ce que le dernier film de Jarmush fut discuté, (à part dans Chronic art)? fit-il débat? (relire aussi ce qu'écrivait Kaganski à propos d'Alexandra), question alors, Pola X meanstream ou pas?

2) un texte d'une revue belge (Télémoustique), faisant soi-disant autorité en matière de culture, mais composé d'incompétents (désolé, bis), ici Pascal Stevens, au comble de la connerie :

Si vous n'attendez rien d'un film, The limits of control est fait pour vous. Vous serez même comblé (...) Un magnifique foutage de gueule de la part d'un Jarmusch qui, ici, s'autoparodie, réussit des superbes cadrages vides de sens et livre tout simplement le plus mauvais film "à la David Lynch" qu'on puisse imaginer.

ps : cette "revue" vulgaire, d'autre part, ne cesse de revaloriser les Carné, Autant-Lara, Delannoy, Duvivier. Chaque semaine, on a droit à un "Truffaut le massacrait, mais le film est une révélation".

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Message par Largo Jeu 10 Déc 2009 - 14:54

En ce qui concerne le traitement de la critique je suis tout à fait d'accord, pas lu d'article dans les Cahiers, 5 lignes dans Positif pour dire "j'ai pas aimé, la prochaine fois peut-être ?". Et la seule "bonne critique" est en effet affligeante.

Moi c'est un film qui m'a fasciné, que j'aurais aimé aimer, mais auquel je suis resté hermétique et c'est bien la première fois que ça m'arrive devant un Jarmusch. Je prépare un petit texte pour le blog, auquel David B. viendra opposer un avis contradictoire plus enthousiaste ;-)

Pour Profession Reporter, oui on sent évidemment cette influence (trop pour certains qui la juge mortifère, comme Joachim Lepastier), dans la manière de filmer l'Espagne et ses plaines désertiques, dans le personnage énigmatique, mais il ne me semble pas que ce dernier usurpe une identité. On ne sait surtout pas qui il est vraiment. Mais il ne prend pas la vie de quelqu'un, quoi...

Sinon, j'ai aussi plutôt aimé la fin et le personnage de Murray qui détonne par rapport aux autre personnages, qui a tout de suite une autre envergure, mais je crois pas avoir bien compris ce qui oppose les deux hommes. Murray est censé être un business man américain cynique et impérialiste, et l'autre un représentant des artistes bohèmes ? C'est assez étrange, ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. C'est du slowburn, très très slow (on attend 1h30 la fin de la blague ? lol).
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The Limits of Control Empty Re: The Limits of Control

Message par Le_comte Ven 11 Déc 2009 - 10:20

Et comment comprends-tu alors la fin ? D'accord pour dire qu'il n'y pas, à proprement parler, une revanche des sciences humaines sur le monopole. Néanmoins, il y a quand même cette idée sous-jacente d'un Voir autrement, selon diverses formes (le cinéma, la musique, la science...) en opposition à une seule et unique manière de Voir (celle apparemment, du capitalisme marchand et de ses rejetons).

C'est une bonne, mais n'est-elle pas un peu maladroite dans son traitement ? Comment la comprends-tu, cette fin (vis à vis de l'article des inrocks que tu fustigeais) ?

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Message par Largo Ven 11 Déc 2009 - 11:14

Justement c'est que j'essaie de dire aussi, c'est que la fin ne m'a pas frappé par sa limpidité, lol. J'essaie de comprendre mais oui il a du vouloir opposer au cynisme des biznessmen, la curiosité et l'ouverture à d'autres modes de perception par des "explorateurs du monde" : artistes, scientifiques etc.

Sauf qu'on peut pas dire que ce soit très bien articulé...
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